Annoncés à grand renfort médiatique, des députés français de l'Ump, le parti du président français Nicolas Sarkozy, au nombre desquels Jean-François Mancel, Cécile Dumoulin et Yves Censi ont déclaré samedi qu'ils avaient renoncé à une mission à Abidjan. Le cabinet du président déchu, Laurent Gbagbo, avait portant transmis, vendredi, à la presse le programme de leur séjour. Les parlementaires entendaient « procéder à une observation et à une audition équilibrées des parties en présence afin d'apporter, en toute indépendance, (leur) modeste contribution à une solution pacifique à la crise ». Dans un communiqué transmis, samedi soir, à l'AFP à Abidjan, les trois députés indiquent avoir décidé d'« ajourner » leur déplacement, après une « information intempestive ». Le clan de l'ex-chef d'Etat a publié un programme qui prévoyait des entretiens quasi-exclusivement avec des responsables du régime en place, dont deux rencontres avec M. Gbagbo. C'est donc à juste titre que les parlementaires ont dénoncé la publication « d'un programme de travail qui paraissait déséquilibré ». Car, le sous-entendu de l'agenda rendu public par les hommes de Laurent Gbagbo est qu'ils n'auraient pas permis aux émissaires de rencontrer le président élu. Comment faire une médiation sans entendre les deux parties en conflit ? Hors, si ce schéma avait été respecté, la forfaiture de l'ancien régime aurait été découverte. Et, ç'aurait fait des voix en plus pour demander son départ du pouvoir. Il y a donc eu volonté manifeste de faire pression sur les médiateurs en les mettant dans une situation embarrassante. Or, ceux-ci entendaient « procéder à une observation et à une audition équilibrées des parties en présence ». Ils ont donc conclu que la visite « ne nous paraissait plus pouvoir se dérouler comme nous l'avions souhaitée ».
B.K.I.
B.K.I.