Yves-Paulin Aguédé est le président du Conseil de sécurité Atchan Goto, une association des jeunes Atchan, qui s`est illustrée en de nombreuses occasions, comme un soutien à Laurent Gbagbo dans la crise post-électorale. Dans cet entretien, M. Aguédé parle de son organisation et de la crise née des élections.
A quel besoin répond la création du Conseil de sécurité Atchan Goto ?
Le Conseil de sécurité Atchan Goto regroupe toutes les jeunesses Atchan issues des 60 villages du district d’Abidjan. Au lendemain des élections en Côte d’Ivoire, le district d’Abidjan était menacé et un péril planait sur la terre des Tchaman. Même en pleine campagne du 2ème tour, nos villages ont été attaqués par des rebelles, notamment Abidjan-Adjamé et Abobo Baoulé. Les événements qui ont eu lieu au niveau du Golf Hôtel, dans les villages d’Anono et de M’pouto, ont occasionné un mouvement d’autodéfense des populations. Elles ont érigé des barricades pour mieux surveiller leurs différents villages. Quand nous avons vu cela, nous nous sommes dit qu’il fallait regrouper dans une même entité, tous ces groupes d’autodéfense. C’est ainsi que le 28 décembre dernier, nous avons crée le Conseil de sécurité Atchan Goto (CSAG). Nous nous sommes assigné comme rôle dans un premier temps de sauvegarder nos villages des agressions. Mais aussi, de déterminer le nombre de jeunes qui y vivent, afin de suivre leurs activités. Aujourd’hui, je peux vous dire combien de jeunes existent dans nos villages et ce qu’ils font. C’est vrai que la sécurité des biens et des personnes est très importante, mais nous voulons en plus de cela, transformer ces ressources humaines que sont les jeunes en instrument de développement. Nous sommes donc devenus un repère, une boussole pour ces jeunes.
Quelles sont les dispositions concrètes que votre organisation a prises pour sécuriser les 60 villages Atchan du district d’Abidjan ?
Nos dispositions à ce niveau sont claires. Pour nous, il nous fallait avoir la légitimité et la caution de nos parents parce qu’en pays Atchan, nos traditions l’exigent. C’est ce que nous avons fait la semaine dernière avec la rencontre avec nos chefs coutumiers. Au cours de cette grande réunion qui a réuni les 60 chefs de village, nos garants des us et coutumes nous ont accordé leur bénédiction et leur quitus pour protéger nos villages, les biens et les personnes. En plus, nous avons comme moyen essentiel, nos jeunes. Ces jeunes qui sont toujours prêts à se battre pour leur patrie. Nous souhaitons donc qu’ils soient toujours prompts à le faire et restent constamment éveillés pour répondre aux mots d’ordre de leur mouvement pour soutenir le programme de gouvernement du président de la République, Laurent Gbagbo.
Quelles sont les actions que vous avez menées sur le terrain, depuis votre existence ?
Nous n’avons pas voulu que le CSAG soit une association de trop. C’est pourquoi dès notre arrivée, nous avons fait le tour de certains villages pour sensibiliser les jeunes. Comme deuxième action, nous nous sommes dit qu’il y a des gens qui activent la crise. Nous avons donc décidé d’aller les retrouver où ils sont. Ainsi, le 13 janvier dernier, nous avons fait une déclaration pour leur demander de quitter nos terres. Et le 25 janvier, nous avons organisé une marche sur le Golf hôtel. Dieu seul sait pourquoi nous ne sommes pas arrivés au Golf, mais, toujours est-il que même si physiquement nous n’y étions pas, mystiquement nous avons atteint le Golf. Et depuis cette manifestation, les choses ont considérablement évolué. La tension a baissé. Les appels à l’insurrection et autres injures à l’encontre du président ont diminué. Mieux, de nombreux occupants du Golf ont déserté les lieux, et le cas de KKB est un exemple patent qui montre bien que personne n’a envie de vivre au Golf. Nous profitons pour dire à ceux qui continuent de proférer des menaces et à ceux qui continuent de profaner nos terres, de savoir raison garder sinon la prochaine fois, nous allons prendre toutes nos responsabilités. Je profite de ce moment pour exhorter tous les jeunes Ivoiriens à se mettre ensemble afin de faire front contre toutes les agressions des rebelles.
Que pensez-vous des décisions de l`UA d`envoyer un panel de chefs d`Etat pour tenter de résoudre la crise ?
Cette une décision sage que l’UA a prise en choisissant des émissaires pour voir un peu plus clair dans cette situation. Nous sommes favorables à cette médiation. Nous sommes d’autant plus heureux qu’en Afrique, quand deux personnes se battent, c’est sous un arbre à palabre qu’on règle le problème. Aujourd’hui, nous sommes contents que l’UA ait décidé de prendre la voie du règlement pacifique et non le contraire comme le voulaient d’autres personnes. Mais, le panel en lui-même, nous l’avons déjà signifié, pose problème, du moins dans sa composition avec la présence de Blaise Compaoré. Pour nous, la seule présence de Compaoré pipe les dés. Tous le savent, Compaoré a pris position publiquement lors de son voyage en France. Il a même annoncé, pour la crise ivoirienne, «je vais prendre mes responsabilités». Il a opté pour la manière guerrière en faisant intervenir militairement l’Ecomog pour tuer les Ivoiriens à cause d’un contentieux électoral. C’est clair pour nous, Compaoré ne sera pas le bienvenu à Abidjan, car la terre de ce lieu appartient aux Atchan. Nous allons nous mobiliser pour attendre son arrivée. Mais, s’il s’entête à venir, il sera seul responsable de ce qui pourra advenir en Côte d’Ivoire.
Vous avez revendiqué l`agression du président de la Jpdci, KKB. Peut-on savoir pourquoi ?
KKB est un ami, nous nous connaissons tous. En même tant que tu appelles à l’insurrection, au pays mort, tu ne peux pas venir te faire établir des pièces administratives, dans une des administrations du pays que tu as souhaité voir fermée. Et, en plus, lesdits documents visaient à faire partir ses enfants du pays. Nous disons non. Tu ne peux pas vouloir brûler le pays et faire partir tes enfants en Europe. Nous tenons à rappeler aux uns et aux autres que depuis notre déclaration du 12 janvier, nous avons décrété Abidjan zone rouge, et quiconque s’amusera à nous défier, nous trouvera sur son chemin, comme KKB. À l’attention de nos frères qui se sont égarés, prochainement si vous voulez travailler normalement, arrêtez de répondre aux injonctions de Ouattara et ses rebelles, revenez tranquillement dans la République. KKB nous avait dit qu’il a beaucoup de choses à nous dire. En plus, il a révélé qu’il n’était pas à l’aise au Golf. Donc, nous attendons qu’il fasse des révélations qui vont libérer les Ivoiriens. Nous appelons et demandons à toute la jeunesse ivoirienne, de toutes les ethnies à se rendre le 19 février prochain au palais de la culture pour soutenir et rendre hommage aux institutions de la République et celui qui l’incarne, le président Laurent Gbagbo. Particulièrement, je demande à tout le peuple atchan et spécialement à sa jeunesse de prendre d’assaut les 4000 places du palais de la culture pour crier fort son attachement et son respect aux institutions républicaines et à la Constitution de notre pays. Pour nous, il n’y a qu’un seul Président qui a été élu et qui a été confirmé par le Conseil constitutionnel, c`est Laurent Gbagbo, le Président en qui tout le peuple ivoirien se reconnaît. Ce jour- là donc, nous allons lui rendre un hommage mérité pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour la Côte d’Ivoire et le peuple Atchan. Je profite également pour dire merci à nos chefs coutumiers, avec à leur tête M. Oga Léon, qui au-delà de leur soutien moral, ont décidé de nous aider matériellement et financièrement.
Entretien réalisé par H.O.
A quel besoin répond la création du Conseil de sécurité Atchan Goto ?
Le Conseil de sécurité Atchan Goto regroupe toutes les jeunesses Atchan issues des 60 villages du district d’Abidjan. Au lendemain des élections en Côte d’Ivoire, le district d’Abidjan était menacé et un péril planait sur la terre des Tchaman. Même en pleine campagne du 2ème tour, nos villages ont été attaqués par des rebelles, notamment Abidjan-Adjamé et Abobo Baoulé. Les événements qui ont eu lieu au niveau du Golf Hôtel, dans les villages d’Anono et de M’pouto, ont occasionné un mouvement d’autodéfense des populations. Elles ont érigé des barricades pour mieux surveiller leurs différents villages. Quand nous avons vu cela, nous nous sommes dit qu’il fallait regrouper dans une même entité, tous ces groupes d’autodéfense. C’est ainsi que le 28 décembre dernier, nous avons crée le Conseil de sécurité Atchan Goto (CSAG). Nous nous sommes assigné comme rôle dans un premier temps de sauvegarder nos villages des agressions. Mais aussi, de déterminer le nombre de jeunes qui y vivent, afin de suivre leurs activités. Aujourd’hui, je peux vous dire combien de jeunes existent dans nos villages et ce qu’ils font. C’est vrai que la sécurité des biens et des personnes est très importante, mais nous voulons en plus de cela, transformer ces ressources humaines que sont les jeunes en instrument de développement. Nous sommes donc devenus un repère, une boussole pour ces jeunes.
Quelles sont les dispositions concrètes que votre organisation a prises pour sécuriser les 60 villages Atchan du district d’Abidjan ?
Nos dispositions à ce niveau sont claires. Pour nous, il nous fallait avoir la légitimité et la caution de nos parents parce qu’en pays Atchan, nos traditions l’exigent. C’est ce que nous avons fait la semaine dernière avec la rencontre avec nos chefs coutumiers. Au cours de cette grande réunion qui a réuni les 60 chefs de village, nos garants des us et coutumes nous ont accordé leur bénédiction et leur quitus pour protéger nos villages, les biens et les personnes. En plus, nous avons comme moyen essentiel, nos jeunes. Ces jeunes qui sont toujours prêts à se battre pour leur patrie. Nous souhaitons donc qu’ils soient toujours prompts à le faire et restent constamment éveillés pour répondre aux mots d’ordre de leur mouvement pour soutenir le programme de gouvernement du président de la République, Laurent Gbagbo.
Quelles sont les actions que vous avez menées sur le terrain, depuis votre existence ?
Nous n’avons pas voulu que le CSAG soit une association de trop. C’est pourquoi dès notre arrivée, nous avons fait le tour de certains villages pour sensibiliser les jeunes. Comme deuxième action, nous nous sommes dit qu’il y a des gens qui activent la crise. Nous avons donc décidé d’aller les retrouver où ils sont. Ainsi, le 13 janvier dernier, nous avons fait une déclaration pour leur demander de quitter nos terres. Et le 25 janvier, nous avons organisé une marche sur le Golf hôtel. Dieu seul sait pourquoi nous ne sommes pas arrivés au Golf, mais, toujours est-il que même si physiquement nous n’y étions pas, mystiquement nous avons atteint le Golf. Et depuis cette manifestation, les choses ont considérablement évolué. La tension a baissé. Les appels à l’insurrection et autres injures à l’encontre du président ont diminué. Mieux, de nombreux occupants du Golf ont déserté les lieux, et le cas de KKB est un exemple patent qui montre bien que personne n’a envie de vivre au Golf. Nous profitons pour dire à ceux qui continuent de proférer des menaces et à ceux qui continuent de profaner nos terres, de savoir raison garder sinon la prochaine fois, nous allons prendre toutes nos responsabilités. Je profite de ce moment pour exhorter tous les jeunes Ivoiriens à se mettre ensemble afin de faire front contre toutes les agressions des rebelles.
Que pensez-vous des décisions de l`UA d`envoyer un panel de chefs d`Etat pour tenter de résoudre la crise ?
Cette une décision sage que l’UA a prise en choisissant des émissaires pour voir un peu plus clair dans cette situation. Nous sommes favorables à cette médiation. Nous sommes d’autant plus heureux qu’en Afrique, quand deux personnes se battent, c’est sous un arbre à palabre qu’on règle le problème. Aujourd’hui, nous sommes contents que l’UA ait décidé de prendre la voie du règlement pacifique et non le contraire comme le voulaient d’autres personnes. Mais, le panel en lui-même, nous l’avons déjà signifié, pose problème, du moins dans sa composition avec la présence de Blaise Compaoré. Pour nous, la seule présence de Compaoré pipe les dés. Tous le savent, Compaoré a pris position publiquement lors de son voyage en France. Il a même annoncé, pour la crise ivoirienne, «je vais prendre mes responsabilités». Il a opté pour la manière guerrière en faisant intervenir militairement l’Ecomog pour tuer les Ivoiriens à cause d’un contentieux électoral. C’est clair pour nous, Compaoré ne sera pas le bienvenu à Abidjan, car la terre de ce lieu appartient aux Atchan. Nous allons nous mobiliser pour attendre son arrivée. Mais, s’il s’entête à venir, il sera seul responsable de ce qui pourra advenir en Côte d’Ivoire.
Vous avez revendiqué l`agression du président de la Jpdci, KKB. Peut-on savoir pourquoi ?
KKB est un ami, nous nous connaissons tous. En même tant que tu appelles à l’insurrection, au pays mort, tu ne peux pas venir te faire établir des pièces administratives, dans une des administrations du pays que tu as souhaité voir fermée. Et, en plus, lesdits documents visaient à faire partir ses enfants du pays. Nous disons non. Tu ne peux pas vouloir brûler le pays et faire partir tes enfants en Europe. Nous tenons à rappeler aux uns et aux autres que depuis notre déclaration du 12 janvier, nous avons décrété Abidjan zone rouge, et quiconque s’amusera à nous défier, nous trouvera sur son chemin, comme KKB. À l’attention de nos frères qui se sont égarés, prochainement si vous voulez travailler normalement, arrêtez de répondre aux injonctions de Ouattara et ses rebelles, revenez tranquillement dans la République. KKB nous avait dit qu’il a beaucoup de choses à nous dire. En plus, il a révélé qu’il n’était pas à l’aise au Golf. Donc, nous attendons qu’il fasse des révélations qui vont libérer les Ivoiriens. Nous appelons et demandons à toute la jeunesse ivoirienne, de toutes les ethnies à se rendre le 19 février prochain au palais de la culture pour soutenir et rendre hommage aux institutions de la République et celui qui l’incarne, le président Laurent Gbagbo. Particulièrement, je demande à tout le peuple atchan et spécialement à sa jeunesse de prendre d’assaut les 4000 places du palais de la culture pour crier fort son attachement et son respect aux institutions républicaines et à la Constitution de notre pays. Pour nous, il n’y a qu’un seul Président qui a été élu et qui a été confirmé par le Conseil constitutionnel, c`est Laurent Gbagbo, le Président en qui tout le peuple ivoirien se reconnaît. Ce jour- là donc, nous allons lui rendre un hommage mérité pour tout ce qu’il a fait et continue de faire pour la Côte d’Ivoire et le peuple Atchan. Je profite également pour dire merci à nos chefs coutumiers, avec à leur tête M. Oga Léon, qui au-delà de leur soutien moral, ont décidé de nous aider matériellement et financièrement.
Entretien réalisé par H.O.