Monsieur le président du Conseil constitutionnel,
Nous n'avons de cesse de répéter que la crise post-électorale, que la Côte d'Ivoire vit, doit être dénommée "Crise Yao-N'dré", tant la précipitation, le militantisme et la dévotion à un homme vous ont réduit à un rôle de pantin qu'en homme de droit qui aurait dû incarner la droiture et l'équité en épousant les aspirations du peuple souverain. Voici pourquoi, le camp Ouattara a rejeté votre décision du vendredi du 3 décembre.
Le jeudi 2 décembre 2010, le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Youssouf Bakayoko, n'a pas même fini de livrer les résultats du 2e tour de l'élection présidentielle, donnant Alassane Ouattara vainqueur (54,10%) contre Laurent Gbagbo (45,90%), que vous vous précipitez à la télévision pour déclarer ces résultats "pas valables, nuls et de nul effet". Car, " le délai imparti à la Commission électorale indépendante, c'est-à-dire trois jours depuis la clôture du scrutin, dimanche 28 novembre 2010, est expiré ". Vous semblez avoir oublié que, le 30 novembre 2010, deux militants du Fpi, membres de la Cei, Damanan Pickas et Véhi Tokpa, ont déchiré les premiers résultats que le porte-parole de cette structure donnait à la Rti. Au demeurant, pour le 1er tour, les résultats ont été donnés le 4 novembre 2010 au lieu du 3, soit un jour après le délai imparti et vous les avez pourtant validés. A votre intervention à la télévision du 2 décembre 2010, vous avez indiqué que vous aviez 7 jours pour annoncer les résultats définitifs. Mais, surprise, le vendredi 3 décembre 2010, vous étiez encore à la Rti. Et à la fin de votre intervention, tous ceux qui étaient devant leur petit écran ont noté votre émotive précipitation : " Diaspora ; autre diaspora ; et non, je crois que la liste est terminée… " à la fin de votre coup de poignard à la démocratie.
Pour comprendre votre précipitation, deux éléments suffisent. En effet, après les résultats provisoires de la Cei, Pascal Affi N'guessan, président du Fpi, votre parti, déclarait : " On attend la décision du Conseil constitutionnel ". Et c'est en connaissance de cause. Car, déjà le 30 novembre 2010, à 19 heures, tous les quartiers généraux des partis politiques, ainsi que la certification de l'Onu et les chancelleries savaient qu'Alassane Ouattara avait gagné l'élection présidentielle. Outre l'injonction du président du Fpi, l'on se souvient que vous avez été nommé au poste de président du Conseil constitutionnel par votre ami qui vous appelle affectueusement "Pablo".
Ainsi donc, par militantisme, par amitié et par précipitation scélérate, vous avez violé la loi pour créer la "Yao-N'dré crise post-électorale".
Aujourd'hui, votre inspirateur et directeur de conscience Laurent Gbagbo, vos compagnons de Lmp parlent de "recomptage des voix et devant les experts du panel de l'Ua de "reprise des élections". Que ce soit le recomptage des voix, une idée des avocats français Vergès et Dumas, Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, Mamadou Koulibaly et autres jettent à la poubelle votre jugement. C'est un désaveu total. Vous avez donc fauté. Vous êtes invité à en tirer les conséquences. Que ce soit la reprise des élections réclamée par M. Gbagbo et par vos compagnons, M. Yao-N'dré, votre incurie est plus manifeste. Vous avez lourdement failli. C'est une faute grave. En effet, il vous est signifié que si par extraordinaire, on venait à parler de reprise d'élection, cela reviendrait à dire que vous n'avez plus votre place au Conseil constitutionnel. Quel désaveu ! Est-ce à dire que vous n'avez pas été nommé sur votre valeur intrinsèque ? Car, tout porte à croire que vous, le praticien du droit, vous ignorez la loi, en l'espèce l'article 64 du code électoral qui vous donnait la latitude de faire reprendre les élections : " Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant Spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la Commission électorale indépendante. Le scrutin a lieu au plus tard quarante-cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil Constitutionnel ". Par ignorance ou mauvaise foi, vous ne l'avez pas fait et vous avez souillé l'Institution en donnant votre caution à la prestation de serment d'un président illégal et illégitime, nous plongeant, par la même occasion, dans un débat inutile. C'est assurément par méconnaissance de la loi que vous ne faites pas appliquer la Constitution. En effet, notre loi fondamentale dispose qu'on ne doit pas faire plus de deux mandats de 5 ans. M. Laurent Gbagbo en a fait 2 de 5 ans. Constitutionnellement, il aurait dû ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Ici aussi, M. Yao N'dré, vous avez fermé les yeux sur la forfaiture, par amitié et par militantisme.
Aujourd'hui que le camp Ouattara vous a désavoué, que vos propres compagnons, Gbagbo, Affi, Ouretto, Koulibaly, Ehivet Simone et autres, vous ont publiquement désavoué, vous devez annuler votre décision du 3 décembre 2010 et démissionner, tout simplement !
Par Denis Kah Zion
Nous n'avons de cesse de répéter que la crise post-électorale, que la Côte d'Ivoire vit, doit être dénommée "Crise Yao-N'dré", tant la précipitation, le militantisme et la dévotion à un homme vous ont réduit à un rôle de pantin qu'en homme de droit qui aurait dû incarner la droiture et l'équité en épousant les aspirations du peuple souverain. Voici pourquoi, le camp Ouattara a rejeté votre décision du vendredi du 3 décembre.
Le jeudi 2 décembre 2010, le président de la Commission électorale indépendante (Cei), Youssouf Bakayoko, n'a pas même fini de livrer les résultats du 2e tour de l'élection présidentielle, donnant Alassane Ouattara vainqueur (54,10%) contre Laurent Gbagbo (45,90%), que vous vous précipitez à la télévision pour déclarer ces résultats "pas valables, nuls et de nul effet". Car, " le délai imparti à la Commission électorale indépendante, c'est-à-dire trois jours depuis la clôture du scrutin, dimanche 28 novembre 2010, est expiré ". Vous semblez avoir oublié que, le 30 novembre 2010, deux militants du Fpi, membres de la Cei, Damanan Pickas et Véhi Tokpa, ont déchiré les premiers résultats que le porte-parole de cette structure donnait à la Rti. Au demeurant, pour le 1er tour, les résultats ont été donnés le 4 novembre 2010 au lieu du 3, soit un jour après le délai imparti et vous les avez pourtant validés. A votre intervention à la télévision du 2 décembre 2010, vous avez indiqué que vous aviez 7 jours pour annoncer les résultats définitifs. Mais, surprise, le vendredi 3 décembre 2010, vous étiez encore à la Rti. Et à la fin de votre intervention, tous ceux qui étaient devant leur petit écran ont noté votre émotive précipitation : " Diaspora ; autre diaspora ; et non, je crois que la liste est terminée… " à la fin de votre coup de poignard à la démocratie.
Pour comprendre votre précipitation, deux éléments suffisent. En effet, après les résultats provisoires de la Cei, Pascal Affi N'guessan, président du Fpi, votre parti, déclarait : " On attend la décision du Conseil constitutionnel ". Et c'est en connaissance de cause. Car, déjà le 30 novembre 2010, à 19 heures, tous les quartiers généraux des partis politiques, ainsi que la certification de l'Onu et les chancelleries savaient qu'Alassane Ouattara avait gagné l'élection présidentielle. Outre l'injonction du président du Fpi, l'on se souvient que vous avez été nommé au poste de président du Conseil constitutionnel par votre ami qui vous appelle affectueusement "Pablo".
Ainsi donc, par militantisme, par amitié et par précipitation scélérate, vous avez violé la loi pour créer la "Yao-N'dré crise post-électorale".
Aujourd'hui, votre inspirateur et directeur de conscience Laurent Gbagbo, vos compagnons de Lmp parlent de "recomptage des voix et devant les experts du panel de l'Ua de "reprise des élections". Que ce soit le recomptage des voix, une idée des avocats français Vergès et Dumas, Laurent Gbagbo, Simone Ehivet, Mamadou Koulibaly et autres jettent à la poubelle votre jugement. C'est un désaveu total. Vous avez donc fauté. Vous êtes invité à en tirer les conséquences. Que ce soit la reprise des élections réclamée par M. Gbagbo et par vos compagnons, M. Yao-N'dré, votre incurie est plus manifeste. Vous avez lourdement failli. C'est une faute grave. En effet, il vous est signifié que si par extraordinaire, on venait à parler de reprise d'élection, cela reviendrait à dire que vous n'avez plus votre place au Conseil constitutionnel. Quel désaveu ! Est-ce à dire que vous n'avez pas été nommé sur votre valeur intrinsèque ? Car, tout porte à croire que vous, le praticien du droit, vous ignorez la loi, en l'espèce l'article 64 du code électoral qui vous donnait la latitude de faire reprendre les élections : " Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d'ensemble, il prononce l'annulation de l'élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant Spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la Commission électorale indépendante. Le scrutin a lieu au plus tard quarante-cinq jours à compter de la date de la décision du Conseil Constitutionnel ". Par ignorance ou mauvaise foi, vous ne l'avez pas fait et vous avez souillé l'Institution en donnant votre caution à la prestation de serment d'un président illégal et illégitime, nous plongeant, par la même occasion, dans un débat inutile. C'est assurément par méconnaissance de la loi que vous ne faites pas appliquer la Constitution. En effet, notre loi fondamentale dispose qu'on ne doit pas faire plus de deux mandats de 5 ans. M. Laurent Gbagbo en a fait 2 de 5 ans. Constitutionnellement, il aurait dû ne pas se présenter à l'élection présidentielle. Ici aussi, M. Yao N'dré, vous avez fermé les yeux sur la forfaiture, par amitié et par militantisme.
Aujourd'hui que le camp Ouattara vous a désavoué, que vos propres compagnons, Gbagbo, Affi, Ouretto, Koulibaly, Ehivet Simone et autres, vous ont publiquement désavoué, vous devez annuler votre décision du 3 décembre 2010 et démissionner, tout simplement !
Par Denis Kah Zion