Le président d’Afrique du Sud, Jacob Zuma, du pays de Nelson Mandela fait partie des cinq chefs d’Etat qui ont été commis par leurs pairs, à l’issue du 16e Sommet de l’Union Africaine pour tenter la médiation de la dernière chance dans la crise postélectorale que connaît la Côte d’Ivoire. Nombre d’Ivoiriens veulent encore parier sur le poids de ce pays pour faire respecter la volonté du peuple ivoirien.
Nelson Mandela. Un nom. Un programme politique. Un symbole. Dans le monde entier et surtout en Afrique, ils étaient nombreux à ne pas le connaître, physiquement. Ils n’étaient pas nombreux à connaître son histoire, son parcours. Beaucoup ignoraient les raisons profondes de son incarcération. Pourtant, toute la planète l’a chanté. Tous les artistes, à travers le monde ou presque, l’ont glorifié. Pendant ses 27 années de détention, il a incarné la lutte de libération de tout un peuple. En effet, son pays, l’Afrique du Sud, avec le système de l’apartheid, était devenu le concentré de toutes les soumissions et injustices faites à des êtres humains. Le problème sud-africain était devenu d’autant plus insupportable que le drame se déroulait contre des Noirs sur un continent noir. Autant la ségrégation faite aux Noirs d’Afrique du Sud interpellait les Noirs de tous les continents que tout homme pénétré par les idéaux de liberté et du respect de la condition humaine. Donc, le jour où Nelson Mandela est sorti de prison, précisément le 11 février 1990, et que l’apartheid a pris fin, c’est tout le monde entier qui a salué cette très grande victoire. Pour l’élection présidentielle, la première multiraciale du pays arc-en-ciel, le 28 avril 1994, avec l’application de la règle « un homme une voix », naturellement, les opprimés d’hier sont devenus (politiquement) les maîtres des lieux. La majorité blanche, malgré sa puissance économique, financière et même militaire n’a pas remis en cause cet acquis politique qui l’éloignait, pourtant, de la gestion des affaires publiques et leur faisait abandonner tout un pan de leur pouvoir. Nelson Mandela est devenu Madiba, le premier président de ce pays dont toutes les populations ont recouvré la liberté. Une révolution saluée par tout le monde entier et applaudie par tous les démocrates et hommes de progrès. En Afrique, l’on s’est dit alors, que les choses ne seront plus comme avant. Le continent a trouvé un leader. En effet avec 1, 9 million de km2, pour 50 millions d’habitants et un PIB de 287 milliards de dollars US, ce premier producteur d’or et de platine au monde, est la première puissance économique du continent devant l’Egypte et le Nigéria. Son peuple, qui a souffert de tant d’injustices, ne peut que chasser partout où cela est possible, tout ce qui ressemble au despotisme, à la confiscation du pouvoir à la soumission de tous ordres. L’Afrique s’est dit qu’elle a trouvé le porte-étendard de l’émancipation de ses peuples. Personne, logiquement, ne peut imaginer que le pays de Nelson Mandela, pourrait accepter, qu’un dirigeant africain, si grand soit-il, prenne des libertés avec la volonté de son peuple. L’aura politique et le poids industriel de l’Afrique du Sud le prédisposent au leadership sur le continent. Nombreux sont les Africains qui croient en lui. C’est d’ailleurs de cette présomption qu’a bénéficiée son ancien président, Thabo Mbeki, quand il a été annoncé comme médiateur dans la crise ivoirienne. L’on se rappelle l’unanimité qui a été faite autour de lui, lors de sa première visite à Abidjan. Mais malheureusement, malgré quelques avancées, l’expérience a tourné court, quand les adversaires de Laurent Gbagbo se sont rendu compte que le président de l’ancien pays de l’apartheid s’est laissé enfermer dans des clichés qui sont loin des réalités ivoiriennes. Le problème ivoirien ne se pose pas en termes de Blancs (France) contre les Noirs (Ivoiriens). Image qui hante les dirigeants sud-africains et que leur agite comme un chiffon rouge, Laurent Gbagbo. Cette posture sud-africaine est un raccourci qui paraît gênant sinon, étonnant aux yeux de beaucoup d’observateurs de la vie politique. Naturellement, Thabo Mbeki a été récusé. Les Ivoiriens ont donc été étonnés de le voir réapparaître dans la médiation africaine à l’occasion de la crise postélectorale. Ils vont être encore plus éberlués de voir son successeur, Jacob Zuma marcher (pratiquement) sur les mêmes traces que lui. Or, c’est une erreur que commettent ces dirigeants sud-africains, en analysant tous les problèmes politiques, surtout ceux de la Côte d’Ivoire, sous le prisme du colonialisme ou de l’impérialisme. Car, ils sont nombreux, les Ivoiriens qui n’ont pas connu les travaux forcés. Qui ont été formés dans les écoles françaises ou ailleurs en Occident. Ils sont une multitude à avoir été nourris au lait d’une relation intelligente avec l’ancienne puissance coloniale. L’Afrique du Sud a un grand rôle à jouer dans le développement des pays africains. Sa puissance économique doit aider à la mise sur pied de structures régionales ou continentales fortes pour soutenir les économies africaines. L’expérience qu’elle a vécue, dans sa lutte contre l’apartheid, doit le situer dans le peloton de tête des pays qui ne transigent pas avec la souveraineté des peuples. Le pays de Mandela doit peser de tout son poids dans l’avènement de la démocratie en Afrique. Il en a les moyens et la légitimité. En venant en Côte d’Ivoire, Jacob Zuma un des successeurs de Nelson Mandela, doit savoir que le 28 novembre dernier, ce n’est pas Sarkozy qui a désigné Alassane Ouattara, mais les Ivoiriens qui l’ont préféré à Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens veulent que soit respecté à leur tour, en leur faveur, le principe qui a prévalu en Afrique du sud : un homme une voix et non comme le souhaite Yao N’Dré, un homme 600 mille voix. Le peuple de Côte d’Ivoire veut tout simplement être heureux comme l’a été celui d’Afrique du Sud, d’avoir choisi son président. Celui qui va présider à sa destinée pour les cinq ans à venir. Il veut que soit mis fin à ce système où l’on le condamne à avoir comme président des hommes élus dans des conditions calamiteuses. Il compte sur Jacob Zuma et ses pairs du panel.
Raoul Mapiéchon
Nelson Mandela. Un nom. Un programme politique. Un symbole. Dans le monde entier et surtout en Afrique, ils étaient nombreux à ne pas le connaître, physiquement. Ils n’étaient pas nombreux à connaître son histoire, son parcours. Beaucoup ignoraient les raisons profondes de son incarcération. Pourtant, toute la planète l’a chanté. Tous les artistes, à travers le monde ou presque, l’ont glorifié. Pendant ses 27 années de détention, il a incarné la lutte de libération de tout un peuple. En effet, son pays, l’Afrique du Sud, avec le système de l’apartheid, était devenu le concentré de toutes les soumissions et injustices faites à des êtres humains. Le problème sud-africain était devenu d’autant plus insupportable que le drame se déroulait contre des Noirs sur un continent noir. Autant la ségrégation faite aux Noirs d’Afrique du Sud interpellait les Noirs de tous les continents que tout homme pénétré par les idéaux de liberté et du respect de la condition humaine. Donc, le jour où Nelson Mandela est sorti de prison, précisément le 11 février 1990, et que l’apartheid a pris fin, c’est tout le monde entier qui a salué cette très grande victoire. Pour l’élection présidentielle, la première multiraciale du pays arc-en-ciel, le 28 avril 1994, avec l’application de la règle « un homme une voix », naturellement, les opprimés d’hier sont devenus (politiquement) les maîtres des lieux. La majorité blanche, malgré sa puissance économique, financière et même militaire n’a pas remis en cause cet acquis politique qui l’éloignait, pourtant, de la gestion des affaires publiques et leur faisait abandonner tout un pan de leur pouvoir. Nelson Mandela est devenu Madiba, le premier président de ce pays dont toutes les populations ont recouvré la liberté. Une révolution saluée par tout le monde entier et applaudie par tous les démocrates et hommes de progrès. En Afrique, l’on s’est dit alors, que les choses ne seront plus comme avant. Le continent a trouvé un leader. En effet avec 1, 9 million de km2, pour 50 millions d’habitants et un PIB de 287 milliards de dollars US, ce premier producteur d’or et de platine au monde, est la première puissance économique du continent devant l’Egypte et le Nigéria. Son peuple, qui a souffert de tant d’injustices, ne peut que chasser partout où cela est possible, tout ce qui ressemble au despotisme, à la confiscation du pouvoir à la soumission de tous ordres. L’Afrique s’est dit qu’elle a trouvé le porte-étendard de l’émancipation de ses peuples. Personne, logiquement, ne peut imaginer que le pays de Nelson Mandela, pourrait accepter, qu’un dirigeant africain, si grand soit-il, prenne des libertés avec la volonté de son peuple. L’aura politique et le poids industriel de l’Afrique du Sud le prédisposent au leadership sur le continent. Nombreux sont les Africains qui croient en lui. C’est d’ailleurs de cette présomption qu’a bénéficiée son ancien président, Thabo Mbeki, quand il a été annoncé comme médiateur dans la crise ivoirienne. L’on se rappelle l’unanimité qui a été faite autour de lui, lors de sa première visite à Abidjan. Mais malheureusement, malgré quelques avancées, l’expérience a tourné court, quand les adversaires de Laurent Gbagbo se sont rendu compte que le président de l’ancien pays de l’apartheid s’est laissé enfermer dans des clichés qui sont loin des réalités ivoiriennes. Le problème ivoirien ne se pose pas en termes de Blancs (France) contre les Noirs (Ivoiriens). Image qui hante les dirigeants sud-africains et que leur agite comme un chiffon rouge, Laurent Gbagbo. Cette posture sud-africaine est un raccourci qui paraît gênant sinon, étonnant aux yeux de beaucoup d’observateurs de la vie politique. Naturellement, Thabo Mbeki a été récusé. Les Ivoiriens ont donc été étonnés de le voir réapparaître dans la médiation africaine à l’occasion de la crise postélectorale. Ils vont être encore plus éberlués de voir son successeur, Jacob Zuma marcher (pratiquement) sur les mêmes traces que lui. Or, c’est une erreur que commettent ces dirigeants sud-africains, en analysant tous les problèmes politiques, surtout ceux de la Côte d’Ivoire, sous le prisme du colonialisme ou de l’impérialisme. Car, ils sont nombreux, les Ivoiriens qui n’ont pas connu les travaux forcés. Qui ont été formés dans les écoles françaises ou ailleurs en Occident. Ils sont une multitude à avoir été nourris au lait d’une relation intelligente avec l’ancienne puissance coloniale. L’Afrique du Sud a un grand rôle à jouer dans le développement des pays africains. Sa puissance économique doit aider à la mise sur pied de structures régionales ou continentales fortes pour soutenir les économies africaines. L’expérience qu’elle a vécue, dans sa lutte contre l’apartheid, doit le situer dans le peloton de tête des pays qui ne transigent pas avec la souveraineté des peuples. Le pays de Mandela doit peser de tout son poids dans l’avènement de la démocratie en Afrique. Il en a les moyens et la légitimité. En venant en Côte d’Ivoire, Jacob Zuma un des successeurs de Nelson Mandela, doit savoir que le 28 novembre dernier, ce n’est pas Sarkozy qui a désigné Alassane Ouattara, mais les Ivoiriens qui l’ont préféré à Laurent Gbagbo. Les Ivoiriens veulent que soit respecté à leur tour, en leur faveur, le principe qui a prévalu en Afrique du sud : un homme une voix et non comme le souhaite Yao N’Dré, un homme 600 mille voix. Le peuple de Côte d’Ivoire veut tout simplement être heureux comme l’a été celui d’Afrique du Sud, d’avoir choisi son président. Celui qui va présider à sa destinée pour les cinq ans à venir. Il veut que soit mis fin à ce système où l’on le condamne à avoir comme président des hommes élus dans des conditions calamiteuses. Il compte sur Jacob Zuma et ses pairs du panel.
Raoul Mapiéchon