Entre les sanctions de la communauté internationale et faire plaisir au président déchu, le choix n’a pas été bien difficile pour eux. Les cadres de banques séquestrés, vendredi soir, par le camp de Laurent Gbagbo ont quitté précipitamment le pays. En effet, les patrons de la Sgbci, de la Bicici, de Citibank, de la Sib et d’Ecobank après avoir été convoqués par Koné Katina, collaborateur du président sortant, ont été gardés pendant plusieurs heures. Ce dernier, accompagné d’hommes en armes, leur intimait l’ordre de faire allégeance à son camp en cautionnant les stratégies mises en place pour contourner le système bancaire sous-régional. Les patrons des banques n’ont pu sortir qu’après avoir demandé un délai de réflexion. Ils l’ont obtenu. Mais pas pour revenir vers Koné Katina. Ces cadres ont plutôt fait leurs valises pour fuir la Côte d’Ivoire. Refusant ainsi de se rendre complices de la forfaiture du clan Gbagbo. Avant eux, le directeur général de la Banque nationale d’investissement, Victor Nambélessini Silué, avait déjà fui le pays. Il a refusé d’ajouter son nom à la longue liste des personnes sanctionnées parce qu’elles financent le régime illégitime. Hier, lors de sa conférence de presse, Patrick Achi, le ministre des Infrastructures économiques du gouvernement légitime, a condamné cette attitude de l’ancien pouvoir. Comme en Tunisie et en Egypte, pour faire partir le dictateur, Laurent Gbagbo, il a soutenu que la solution se trouve ici et nulle part ailleurs. « On vient d’avoir des exemples récents dans des pays dont je ne citerais pas les noms. Où trop étant trop, ils ont pris leurs responsabilités. Les situations ne sont pas comparables mais à un moment donné la solution ne vient pas de l’extérieur parce que ce sont les personnes elles-mêmes qui souffrent les réalités qui prennent conscience qu’elles sont opprimées dans leur droit et dans leur vie, qui se lèvent et décident. C’est à partir de ce moment-là que la comparaison est raison », a-t-il soutenu. Patrick Achi qui attirait, ainsi, l’attention du peuple de Côte d’Ivoire sur le rôle historique qu’il a à jouer pour mettre fin à la forfaiture, a soutenu que le seul responsable de sa misère est le clan Gbagbo. « A partir du moment où vous braquez une banque centrale, vous braquez l’argent de toutes les banques. Les camions qu’ils ont ouverts avec les milliards dedans ce ne sont pas nous qui sommes assis dessus. Je ne crois pas qu’ils aient commencé à distribuer cet argent aux Ivoiriens. Cet argent appartient aux Ivoiriens », a-t-il fait remarquer. « Ce faisant, a poursuivi l’intervenant, il n’y a plus d’argent dans les banques. Au point où personne ne peut plus faire de retrait, ne peut plus rien acheter et on est affamés ». Puis, il a interrogé : « dans quel langage doit-on expliquer que ce sont ceux qui sont illégitimement au palais qui sont à la base de toute cette forfaiture? ».
Bamba K. Inza
Bamba K. Inza
