L'Afrique du Sud peut avoir des intérêts vitaux en Côte d'Ivoire. Mais, mettre en doute les résultats de l'élection présidentielle, certifiés par l'Organisation des Nations Unies (ONU) risque de nuire à ceux qui le font. Les personnes les plus affectées sont les populations ivoiriennes et les pays voisins qui doivent faire face à un flux massif de refugiés ivoiriens à la suite de cette crise inutile et injustifiée pour la succession présidentielle. La crise née de la présidentielle de novembre entre le président sortant, Laurent Gbagbo et le vainqueur déclaré Alassane Ouattara, ne doit pas faire occulter les faits. L'ancien président Ghanéen John Kufuor qui a dirigé la mission d'observation des élections en Côte d'Ivoire du Centre Carter et qui a suivi le processus d'inscription des électeurs sur le listing électoral depuis 2007, avait souligné le bon déroulement du scrutin. Nous et tous les autres observateurs accrédités avons jugé l'élection libre et équitable. Les allégations de fraude de Gbagbo et les appels pour un recomptage des voix ne cherchent qu'à renverser le résultat légitime. L'Afrique du Sud devrait soutenir fermement les Nations unies pour rejeter ces propositions. L'implication de l'ONU dans le processus électoral a été sollicitée par les parties ivoiriennes et agréée par l'Accord de paix de Ouagadougou qui a mis fin à la guerre civile de 2002. Toutes les parties, y compris Gbagbo, se sont engagées à respecter le choix du peuple ivoirien à l'issue d'une élection ouverte dont les résultats seront ensuite validés par l'ONU. Les pays donateurs ont généreusement financé 300 millions de dollars pour assurer un processus électoral dont les résultats seraient acceptables pour tous les prétendants.
Au pouvoir depuis 2000, Gbagbo a été un candidat privilégié. Bien qu'il ait gouverné sans un mandat électoral et qu'il a demandé le rappel du représentant spécial de l'ONU, New York l'a fait et a envoyé le scrupuleusement impartial YJ Choi. A l'approche des élections, Gbagbo a décidé que la Commission électorale indépendante était trop marquée. Alors il la dissoute et constitué une autre équipe, avec un président plus docile. Ce dernier est allé se cacher après le vote jusqu'à ce que qu'il s'arme finalement de courage pour annoncer les résultats: Ouattara a gagné avec 54, 1% contre 45,9% à Gbagbo avec une participation de 81,1%.
Comment Ouattara a gagné est assez simplement. Parmi les 14 candidats au premier tour, trois ont dominé les débats: Gbagbo en tête avec 38%, deuxième avec 32% Ouattara et l'ancien président Henri Konan Bédié a pris la troisième place avec 25%. Gbagbo espérait s'approprier les partisans Bédié, qui sont principalement du Sud chrétien et de son groupe ethnique, en leur rappelant que Ouattara est du Nord, musulman et d'une famille d'immigrants venue du Burkina Faso.
La stratégie a échoué. Les électeurs de Bédié ont répondu à l'appel de leur chef, les invitant à soutenir Ouattara.
Si Gbagbo avait gagné, le Centre Carter aurait été parmi les premiers à le féliciter. Après le premier tour du scrutin, Gbagbo savait qu'il était en, tête parce que lui et Ouattara avait des représentants dans pratiquement tous les bureaux de dépouillement et les PV des résultats en multiples exemplaires, comme l'exige la loi. S'il y avait eu des fraudes importantes, il aurait été difficile de les cacher et lors du second tour, nos observateurs ont signalé une seule plainte, parmi des centaines de bureaux de vote.
Gbagbo savait qu'il avait perdu, quelques heures après la clôture du vote. La compilation des résultats a pris du temps et a été retardée par des menaces et d'intimidation contre la Commission électorale indépendante.
Conformément à l'article 64 de la Constitution ivoirienne, le Conseil constitutionnel peut annuler la totalité des résultats de la Commission électorale et faire organiser un autre scrutin. Il ne peut pas rejeter les votes de certains départements dans une élection présidentielle comme il l'a fait le 3 décembre en supprimant des bastions de Ouattara. Même, les différences dans ces départements entre les premier et deuxième tours ne sont pas suffisantes pour affecter le résultat du vote. Au contraire, c'est le report de voix de Bédié qui a fait la différence.
Les entêtements de Gbagbo vont lourdement peser sur son peuple, témoin de ce qui se passe en Guinée voisine, qui, en même temps, a tenu ses premières élections véritablement ouvertes depuis l'indépendance.
Dans ce cas, le vainqueur du premier tour, Cellou Dalein, a vu sa victoire au premier tour également renversé par une coalition, avec Alpha Condé élu avec une marge de 5%. Dalein a accepté le résultat avec magnanimité et est libre de concourir à nouveau. La tragédie ivoirienne, c'est que Gbagbo met ses intérêts personnels avant ceux de la nation et l'Afrique du Sud se trompe si elle prend position sans discernement.
(Source : Traduit de l’Anglais par OG)
Au pouvoir depuis 2000, Gbagbo a été un candidat privilégié. Bien qu'il ait gouverné sans un mandat électoral et qu'il a demandé le rappel du représentant spécial de l'ONU, New York l'a fait et a envoyé le scrupuleusement impartial YJ Choi. A l'approche des élections, Gbagbo a décidé que la Commission électorale indépendante était trop marquée. Alors il la dissoute et constitué une autre équipe, avec un président plus docile. Ce dernier est allé se cacher après le vote jusqu'à ce que qu'il s'arme finalement de courage pour annoncer les résultats: Ouattara a gagné avec 54, 1% contre 45,9% à Gbagbo avec une participation de 81,1%.
Comment Ouattara a gagné est assez simplement. Parmi les 14 candidats au premier tour, trois ont dominé les débats: Gbagbo en tête avec 38%, deuxième avec 32% Ouattara et l'ancien président Henri Konan Bédié a pris la troisième place avec 25%. Gbagbo espérait s'approprier les partisans Bédié, qui sont principalement du Sud chrétien et de son groupe ethnique, en leur rappelant que Ouattara est du Nord, musulman et d'une famille d'immigrants venue du Burkina Faso.
La stratégie a échoué. Les électeurs de Bédié ont répondu à l'appel de leur chef, les invitant à soutenir Ouattara.
Si Gbagbo avait gagné, le Centre Carter aurait été parmi les premiers à le féliciter. Après le premier tour du scrutin, Gbagbo savait qu'il était en, tête parce que lui et Ouattara avait des représentants dans pratiquement tous les bureaux de dépouillement et les PV des résultats en multiples exemplaires, comme l'exige la loi. S'il y avait eu des fraudes importantes, il aurait été difficile de les cacher et lors du second tour, nos observateurs ont signalé une seule plainte, parmi des centaines de bureaux de vote.
Gbagbo savait qu'il avait perdu, quelques heures après la clôture du vote. La compilation des résultats a pris du temps et a été retardée par des menaces et d'intimidation contre la Commission électorale indépendante.
Conformément à l'article 64 de la Constitution ivoirienne, le Conseil constitutionnel peut annuler la totalité des résultats de la Commission électorale et faire organiser un autre scrutin. Il ne peut pas rejeter les votes de certains départements dans une élection présidentielle comme il l'a fait le 3 décembre en supprimant des bastions de Ouattara. Même, les différences dans ces départements entre les premier et deuxième tours ne sont pas suffisantes pour affecter le résultat du vote. Au contraire, c'est le report de voix de Bédié qui a fait la différence.
Les entêtements de Gbagbo vont lourdement peser sur son peuple, témoin de ce qui se passe en Guinée voisine, qui, en même temps, a tenu ses premières élections véritablement ouvertes depuis l'indépendance.
Dans ce cas, le vainqueur du premier tour, Cellou Dalein, a vu sa victoire au premier tour également renversé par une coalition, avec Alpha Condé élu avec une marge de 5%. Dalein a accepté le résultat avec magnanimité et est libre de concourir à nouveau. La tragédie ivoirienne, c'est que Gbagbo met ses intérêts personnels avant ceux de la nation et l'Afrique du Sud se trompe si elle prend position sans discernement.
(Source : Traduit de l’Anglais par OG)