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Politique Publié le mercredi 2 mars 2011 | L’Inter

Crise Ivoirienne : L’ONUCI de plus en plus indésirable à Abidjan

© L’Inter Par DR
Soutien au Président Laurent Gbagbo : Les femmes patriotes campent devant une base de l`ONUCI.
A l’appel de la Présidente des femmes patriotes de Côte d’Ivoire, Mme. Géneviève Bro Grébé, les femmes de Côte d’Ivoire se sont retrouvées massivement devant le camp des forces des nations unies de la Riviera 2, le lundi 28 février 2011.
L’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) est de plus en plus indésirable à Abidjan.

En effet, depuis le 16 décembre 2010 où des soldats onusiens ont été aperçus aux côtés des rebelles dans des affrontements avec les Forces de défense et de sécurité au Golf hôtel et surtout, après le dernier message de Charles Blé Goudé, invitant les populations à empêcher la circulation des véhicules de l’ONUCI partout en Côte d’Ivoire, la mission onusienne est la cible des partisans de Laurent Gbagbo. Dans certaines communes d’Abidjan, ils sont devenus très hostiles à la présence des soldats de cette force et vont jusqu’à les défier, malgré leurs armes de guerre puissantes.

Cela a été le cas hier mardi 1er mars 2011 au Plateau où des centaines d’hommes et de femmes se sont dressés contre un convoi de l’ONUCI stationné devant l’hôtel Tiama. Ils ont dénoncé les « manœuvres suspectes » de ces soldats qu’ils accusent de convoyer et d’armer les rebelles des Forces nouvelles à Abidjan et à l’intérieur du pays et leur ont demandé de quitter le Plateau. Selon le site directscoop.net, les casques bleus refoulés au Plateau, ont indiqué qu’ils avaient rendez-vous avec Charles Blé Goudé, le leader de la jeunesse patriotique. Chose qui aurait été démentie par les services du ministre de la Jeunesse. « Nous avons déclaré la commune du Plateau zone rouge aux soldats de l’ONU. Nous dénonçons leurs manœuvres suspectes. D’ailleurs, vous voyez vous-mêmes, ils prétendent avoir rendez-vous avec Blé (Goudé) alors que c’est faux. Quelle est alors la vraie raison de leur stationnement devant l’hôtel Tiama? », s’est interrogé le président de l’espace de libre expression Sorbonne-solidarité, Nadaud Clément. Lundi 28 février dernier, en fin d’après-midi, des actes d’hostilité à l’encontre de la mission dirigée par Young Jin Choi ont été observés à la sortie nord d’Abidjan, dans le quartier de Gesco. Six cargos et quatre jeeps transportant des soldats de l’ONUCI, qui tentaient d’entrer dans la ville, ont été bloqués par les populations. Elles trouvaient suspect qu’il n’y ait même pas un seul soldat de race blanche dans le convoi. Cela a créé une certaine suspicion au sein des habitants de ce quartier, qui sont sortis nombreux pour freiner ces casques bleus qu’ils considèrent désormais comme des ennemis de la paix en Côte d’Ivoire. « Regardez-vous-mêmes dans ces véhicules, ils sont tous des Noirs, il n’y a aucun soldat de race blanche. Qu’est-ce qui prouve que ce ne sont pas des rebelles maquillés en casques bleus ? », a craint un riverain, interrogé par le même site. A Koumassi, une commune au sud d’Abidjan, tout un quartier s’est levé pour empêcher dans la nuit du dimanche 27 février au lundi 28 février 2011, quatre chars de la base logistique de l’ONUCI à Koumassi, de circuler à proximité de la caserne de gendarmerie de ladite commune, craignant une attaque contre celle-ci.

Des centaines de jeunes, de femmes et d’hommes se sont également dressés contre ces chars en érigeant des barricades. Ils protégeaient ainsi le camp de gendarmerie qui est la cible, comme ceux d’Agban et d’Abobo, des rebelles infiltrés dans la capitale économique ivoirienne. Dans tous les quartiers d’Abidjan et dans des communes à l’intérieur du pays, des Ivoiriens récusent la présence de l’ONUCI et de la force française Licorne, accusées d’appuyer les rebelles dans les combats qui les opposent à l’armée régulière. Le gouvernement de Laurent Gbagbo avait demandé le départ de ces forces du pays, dénonçant leur « partialité » dans le règlement de la crise ivoirienne.

Hervé KPODION
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