Le Premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, a déclaré mardi 1er février 2011 à Ouagadougou lors d'une conférence de presse que le président sortant Laurent Gbagbo "ne cèdera pas le pouvoir" sous la pression du panel de l'Union africaine (UA) chargé de la crise ivoirienne. Pour lui seule une intervention militaire permettra de chasser Gbagbo du pouvoir.
“Je suis convaincu que Gbagbo ne cèdera pas le pouvoir, il dira non au panel des chefs d'Etat » de l'Union africaine, a déclaré M. Soro.
Arrivé vendredi nuit d'une tournée africaine qui l'a conduit dans
une dizaine de pays d'Afrique de l'ouest, du centre et australe et à
Addis-Abeba où s'est tenu, dimanche et lundi un sommet de l'UA, M. Soro s'est entretenu, lundi dernier, avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise ivoirienne et membre du panel des cinq dirigeants africains mis en place par l'UA pour négocier le départ de Gbagbo du pouvoir. « Je connais très, très bien M. Gbagbo pour avoir travaillé plus de trois ans avec lui. Je sais qu'il est allé trop loin pour reculer et qu'évidemment c'est sûr que M. Gbagbo opposera une fin de non-recevoir au panel des chefs d'Etat », a dit M. Soro qui a été Premier ministre de Gbagbo après la signature de l'Accord politique de Ouagadougou en mars 2007. « Je souhaite me tromper (...) mais l'expérience nous a montré que M. Gbagbo n'a aucun respect ni pour ses pairs ni pour des décisions de cette nature. Mais je laisse le soin aux chefs d'Etat (membres du panel) de faire leur propre expérience avec M. Gbagbo, moi-même j'ai fait cette expérience. Je ne dirais pas que je suis saturé mais je suis instruit », a-t-il dit. M. Soro qui s'est vraiment ouvert lors de cette conférence de presse avec la presse burkinabé a multiplié les anecdotes sur sa tournée africaine, les visites de chefs d'Etat, médiateurs pour convaincre Gbagbo de partir ou encore lorsqu'il a éprouvé mille difficultés pour aller annoncer à M. Gbagbo qu'il a effectivement perdu le scrutin du 28 novembre et qu'il devrait accepter le verdict des urnes. « Il (M. Gbagbo) avait coutume de nous dire en Conseil de ministres que si les résolutions des Nations Unies pouvaient tuer une personne, Israël aurait disparu de la carte du monde parce qu'il y a eu tellement de résolutions pour condamner Israël », a indiqué M. Soro qui avait à ses côtés, M. Mamadou Diané, conseiller du président Alassane Ouattara. « Ça montre bien son état d'esprit en ce qui concerne les résolutions des organisations internationales a fortiori les organisations sous-régionales et continentales », a poursuivi le secrétaire général des Forces nouvelles. « M. Gbagbo est allé trop loin) ... que lui-même aurait honte de faire marche arrière donc il faut l'aider à partir et le faire c'est adopter une position de fermeté et de force légitime », a insisté M. Soro en écho à la décision des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) d'user de la "force légitime" pour chasser Gbagbo s'il ne cède pas le pouvoir à Ouattara. « J'ai bien le sentiment que les gens sont très fébriles quand on demande à Gbagbo de partir.
Gbagbo fait l’unanimité
contre lui...
Ma tournée m'a permis de comprendre que certains dirigeants africains étaient choqués quand ils ont entendu la Cédéao dire qu'elle va chasser Gbagbo par la force», a indiqué M. Soro. «Les gens s'imaginent qu'il y aura une guerre généralisée en Côte d'Ivoire où deux armées s'affrontent ou qu'une armée s'en prenne aux populations ou même qu'il y ait des miliciens qui s'en prennent aux civils. Non, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. C'est une opération militaire ciblée, localisée qui ne va pas entraîner de dégât. Ce ne sera pas la guerre généralisée dans tous les quartiers », a expliqué le Premier ministre. Rappelant que des opérations similaires se sont déjà déroulées sans problème ailleurs dans le monde comme au Nicaragua ou en Yougoslavie, M. Soro a dit que Gbagbo partira et il n'y aura rien. «Ce n'est pas la première fois qu'une opération militaire sera organisée pour déloger le président de la république. Les armées savent le faire. Pour ceux qui pensent que ça va être la guerre, qu'ils ne se fassent pas d'inquiétude. C'est du chantage que Gbagbo fait quand il dit « si vous m'enlevez, ce serait la guerre en Côte d'Ivoire », a indiqué M. Soro. «Est-ce que c'est lui qui a créé la Côte d'Ivoire pour que si on l'enlève et il y aura la guerre ? Houphouet est mort, il n'y a rien eu, Bédié est parti, il n'y a pas eu de guerre, Guéi est parti, rien, pourquoi c'est Gbagbo qui va partir et il y aura la guerre ?», s'est-il interrogé. Laurent Gbagbo «a une haute opinion de lui-même en pensant que les gens vont aller mourir pour lui, c'est pas vrai, je le répète. Il ne faut pas qu'il croie qu'il est indispensable», a rappelé M. Soro. Alors que le camp Gbagbo se gargarise d'une déclaration selon laquelle l'Union africaine a décidé d'user des moyens «pacifiques » pour régler la crise, M. Soro a rappelé que l'UA a endossé toutes les décisions prises jusque-là par la Cedeao sur la Côte d'Ivoire y compris le point relatif à l'usage de la «force légitime» pour chasser Gbagbo du pouvoir prévu en dernier ressort. «Quand les cinq chefs d'Etat viendront à Abidjan pour dire à Gbagbo, il faut partir et Gbagbo dit +je ne pars pas+ quelle sera la prochaine étape, selon vous ?» , a-t-il demandé. «Les Ivoiriens n'ont qu'â être patients, le régime de Gbagbo est fini. Il ne peut être contre tout le monde et surtout gagner contre tout le monde. Ce n'est pas possible», a-t-il assuré. D'ailleurs, a rappelé M. Soro, "M. Ouattara fait l'unanimité du
continent africain, mais Gbagbo aussi fait l'unanimité contre lui au
niveau du continent africain. Même Charles Taylor (ancien président
libérien actuellement jugé à La Haye par le Tribunal spécial sur la
Sierra Leone, ndlr) n'avait eu une telle unanimité", a-t-il ironisé.
Selon lui, aucun chef d'Etat n'a mis en doute la victoire d'Alassane
Ouattara à Addis-Abeba. «Tous les chefs d'Etat qui étaient présents à la réunion du Conseil de paix et de sécurité, j'ai eu les échos,
personne n'a posé la question sur qui a gagné les élections. Ils ont
tous reconnu Ouattara comme le président élu», a-t-il indiqué.
Andy Traoré à Ouaga
“Je suis convaincu que Gbagbo ne cèdera pas le pouvoir, il dira non au panel des chefs d'Etat » de l'Union africaine, a déclaré M. Soro.
Arrivé vendredi nuit d'une tournée africaine qui l'a conduit dans
une dizaine de pays d'Afrique de l'ouest, du centre et australe et à
Addis-Abeba où s'est tenu, dimanche et lundi un sommet de l'UA, M. Soro s'est entretenu, lundi dernier, avec le président burkinabé Blaise Compaoré, médiateur dans la crise ivoirienne et membre du panel des cinq dirigeants africains mis en place par l'UA pour négocier le départ de Gbagbo du pouvoir. « Je connais très, très bien M. Gbagbo pour avoir travaillé plus de trois ans avec lui. Je sais qu'il est allé trop loin pour reculer et qu'évidemment c'est sûr que M. Gbagbo opposera une fin de non-recevoir au panel des chefs d'Etat », a dit M. Soro qui a été Premier ministre de Gbagbo après la signature de l'Accord politique de Ouagadougou en mars 2007. « Je souhaite me tromper (...) mais l'expérience nous a montré que M. Gbagbo n'a aucun respect ni pour ses pairs ni pour des décisions de cette nature. Mais je laisse le soin aux chefs d'Etat (membres du panel) de faire leur propre expérience avec M. Gbagbo, moi-même j'ai fait cette expérience. Je ne dirais pas que je suis saturé mais je suis instruit », a-t-il dit. M. Soro qui s'est vraiment ouvert lors de cette conférence de presse avec la presse burkinabé a multiplié les anecdotes sur sa tournée africaine, les visites de chefs d'Etat, médiateurs pour convaincre Gbagbo de partir ou encore lorsqu'il a éprouvé mille difficultés pour aller annoncer à M. Gbagbo qu'il a effectivement perdu le scrutin du 28 novembre et qu'il devrait accepter le verdict des urnes. « Il (M. Gbagbo) avait coutume de nous dire en Conseil de ministres que si les résolutions des Nations Unies pouvaient tuer une personne, Israël aurait disparu de la carte du monde parce qu'il y a eu tellement de résolutions pour condamner Israël », a indiqué M. Soro qui avait à ses côtés, M. Mamadou Diané, conseiller du président Alassane Ouattara. « Ça montre bien son état d'esprit en ce qui concerne les résolutions des organisations internationales a fortiori les organisations sous-régionales et continentales », a poursuivi le secrétaire général des Forces nouvelles. « M. Gbagbo est allé trop loin) ... que lui-même aurait honte de faire marche arrière donc il faut l'aider à partir et le faire c'est adopter une position de fermeté et de force légitime », a insisté M. Soro en écho à la décision des chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) d'user de la "force légitime" pour chasser Gbagbo s'il ne cède pas le pouvoir à Ouattara. « J'ai bien le sentiment que les gens sont très fébriles quand on demande à Gbagbo de partir.
Gbagbo fait l’unanimité
contre lui...
Ma tournée m'a permis de comprendre que certains dirigeants africains étaient choqués quand ils ont entendu la Cédéao dire qu'elle va chasser Gbagbo par la force», a indiqué M. Soro. «Les gens s'imaginent qu'il y aura une guerre généralisée en Côte d'Ivoire où deux armées s'affrontent ou qu'une armée s'en prenne aux populations ou même qu'il y ait des miliciens qui s'en prennent aux civils. Non, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. C'est une opération militaire ciblée, localisée qui ne va pas entraîner de dégât. Ce ne sera pas la guerre généralisée dans tous les quartiers », a expliqué le Premier ministre. Rappelant que des opérations similaires se sont déjà déroulées sans problème ailleurs dans le monde comme au Nicaragua ou en Yougoslavie, M. Soro a dit que Gbagbo partira et il n'y aura rien. «Ce n'est pas la première fois qu'une opération militaire sera organisée pour déloger le président de la république. Les armées savent le faire. Pour ceux qui pensent que ça va être la guerre, qu'ils ne se fassent pas d'inquiétude. C'est du chantage que Gbagbo fait quand il dit « si vous m'enlevez, ce serait la guerre en Côte d'Ivoire », a indiqué M. Soro. «Est-ce que c'est lui qui a créé la Côte d'Ivoire pour que si on l'enlève et il y aura la guerre ? Houphouet est mort, il n'y a rien eu, Bédié est parti, il n'y a pas eu de guerre, Guéi est parti, rien, pourquoi c'est Gbagbo qui va partir et il y aura la guerre ?», s'est-il interrogé. Laurent Gbagbo «a une haute opinion de lui-même en pensant que les gens vont aller mourir pour lui, c'est pas vrai, je le répète. Il ne faut pas qu'il croie qu'il est indispensable», a rappelé M. Soro. Alors que le camp Gbagbo se gargarise d'une déclaration selon laquelle l'Union africaine a décidé d'user des moyens «pacifiques » pour régler la crise, M. Soro a rappelé que l'UA a endossé toutes les décisions prises jusque-là par la Cedeao sur la Côte d'Ivoire y compris le point relatif à l'usage de la «force légitime» pour chasser Gbagbo du pouvoir prévu en dernier ressort. «Quand les cinq chefs d'Etat viendront à Abidjan pour dire à Gbagbo, il faut partir et Gbagbo dit +je ne pars pas+ quelle sera la prochaine étape, selon vous ?» , a-t-il demandé. «Les Ivoiriens n'ont qu'â être patients, le régime de Gbagbo est fini. Il ne peut être contre tout le monde et surtout gagner contre tout le monde. Ce n'est pas possible», a-t-il assuré. D'ailleurs, a rappelé M. Soro, "M. Ouattara fait l'unanimité du
continent africain, mais Gbagbo aussi fait l'unanimité contre lui au
niveau du continent africain. Même Charles Taylor (ancien président
libérien actuellement jugé à La Haye par le Tribunal spécial sur la
Sierra Leone, ndlr) n'avait eu une telle unanimité", a-t-il ironisé.
Selon lui, aucun chef d'Etat n'a mis en doute la victoire d'Alassane
Ouattara à Addis-Abeba. «Tous les chefs d'Etat qui étaient présents à la réunion du Conseil de paix et de sécurité, j'ai eu les échos,
personne n'a posé la question sur qui a gagné les élections. Ils ont
tous reconnu Ouattara comme le président élu», a-t-il indiqué.
Andy Traoré à Ouaga