Motus : Dérapages

L’information paraît surréaliste. Et pourtant, le fait si réel continue de choquer les habitants du Plateau Dokui. Après l’université, les lycées et collèges, longtemps instrumentalisés par la FESCI, les écoles primaires font le dur apprentissage de la politique, qui s’est invitée brutalement dans le quotidien de nos enfants. Avant-hier, à l’école BAD du Plateau Dokui, une institutrice, déjà remarquable par son militantisme au Front Populaire Ivoirien, a décidé de se faire davantage remarquer. Voici la question qu’elle s’est crue obliger de poser à ses jeunes apprenants de la classe de CM1. « Qui est le Président de la République de Côte d’Ivoire » ? Sur la réponse, les écoliers ont été divisés. La majorité s’est rangée du côté du Président Alassane Ouattara qui a remporté le suffrage du 28 novembre dernier. La minorité a opté pour le camarade socialiste, Laurent Gbagbo. C’est en ce moment que l’institutrice, marquée au fer rouge de la refondation, a décidé de jouer sa partition. Elle a distribué de bonnes notes à ceux qui ont choisi Gbagbo et de bien mauvaises, à ceux qui ont pris le pari de la vérité et de la démocratie. Au-delà de ce qui peut paraître un fait divers, des interrogations se précisent à notre société. Que recherchait cette dame en invitant les mômes à se prononcer sur l’actualité politique ? La politique est-elle une nouvelle matière inscrite dans le programme scolaire ? Que disent les responsables de cet établissement primaire face aux égarements d’une enseignante qui n’est plus en harmonie avec l’éthique de sa profession ? En tout état de cause, les parents d’élèves choqués par cette situation ont décidé de réagir, pour ne pas que leurs enfants soient ainsi livrés aux errements d’une enseignante en mal de sensation et aux idées noires. L’école, de prime abord, est avant tout un lieu d’apprentissage et de connaissance, en ce sens qu’elle est le vivier des futurs cadres de la nation. Il ne faut pas permettre à des enseignants partisans de la faire descendre dans la poubelle de la politique. Nos enfants ont d’autres chats à fouetter plutôt que d’être instrumentalisés par des adultes sans morale et éthique
Bakary Nimaga