L'appel du capitaine Alla Kouakou Léon a, semble-t-il, été reçu cinq sur cinq. Depuis l'instauration, vendredi soir, du couvre-feu décrété par Laurent Gbagbo, aucun tir à l'arme lourde ou de kalachnikov n'a été entendu à Williamsville (Adjamé). Là-bas se trouve la Compagnie républicaine de sécurité (Crs1). Ainsi, contrairement à leur habitude, les policiers ont fait profil bas. Ils se sont cantonnés devant les trois entrées principales de leur caserne. Ils ont barricadé les issues à l'aide de tables et de morceaux de planches. Certains, postés à l'entrée ouest, faisaient des contrôles de routine des taxis « woro-woro » principalement. Point de tir de sommation, depuis vendredi jusqu'à hier, pour sommer les résidents à renter chez eux. « Visiblement, ils ont tiré les enseignements des affrontements mortels survenus récemment à Abobo. Beaucoup de policiers y ont, en effet, laissé la vie. Les patrouilles se font maintenant sur les voies principales. Ils refusent de renter dans les quartiers au risque de se faire tuer », analyse une source policière qui garde l'anonymat. Elle fait remarquer que l'appel du capitaine n'est pas tombé dans des oreilles de sourds. Dans la mesure où, justifie-t-elle, les éléments de la Crs 1 « ont été courtois avec les populations » en les invitant à respecter l'heure du couvre-feu, sans autre forme de procès. Pour rappel, le porte-parole du ministre de la Défense s'est adressé vendredi soir à ses frères d'armes pour leur dire de «refuser de tirer sur les civils ».
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa