A l'aide, je n'en peux plus d'entendre à longueur de journée que la souveraineté de la Côte d'Ivoire est en passe d'être violée par les membres d'une pègre internationale qui n'arrête pas pourtant de faire de nouveaux adeptes au fil des condamnations de la tentative de confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo !
En tant que simple citoyen, étudiant pour la forme et chômeur sur le fond, je ne saurais admettre que dans ce contexte socio- politique d'assistance, où les vieilles habitudes coloniales restent encore à lobotomiser, les messieurs et dames de la Refondation veuillent nous faire croire en l'idée dangereuse d'une souveraineté nationale menacée au prétexte de laquelle l'on peut voir chaque jour des jeunes décérébrés reprendre du poil de la bête ultranationaliste, qui trinquent à la mort de la communauté internationale, qui se défoncent au nom d'une souveraineté de jure, qui titubent en proclamant leur décision imbécile de donner leur viande pour une cause perdue. Peut- être parce qu'il leur faut simplement trouver l'exutoire, la chiche parade colorée à l'ennui glauque d'une condition de vie trop coriace.
Et nos programmes télévisuels ne sont pas en reste. On peut y lamper jusqu'à l'indigestion les éternels fantasmes militaires à la Mangou, l'élégance populiste du gotha gbagboïste, en tout cas d'abondantes images travaillées, traficotées, filtrées et épurées où des foules " patriotes " en sueur ânonnent en déclarations tonitruantes leur désir de rester "souveraines" , sans se poser bien sûr l'ombre d'une question pertinente. Parce que c'est bien connu: les questions, ça casse l'ambiance des plaisirs faciles; les questions, ça annonce toujours les quatre vérités qui brisent la patte aux accès de délire...
Alors, on fait mieux d'esquiver les menus questionnements, on préfère tellement déléguer ce luxe aux conférenciers de vocation, aux éditorialistes de confession, aux égéries de Descartes et à tous ces chroniqueurs fous à lier qui se compliquent la vie avec des idées, des pensées, des théories, des arguments là où il ne faut, en fin de compte, qu'une assiettée d'attiéké, deux verres d'eau glacée, une résignation copieuse et une petite couche pour dormir, tout le reste n'étant que "maïs", bien entendu !
Donc, il paraît que nous sommes "souverains", n'en déplaisent aux esprits chagrins ! Et il est même certain, à en croire la rhétorique LMP que cet état de souveraineté est inscrit, en grosses lettres folkloriques, au commencement de notre généalogie, qu'il n'y a finalement que le "diable" et ses suppôts "chefs bandits" pour vouloir nous le disputer.
Mais sur ce point justement, j'attends toujours que le dieu des pro-Gbagbo me vienne en aide: de quelle souveraineté s'agit- il en fait? Celle des bonheurs tribalistes et du mensonge à tout- va, celle de la menace perpétuelle des kalachs mercenaires et de l'analphabétisme rampant, celle de l'ignorance politique et du suivisme ? Celle du destin aléatoire des couches populaires qui vivent depuis dix ans dans la précarité la plus brune, celle de tous ceux qui sont assassinés, à une échelle aviaire, pour ne pas avoir le "bon sens" de voter Gbagbo qui leur aurait permis de rêvasser encore leur vie? Celle des cliques de la désespérance et des claques de la misère, celle des ambitions pelées et des projets tondus, celle des salaires débrouillards voués à astiquer sans blanchir toute une famille? Celle de la peur panique, des dérives populistes et de la sainte loi du silence ?
Cette souveraineté- là est, sans conteste, une abomination.
Et la souveraineté véritable est devenue à force l'autre nom officiel des mensonges sous- jacents et de la défense des intérêts personnels et mesquins qui éclaboussent encore la Côte- d'Ivoire de leur noire réverbération.
Karim Deya, citoyen ivoirien
En tant que simple citoyen, étudiant pour la forme et chômeur sur le fond, je ne saurais admettre que dans ce contexte socio- politique d'assistance, où les vieilles habitudes coloniales restent encore à lobotomiser, les messieurs et dames de la Refondation veuillent nous faire croire en l'idée dangereuse d'une souveraineté nationale menacée au prétexte de laquelle l'on peut voir chaque jour des jeunes décérébrés reprendre du poil de la bête ultranationaliste, qui trinquent à la mort de la communauté internationale, qui se défoncent au nom d'une souveraineté de jure, qui titubent en proclamant leur décision imbécile de donner leur viande pour une cause perdue. Peut- être parce qu'il leur faut simplement trouver l'exutoire, la chiche parade colorée à l'ennui glauque d'une condition de vie trop coriace.
Et nos programmes télévisuels ne sont pas en reste. On peut y lamper jusqu'à l'indigestion les éternels fantasmes militaires à la Mangou, l'élégance populiste du gotha gbagboïste, en tout cas d'abondantes images travaillées, traficotées, filtrées et épurées où des foules " patriotes " en sueur ânonnent en déclarations tonitruantes leur désir de rester "souveraines" , sans se poser bien sûr l'ombre d'une question pertinente. Parce que c'est bien connu: les questions, ça casse l'ambiance des plaisirs faciles; les questions, ça annonce toujours les quatre vérités qui brisent la patte aux accès de délire...
Alors, on fait mieux d'esquiver les menus questionnements, on préfère tellement déléguer ce luxe aux conférenciers de vocation, aux éditorialistes de confession, aux égéries de Descartes et à tous ces chroniqueurs fous à lier qui se compliquent la vie avec des idées, des pensées, des théories, des arguments là où il ne faut, en fin de compte, qu'une assiettée d'attiéké, deux verres d'eau glacée, une résignation copieuse et une petite couche pour dormir, tout le reste n'étant que "maïs", bien entendu !
Donc, il paraît que nous sommes "souverains", n'en déplaisent aux esprits chagrins ! Et il est même certain, à en croire la rhétorique LMP que cet état de souveraineté est inscrit, en grosses lettres folkloriques, au commencement de notre généalogie, qu'il n'y a finalement que le "diable" et ses suppôts "chefs bandits" pour vouloir nous le disputer.
Mais sur ce point justement, j'attends toujours que le dieu des pro-Gbagbo me vienne en aide: de quelle souveraineté s'agit- il en fait? Celle des bonheurs tribalistes et du mensonge à tout- va, celle de la menace perpétuelle des kalachs mercenaires et de l'analphabétisme rampant, celle de l'ignorance politique et du suivisme ? Celle du destin aléatoire des couches populaires qui vivent depuis dix ans dans la précarité la plus brune, celle de tous ceux qui sont assassinés, à une échelle aviaire, pour ne pas avoir le "bon sens" de voter Gbagbo qui leur aurait permis de rêvasser encore leur vie? Celle des cliques de la désespérance et des claques de la misère, celle des ambitions pelées et des projets tondus, celle des salaires débrouillards voués à astiquer sans blanchir toute une famille? Celle de la peur panique, des dérives populistes et de la sainte loi du silence ?
Cette souveraineté- là est, sans conteste, une abomination.
Et la souveraineté véritable est devenue à force l'autre nom officiel des mensonges sous- jacents et de la défense des intérêts personnels et mesquins qui éclaboussent encore la Côte- d'Ivoire de leur noire réverbération.
Karim Deya, citoyen ivoirien