Dans le cadre de la résolution de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, les chemins de Laurent Gbagbo et de Blaise Compaoré pourrait, de nouveau, se croiser. Une perspective vécue comme un cauchemar par l'ancien chef de l'Etat qui a décidé de lâcher contre le président du Faso, ses cerbères.
Visiblement, Laurent Gbagbo a horreur de certaines retrouvailles, notamment celles qui le mettent en difficulté. C'est du moins ce qui transparaît de la frénésie qui s'est soudainement emparée de son clan, à l'annonce de la liste du panel chargé par l'Union africaine, pour dénouer la crise post-électorale ivoirienne. En réalité, dans le groupe des cinq chefs d'Etat, il y a une personnalité, en l'occurrence le président burkinabé, Blaise Compaoré qui trouble le sommeil des ''refondateurs, en raison d'un lourd contentieux qui les oppose. Facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien qui a conduit les Ivoiriens aux urnes les 31 octobre et 28 novembre 2010, M. Compaoré n'a en effet pas échappé aux tacles que Laurent Gbagbo a pris l'habitude de poser à ses adversaires. A peine sortie d'un scrutin présidentiel qu'il a remporté, Blaise Compaoré n'a pas hésité à venir éteindre le dernier feu qui menaçait son œuvre en Côte d'Ivoire : le couvre-feu, unilatéralement instauré par le candidat Gbagbo, envers et contre tous. Au terme d'une mission de bons offices de 24 heures, le 27 novembre 2010, le chef du Faso, obtient de son “ami'' Laurent, la promesse verbale de lever de l'état d'urgence. Mais, à peine le Facilitateur tournait-il le dos que Laurent Gbagbo se rétractait. « J'ai appris que quelqu'un a annoncé la levée du couvre-feu. Je voudrais vous dire une chose. En Côte d'Ivoire, il y a une personne et une seule qui instaure le couvre- feu ou qui le lève. Et cette personne, c'est le président de la République, c'est-à- dire moi. Avec tous ces dysfonctionnements que nous observons, il est plus que jamais indispensable d'affirmer que le couvre-feu est maintenu et est en vigueur », narguait-il le 28 novembre, Blaise Compaoré mais aussi son challenger, Alassane Ouattara et l'ancien président, Henri Konan Bédié, tous trois membres du Cadre permanent de concertation (Cpc), l'organe de l'Accord de Ouagadougou. Un croc-en-jambe de la part d'un homme qui a pourtant horreur de l'offense et qui n'est pas sans rappeler le casting que l'ancien président du Front populaire ivoirien (Fpi) avait commencé à mener pour retirer au ''beau Blaise'', son rôle dans le retour à la paix en Côte d'Ivoire. Sans doute croyait-il en avoir terminé avec son voisin qu'il accuse d'être le parrain de l'ex-rébellion des Forces nouvelles. Diantre ! A la faveur de la crise post-électorale née de la contestation des résultats des urnes, le président du Faso apparaît aux yeux de l'opinion internationale comme une personne- ressource capable d'apporter des éclairages sur cette nouvelle impasse. C'est donc naturellement qu'à l'occasion du sommet de l'UA, le week-end dernier, à Addis-Abeba, il est désigné pour faire partie du panel des cinq. Il n'en fallait pas plus pour jeter l'émoi dans les rangs des “Refondateurs''. Car, derrière le discours polissé du porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, se cache un vrai désarroi dans la mesure où, du fait de cette présence gênante, le jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale pourrait s'en trouver limité. « Les “patriotes'' de Côte d'Ivoire récusent Blaise Compaoré comme membre du panel et il n'est pas le bienvenu. Son pays continue d'être l'arrière-base de la rébellion. C'est un belligérant. La Côte d`Ivoire lui a confié le règlement de la crise ivoirienne et il a échoué ( ?). Blaise Compaoré égale Alassane Ouattara égale Nicolas Sarkozy: ce panel est composé de quatre chefs d'Etat africains et d'un Français. Il faut mettre dans ce panel des chefs d'Etat qui sont neutres et qui viennent faire véritablement une évaluation », a entonné, hier, Charles Blé Goudé, indécrottable disciple de Laurent Gbagbo. Le refrain est repris en chœur par Bro Grébé, une autre jusqu'au-boutiste du clan. « Blaise Compaoré va venir répondre de ses actes », insiste-t-elle. La stratégie est ainsi en marche pour intimider et gagner du temps. Elle va consister par la récusation, à tour de rôle par les activistes du camp Gbagbo, de M. Compaoré. L'histoire va-t-elle se répéter ? On attend de voir, puisque dans les mêmes conditions, en 2003, après le sommet de Linas-Marcoussis, le camp de Laurent Gbagbo avait commencé à jubiler, avant de rejeter en bloc les décisions issues du conclave.
Marc Dossa
Visiblement, Laurent Gbagbo a horreur de certaines retrouvailles, notamment celles qui le mettent en difficulté. C'est du moins ce qui transparaît de la frénésie qui s'est soudainement emparée de son clan, à l'annonce de la liste du panel chargé par l'Union africaine, pour dénouer la crise post-électorale ivoirienne. En réalité, dans le groupe des cinq chefs d'Etat, il y a une personnalité, en l'occurrence le président burkinabé, Blaise Compaoré qui trouble le sommeil des ''refondateurs, en raison d'un lourd contentieux qui les oppose. Facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien qui a conduit les Ivoiriens aux urnes les 31 octobre et 28 novembre 2010, M. Compaoré n'a en effet pas échappé aux tacles que Laurent Gbagbo a pris l'habitude de poser à ses adversaires. A peine sortie d'un scrutin présidentiel qu'il a remporté, Blaise Compaoré n'a pas hésité à venir éteindre le dernier feu qui menaçait son œuvre en Côte d'Ivoire : le couvre-feu, unilatéralement instauré par le candidat Gbagbo, envers et contre tous. Au terme d'une mission de bons offices de 24 heures, le 27 novembre 2010, le chef du Faso, obtient de son “ami'' Laurent, la promesse verbale de lever de l'état d'urgence. Mais, à peine le Facilitateur tournait-il le dos que Laurent Gbagbo se rétractait. « J'ai appris que quelqu'un a annoncé la levée du couvre-feu. Je voudrais vous dire une chose. En Côte d'Ivoire, il y a une personne et une seule qui instaure le couvre- feu ou qui le lève. Et cette personne, c'est le président de la République, c'est-à- dire moi. Avec tous ces dysfonctionnements que nous observons, il est plus que jamais indispensable d'affirmer que le couvre-feu est maintenu et est en vigueur », narguait-il le 28 novembre, Blaise Compaoré mais aussi son challenger, Alassane Ouattara et l'ancien président, Henri Konan Bédié, tous trois membres du Cadre permanent de concertation (Cpc), l'organe de l'Accord de Ouagadougou. Un croc-en-jambe de la part d'un homme qui a pourtant horreur de l'offense et qui n'est pas sans rappeler le casting que l'ancien président du Front populaire ivoirien (Fpi) avait commencé à mener pour retirer au ''beau Blaise'', son rôle dans le retour à la paix en Côte d'Ivoire. Sans doute croyait-il en avoir terminé avec son voisin qu'il accuse d'être le parrain de l'ex-rébellion des Forces nouvelles. Diantre ! A la faveur de la crise post-électorale née de la contestation des résultats des urnes, le président du Faso apparaît aux yeux de l'opinion internationale comme une personne- ressource capable d'apporter des éclairages sur cette nouvelle impasse. C'est donc naturellement qu'à l'occasion du sommet de l'UA, le week-end dernier, à Addis-Abeba, il est désigné pour faire partie du panel des cinq. Il n'en fallait pas plus pour jeter l'émoi dans les rangs des “Refondateurs''. Car, derrière le discours polissé du porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, se cache un vrai désarroi dans la mesure où, du fait de cette présence gênante, le jeu du chat et de la souris avec la communauté internationale pourrait s'en trouver limité. « Les “patriotes'' de Côte d'Ivoire récusent Blaise Compaoré comme membre du panel et il n'est pas le bienvenu. Son pays continue d'être l'arrière-base de la rébellion. C'est un belligérant. La Côte d`Ivoire lui a confié le règlement de la crise ivoirienne et il a échoué ( ?). Blaise Compaoré égale Alassane Ouattara égale Nicolas Sarkozy: ce panel est composé de quatre chefs d'Etat africains et d'un Français. Il faut mettre dans ce panel des chefs d'Etat qui sont neutres et qui viennent faire véritablement une évaluation », a entonné, hier, Charles Blé Goudé, indécrottable disciple de Laurent Gbagbo. Le refrain est repris en chœur par Bro Grébé, une autre jusqu'au-boutiste du clan. « Blaise Compaoré va venir répondre de ses actes », insiste-t-elle. La stratégie est ainsi en marche pour intimider et gagner du temps. Elle va consister par la récusation, à tour de rôle par les activistes du camp Gbagbo, de M. Compaoré. L'histoire va-t-elle se répéter ? On attend de voir, puisque dans les mêmes conditions, en 2003, après le sommet de Linas-Marcoussis, le camp de Laurent Gbagbo avait commencé à jubiler, avant de rejeter en bloc les décisions issues du conclave.
Marc Dossa