Panel des chefs d’Etat à Abidjan - Pourquoi Compaoré n’est plus venu

Blaise Compaoré ne s’est finalement pas rendu à Abidjan. Présent à Nouakchott, dans la capitale mauritanienne, le Président du Burkina Faso a décidé de ne pas effectuer le déplacement dans la capitale économique ivoirienne avec ses quatre homologues sud-africain, mauritanien, tchadien et tanzanien, mandatés par l’Union Africaine, pour imposer des « décisions contraignantes » aux protagonistes de la crise ivoirienne. Les commentaires vont bon train sur cette volte-face du Président du Faso. Pour La Majorité Présidentielle (LMP) et la galaxie patriotique de Charles Blé Goudé, il ne fait aucun doute que le président burkinabé s’est plié à leur exigence. On se rappelle que Blé Goudé avait entamé une campagne de dénigrement en l’encontre du facilitateur de la crise ivoirienne, exigeant qu’il ne soit pas des panelistes. Cela, au motif qu’il avait pris parti pour le Président élu, Alassane Ouattara.
Mais la réalité est tout autre. A la vérité, malgré les élucubrations de Blé Goudé et autre Bro Grébé Géneviève, présidente des femmes patriotes, le président du Faso était déterminé à être du voyage d’Abidjan. La preuve, il était à Nouakchott deux jours avant les autres membres du panel de haut niveau. Voyant l’humiliation et le ridicule qui allait les couvrir avec la présence du chef de l’Etat burkinabé à Abidjan, Laurent Gbagbo et son clan n’ont eu d’autre choix que de s’adonner à la dernière des bassesses. Ils n’ont tout simplement pas affiché le drapeau burkinabé aux côtés de ceux des quatre autres pays membres du panel. On le sait, le drapeau fait partie des emblèmes d’une nation et ne pas l’afficher lors d’une visite officielle du Président est considéré comme un déshonneur pour sa patrie. Pour un chef d’Etat, cela n’est donc pas acceptable. C’est donc pour ne pas cautionner cette forfaiture, que Blaise Compaoré a décidé de ne pas effectuer le déplacement d’Abidjan. Et il ne pouvait en être autrement, car en tant que garant des institutions du Burkina Faso, Blaise Compaoré ne pouvait accepter que l’on manque de respect à son pays.
En tout état de cause, la non venue du premier des burkinabè ne change rien à la donne. Car, comme l’a signifié l’UA, ce n’est pas tant la présence des quatre panelistes de luxe qui importe, mais la décision qu’ils ont déjà arrêtée depuis Nouakchott.
Dao Maïmouna