Le Secrétaire général (Sg) de l’Organisation des Nations unies (Onu) a appelé lundi, par la voix de l’un de ses porte-parole à la tenue d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité sur la Côte d’Ivoire. Selon le porte-parole de Ban Ki-moon, cette réunion doit se pencher sur « la situation en Côte d’Ivoire et particulièrement sur une livraison présumée d’armes illégales» au gouvernement ivoirien. Ban Ki-moon estime qu’«il s’agit d’une grave violation de l’embargo contre la Côte d’Ivoire qui est en vigueur depuis 2004». Aussi s’est-il voulu menaçant, exigeant «un respect complet de l’embargo» de même que «des mesures appropriées (…) en réponse à cette violation» contre le fournisseur dudit matériel et le président Laurent Gbagbo. Cette sortie du Sg de l’Onu intervient alors que sur le théâtre des opérations, les Forces de défense et de sécurité (Fds) font l’objet d’agression sur les fronts Ouest (Zouan-Hounien, Bin-Houyé, Toulépleu), Centre (Tiébissou, Yamoussoukro, Daoukro) et Sud (Abidjan) de la part de la rébellion pro-Ouattara. Guillaume Soro, chef rebelle avait révélé, quelques jours auparavant, lors d’une interview que son camp était «armé et déterminé » pour faire la guerre au président réélu Laurent Gbagbo. Ces déclarations, selon des observateurs constituent «un aveu sur la violation de l’embargo», par le camp Ouattara. Des informations récurrentes et concordantes indiquent que l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) et la Licorne (Force française) lui fournissent un appui logistique en assurant notamment le transport terrestre et aérien de combattants rebelles, la mise à disposition d’armements lourds et légers. Selon des documents dont directscoop a obtenu copie, les forces onusiennes, ainsi que la Licorne, fournissent également des renseignements sur les positions des Fds au profit de la rébellion. Un document classé confidentiel des «forces de l’Onuci» dont la presse ivoirienne s’est faite l’écho, révèle l’acquisition par lesdites forces de «3 X hélicoptères MI-24» prévue se déployer à compter du «28 février» sur Abidjan. Le 21 janvier, les autorités douanières du Port autonome d’Abidjan découvraient, malgré l’embargo, un arsenal militaire appartenant à la Force Licorne «en lieu et place de produits alimentaires destinés à la consommation». Arrivés à bord du navire MN Eclipse battant pavillon français, début décembre, ce sont 56 containers appartenant à l’armée française et contenant pour l’un, des pièces détachées d’hélicoptères (2 précisément), un canon 12.7 et une arme de type AA52. L’Onuci a été aussi éclaboussée depuis le début de la crise en 2002 par de nombreux scandales de vols et de viols sur les citoyens ivoiriens notamment dans les régions de l’intérieur du pays. Le gouvernement ivoirien a déjà demandé le départ de l’Onuci en raison de sa «partialité» avérée dans le conflit ivoirien. L’Union africaine doit proposer le 4 mars, par la voix du panel des chefs d’Etat, des solutions négociées en vue de résoudre pacifiquement la crise ivoirienne. Le Conseil constitutionnel ivoirien, plus haute juridiction ivoirienne chargée de donner les résultats définitifs de l’élection présidentielle a proclamé Laurent Gbagbo, élu (51, 45%) contre son adversaire Alassane Ouattara (48%). Le chef de l’Onuci, Young Jin Choi, en violation de son mandat, a, lui déclaré sur les médias français, un autre élu, Alassane Ouattara, replongeant ainsi le pays dans une grave crise qui a occasionné selon ses propres chiffres, plus de 300 morts.
Directscoop
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