Tel un naufragé, le clan de Laurent Gbagbo est désespérément à la recherche d'une bouée de sauvetage. Et, la dernière bouée à laquelle il cherche à s'agripper, est Blaise Compaoré. Le Facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien, chouchouté hier, par La majorité présidentielle, est aujourd'hui voué aux gémonies, au point d'être déclaré persona non gratta à l'aéroport d'Abidjan Port-Bouët. Et, pour lui dire qu'il n'est pas le bienvenu parmi les cinq panélistes mandatés par l'Union africaine et, attendus hier, les partisans de l'ancien chef de l'Etat ont investi le salon d'honneur de l'aéroport d'Abidjan. Peine perdue par un régime qui démontre-là encore, qu'il est aux abois. Car, non seulement Blaise Compaoré a décidé, en homme sage, de ne pas leur offrir l'occasion qu'il rêve de se mettre en vedette devant les caméras des médias internationaux mais, bien plus, la décision du chef du Faso a été guidée par le fait que l'affaire a été pliée pour Laurent Gbagbo, dimanche dernier, à Nouakchott. Dans la capitale mauritanienne, Jacob Zuma, Mohamed Abdul Aziz, Jakaya Kikwete et Idriss Deby Itno se sont retrouvés pour dénouer la crise post-électorale. Et, le président burkinabé a été l'un des acteurs importants de cette réunion marathon de près de six heures à laquelle ont également pris part, Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine et Saïd Djinitt, représentant des Nations Unies en Afrique de l'Ouest. Toute chose qui autorise M. Compaoré à renoncer à tout déplacement à Abidjan surtout avec la campagne de haine sur fond d'ingratitude orchestrée contre lui par le clan Gbagbo. Avant la réunion des cinq chefs d'Etat, membres du panel, le Burkina Faso a bel et bien été représenté dans le groupe des experts qui ont procédé du 6 au 10 février dernier, à l'évaluation du processus électoral ivoirien. Samedi 19 février, ces experts se sont d'ailleurs retrouvés à Addis-Abeba pour finaliser le rapport qui a servi de base de travail aux chefs d'Etat. Qui d'autre que Blaise Compaoré aurait pu désigner cet expert burkinabé qui a pesé de tout son poids pour que l'élection d'Alassane Ouattara ne soit pas remis en cause ? Dès lors que toutes les décisions contraignantes pour le régime de Laurent Gbagbo ont été prises avec la participation du président Compaoré, la présence de tous les panélistes à Abidjan n'est plus nécessaire. Du coup, les agitations du clan Gbagbo apparaissent comme un gigotement.
Marc Dossa
Marc Dossa