Il garde pour l’instant le cap du refus. Et son entêtement à s’accrocher au lambris doré du Palais présidentiel après son cuisant revers dans les urnes le 28 novembre dernier fait de l’homme, un risible candidat au suicide. Laurent Gbagbo, qui usurpe depuis près de deux mois le pouvoir d’Etat, ne veut pas entendre raison. Toutes les initiatives et autres ballets diplomatiques des chefs d’Etat de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union Africaine n’ont pas eu le résultat escompté. Résolus à ne recourir à la force légitime qu’en dernier ressort pour résoudre à la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, les chefs d’Etat réunis au 16ème sommet de l’UA à Addis-Abeba qui a reconnu la brillante victoire du président Alassane Ouattara, ont donné une feuille de route claire à un panel de chefs d’Etat pour faire partir Laurent Gbagbo par la voie de la négociation. Les présidents mauritanien, burkinabé, sud-africain, tchadien et tanzanien ont été commis à la tâche. Mohamed Ould Abdel Aziz, Blaise Compaoré, Jacob Zuma, Idris Itno Deby, Jakaya Kikwete ont au maximum un mois pour convaincre l’ancien chef d’Etat de quitter le pouvoir. Au moment où le panel des chefs d’Etat s’apprête à dépêcher en Côte d’Ivoire un groupe d’experts pour la phase préparatoire, le clan Gbagbo aux abois conteste la composition des membres du panel. Pis, il récuse la feuille de route de cette énième médiation qui reste formelle sur la reconnaissance du Dr Alassane Ouattara comme président élu de Côte d’Ivoire. « L’Union Africaine ne reconnaît pas Alassane Ouattara comme président élu de la Côte d’Ivoire. Le communiqué est obligé de reprendre toutes les positions qui avaient été données auparavant. Si vous vous souvenez bien, l’Union Africaine ne s’est pas prononcée en tant que tel mais a endossé les décisions de la CEDEAO. Si Alassane Ouattara était reconnu comme président élu par l’Union africaine, l’Union Africaine n’aurait pas envoyé ce panel de chefs d’Etat pour évaluer la situation sur le terrain » dixit Alcide Djédjé émissaire de Laurent Gbagbo au 16ème sommet de l’UA. Ces errements graves et la lecture étriquée que fait le clan Gbagbo de la feuille de route du panel des chefs d’Etat est la preuve qu’il campe toujours sur son inique position qui est, de ne pas respecter le verdict des urnes. Dans cette perspective, il est clair que pour cette ultime médiation pour une issue pacifique à la crise postélectorale, la moisson ne tiendra certainement pas la promesse des fleurs. Et Laurent Gbagbo qui croupit déjà sous le poids des multiples sanctions économiques de l’Union Européenne, sait qu’il ne laissera plus à la communauté internationale autre choix que l’usage de la force légitime.
Moussa Keita
Moussa Keita