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Politique Publié le lundi 7 mars 2011 | Le Temps

Invitation de Alassane et Gbagbo a son Sommet a Addis-Abeba

L’Union africaine doit sortir de ses turpitudes
En conviant Alassane Dramane Ouattara comme le président Gbagbo à un sommet des chefs d’Etat à Addis-Abeba, l’Union africaine renoue avec ses erreurs coupables consistant à le reconnaître comme un président de la République. Elle doit se ressaisir.

Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine, vient de remettre au président de la République Laurent Gbagbo et au candidat malheureux à la présidentielle Alassane Dramane Ouattara, ce samedi 5 mars 2011, une invitation du panel des chefs d’Etat de cette organisation régionale, à prendre part au sommet de celle-ci, le 10 mars 2011 à Addis-Abeba pour tenter de trouver une issue juste à la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Pourquoi convier à une Assemblée des chefs d’Etat, un homme, Alassane Dramane Ouattara, rebelle, qui n’a pas gagné une élection présidentielle ? L’Union africaine montre ainsi sa reconnaissance du président du Rdr comme le vainqueur de la récente présidentielle. Or, si la présente crise est difficile à régler pour l’Union africaine, cela est dû à une prise de position hâtive et malheureuse. Sans y comprendre le moindre symptôme, sans y avoir dépêché des émissaires pour toucher du doigt la réalité du terrain ivoirien, l’Ua, dans un suivisme irresponsable, a déclaré que, sur la base de la certification - biaisée et évidemment partisane - de Young Jin Choi, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unies, faisant de Alassane Ouattara le président élu de la présidentielle du 28 novembre 2010 et sur la reconnaissance par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) d’un tel résultat, notre organisation a déclaré s’aligner sur la position de la Cedeao.
Ainsi, dans le communiqué final de la 259e réunion du Conseil de paix et de sécurité, tenue le 28 janvier 2011, l’Ua a réaffirmé les «décisions antérieures sur la situation en Côte d’Ivoire, en particulier le communiqué de presse publié à l’issue de sa 251e réunion tenue le 4 décembre 2010 et le communiqué de sa 252e réunion tenue le 9 décembre 2010, ainsi que les communiqués de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao des 7 et 24 décembre
2010, respectivement, reconnaissant M. Alassane Dramane Ouattara comme président élu à l’issue du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010, sur la base des résultats certifiés par le
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies…». Mais la création, cette même date du 28 janvier 2011, d’un panel de cinq chefs d’Etat par le Cps pour venir en Côte d’Ivoire et évaluer le processus électoral, est une remise en cause de la position de Choi, de la Cedeao et des déclarations précédentes de l’Ua elle-même. L’opinion a perçu dans cette démarche courageuse, qui tranche avec les condamnations fantaisistes d’une certaine communauté internationale contre le régime du président Laurent Gbagbo, une avancée pour une Afrique en quête de sa vraie indépendance politique et économique.

L’Union africaine replonge dans ses turpitudes

Or, en invitant Alassane Dramane Ouattara, non élu président de la République, à un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du continent, au même titre que le président Laurent Gbagbo, l’Union africaine replonge dans ses turpitudes, dans sa logique reconnaissant cet homme comme président élu d’un scrutin qu’il n’a pas remporté. Elle détruit dès lors, tous les espoirs qu’elle a suscités avec la mise en place du groupe de Haut niveau comprenant des personnalités aguerries à la lutte pour l’émancipation de leur pays et de l’Afrique, comme le Sud-Africain Jacob Zuma, appuyé en arrière plan par les José Dos Santos de l’Angola, Yohuri Musseveni de l’Ouganda et autres résistants. L’Union africaine, qui a montré des éclairs de raison, aurait-elle vite fait défection et décidé à nouveau, sous la séduction accrue du président français Nicolas Sarkozy, de ne plus observer les hommes et les événements avec objectivité ? Que s’est-il passé, entre-temps, pour que l’Ua qui avait gentiment désavoué la Cedeao, bascule de façon spectaculaire, dans la complaisance et la léthargie de cette organisation sous-régionale minée par des confits d’intérêts contre la Côte d’Ivoire ? La communauté dite internationale, lui aurait-elle promis ou même déjà versé une ligne de victuailles pour l’amadouer et tuer ainsi son sens de l’honneur et de l’intégrité ? On sait que le besoin matériel, en ce monde, peut transformer le plus loyal militant d’un combat d’avant-garde, en félon. Que s’est-il passé ? Et le choix de Jean Ping, cet oiseau de mauvais augure, par le panel, comme messager pour apporter l’invitation aux deux protagonistes, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, ne peut être innocent pour les observateurs avisés. Jean Ping est celui-là qui, au moment où le Groupe de Haut niveau avait besoin de la confiance des parties au conflit pour réussir sa mission en Côte d’Ivoire, partait lâchement en campagne dans la sous-région, pour déclarer que le but de ce panel était d’«amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir dans le pays par la négociation », et donc de faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo par la négociation. C’est donc un partisan zélé et maladroit d’Alassane Ouattara qui arrive à Abidjan pour dire au nom du panel, à Gbagbo et à l’ami du Golf, de se rendre à Addis-Abeba pour une réunion. Et au sortir de l’audience avec Alassane, Jean Ping ne s’est pas détaché de son côté servile à l’égard du chef de la rébellion ivoirienne. Devant les caméras et dans une attitude de chien couchant, il a complaisamment appelé Ouattara « Monsieur le président de la République ». Pourquoi l’Union africaine se discrédite-t-elle en voulant rétablir cette filiation de la honte entre elle et notre Cedeao vermoulue, dont le président de la Commission, Victor Gbého, persistait récemment au Golf, que sa position et celle de son organisation n’avaient pas changé et que Alassane était le président élu ? Disons-le, l’Union africaine doit sortir de ses turpitudes pour le décollage du continent. Parce que Alassane Ouattara n’a pas sa place parmi les chefs d’Etat. Il n’en est pas un.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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