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Politique Publié le jeudi 24 février 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / A propos de la guérilla urbaine, Serges Koffi (CRAC) : "Nous allons agir en soutien aux FDS"

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Tournée de sensibilisation : Le C.R.A.C en campagne à Abidjan.
Le Conseil révolutionnaire d’actions concrètes (CRAC), dirigé par Koffi Serge a entammé une tournée de sensibilisation et de mobilisation pour expliquer les objectifs de ladite structure qui prône la défense des institutions de la république. Photo : Koffi Serge.
L’ex-secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) Serge Koffi est actuellement très présent sur le terrain politique ivoirien avec la mise sur pied du Crac (Conseil révolutionnaire d’actions concrètes). A travers ce mouvement il veut faire barrage à toute action violente en Côte d’Ivoire.

En pleine crise postélectorale, vous créez le Crac. A quoi répond concrètement la mise sur pied de ce mouvement ?

Le Crac est une organisation de masse qui rassemble tous les Ivoiriens qui ne veulent plus assister à la destruction de leurs biens, qui ne veulent plus être témoins passifs de l’agression des Institutions et des massacres de leurs parents et concitoyens. Le Crac est comme les maquis en France lors de la 2ème guerre mondiale qui entend faire barrage à toutes les initiatives de déstabilisations des Institutions de la République et à la nouvelle vague de violence qui consiste à attenter à la vie des autorités ivoiriennes ainsi qu’à celle des citoyens.

A vous entendre, vous semblez promouvoir la violence qui risque de conduire à une guerre civile?

Guerre civile, c’est un terme trop fort et ce n’est pas ça notre objectif. Notre mouvement a été créé pour réparer un déséquilibre social.

Que voulez vous dire par déséquilibre social ?

Le déséquilibre social, c’est le fait de donner la force à une classe d’individus, la classe violente, contre une classe paisible, citoyenne qui n’aspire qu’à la tranquillité pour travailler. Le Crac a pour mission de réparer ce déséquilibre social de sorte à ce que le calme revienne et que chacun vaque librement à ses occupations. Je parle de déséquilibre social parce que depuis un certain temps, une classe d’individus a érigé la violence en règle normale de revendications, a érigé les tueries comme méthode légitime de protestations. Et cela ne choque personne. Pis, cette classe d’individus est encouragée par une communauté internationale chapoté par la France et les Etats Unis. Nous disons que nous devons équilibrer les choses pour qu’il y ait la paix et la stabilité. Le Crac est donc là pour rétablir l’équilibre social. Parce qu’il y a un déséquilibre : d’un côté, on a des violents, des tueurs et des criminels qui sont encouragés et encensés et de l’autre côté, une classe de citoyens qui subit. C’est donc, parmi les citoyens paisibles qu’est né désormais le Crac pour que devant les agresseurs, les tueurs, il ait du répondant. Raison pour laquelle, notre mouvement s’est donné pour slogan Action-Réaction. Devant toute action, il faut une réaction dix fois supérieures à l’action, de sorte à ce que cette action ne se reproduise plus.

Votre action risque de gêner les FDS (Forces de défense et de sécurité) qui devront faire face à des populations civiles qui s’affrontent, d’où un risque d’embrasement du pays…

Depuis le second tour de la présidentielle, plusieurs actions à l’insurrection ont été lancées par Alassane Ouattara et Guillaume Soro. Toutes ces insurrections n’ont abouti à rien. Cela voudrait dire que le peuple ne suit pas ces deux personnes dans leur aventure. C’est vous dire également que ce que vous appelez guerre civile, embrasement, tout ceci est possible lorsqu’une population est convaincue de ton combat et qu’elle s’apprête à le mener avec toi et qu’une autre population se dresse devant, on abouti inexorablement à une guerre civile. Or là, ce sont des individus convoyés depuis les pays voisins, notamment le Burkina Faso qui sont des mercenaires, en civils et qui ont des armes. Ce sont ces individus qu’il faut dénicher et extirper du rang des Ivoiriens et puis c’est tout ! Il n’y a aucun mouvement populaire. Plusieurs mouvements à l’insurrection ont été lancés par Alassane Ouattara et Guillaume Soro et rien de tout ça, n’a abouti. Aujourd’hui, ils sont à la phase de la guérilla urbaine. Et c’est cette guérilla urbaine qu’il faut vite combattre. Parce qu’aucune armée, aussi puissante, fût-elle, n’a pu contenir une guérilla urbaine.

Voulez vous dire que les FDS sont impuissantes face à cette situation ?

Je ne le dis pas. Mais quand on voit ce qui se passe à Abobo avec tous ces FDS tués dans cette commune, on comprend que sans la collaboration de la population, il sera difficile pour nous de mettre hors d’état de nuire cette guérilla urbaine qui est en train de s’installer. Notre mouvement se positionne comme une force civile en soutien aux FDS. Mais pas une force armée.

Comment allez-vous agir donc sur le terrain ?

On agira avec les moyens proportionnels à ce que l’adversaire aura. Nous allons mettre sur pied des cercles révolutionnaires d’actions concrètes dans les différents quartiers. Je tiens à préciser qu’ils sont nombreux ces jeunes qui déjà veulent mener ce combat avec nous. C’est un mouvement de masse populaire, plus puissant que la guérilla urbaine à laquelle nous assistons aujourd’hui. Et la masse ne pense pas, ne réfléchit pas; elle a un objectif à atteindre. Et quand la masse se soulève, elle doit atteindre l’objectif. C’est ce mouvement là que nous sommes en train de mettre sur pied.

Vous avez créé le Crac, en face vos adversaires du RHDP maintiennent toujours la pression. Une pression marquée depuis cette semaine par le lancement d’une révolution qui est en train de faire tâche d’huile, au regard des incidents observés ça et là…

Il est bon de ramener Soro Guillaume à sa copie. Parce que la révolution du 21 février 2011 qu’il a lancée et qu’il a baptisée révolution orange est une révolution qui a déjà existé en Ukraine. Je demande au camarade Soro Guillaume de sortir des livres qu’il a lus et que nous avons tous lus, en tant qu’anciens fescistes. Il faut qu’il essaye d’apprécier la réalité du terrain. Car toute révolution se loge dans un contexte social bien précis. Et aujourd’hui, aucun contexte social n’est favorable à sa révolution.
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