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Politique Publié le lundi 7 mars 2011 | Le Patriote

Tueries des femmes à Abobo - Des canons, des blindés et des kalachnikovs contre des casseroles

« Celui qui vient vers moi avec une feuille d’olivier, je vais vers lui et je l’embrasse mais celui qui vient vers moi avec une épée je prends une épée et on se bat ». Cette boutade est de l’ancien président Laurent Gbagbo aux premiers jours de la crise militaro-politique ivoirienne intervenue en 2002. Mais le samedi dernier, des femmes ont marché vers lui avec des casseroles et des rameaux en main, il a sorti un véhicule blindé à huit roues pour les massacrer. Tirer sur des femmes, des mères de famille, des épouses, des jeunes filles et des enfants avec des armes lourdes et de façon la plus inacceptable, prouve que Laurent Gbagbo a dépassé tous les records mondiaux de la barbarie et de la sauvagerie. Voilà tout l’homme Gbagbo. Entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, il y a l’océan atlantique. Sa facilité à faire couler le sang, et son goût du pouvoir sont sans commune mesure. Sinon comment, un homme responsable, un historien doublé de politicien, qui dit aimer son pays, peut-il faire tirer sur des pauvres femmes et en massacrer sept plus un enfant ? Face à l’horreur du samedi dernier à Abobo, on se perd en conjectures et on en oublie son latin. Les mots pour qualifier cet agissement n’existent nulle part. Surtout que le commando qui a exécuté cette basse besogne était à bord du blindé BTR 80. Une redoutable arme de guerre. Le crime de ces femmes était tout simplement de vouloir la démocratie. Elles étaient sorties nombreuses dans cette grande commune d’Abidjan pour dire qu’elles voulaient la fin des tueries de leurs enfants et maris. Elles voulaient que leur vote soit respecté et que la paix revienne en Côte d’Ivoire. Voilà leur crime et la sentence de dieu Gbagbo. Elles étaient sorties pour demander à leur fils et mari Gbagbo de reconnaître le choix des Ivoiriens et cesser les tueries. Malheureusement, leurs époux et fils n’ont voulu rien entendre. Pis, il a répondu à ses mères, femmes et filles par le feu. Là ou il devait leur apporter protection et amour, il a servi haine et a fait couler le sang, une fois de plus. Poussant au plus haut point, la barbarie et démontrant, si besoin était encore, qu’il est prêt à tout pour s’accrocher à ce pouvoir qu’il a perdu dans les urnes le 28 novembre dernier. Après les intimidations, arrestations, enlèvement et tueries des manifestants, le régime Gbagbo a poussé la bêtise humaine jusqu'au massacre des femmes aux mains nues. Dire que l’ancien maître d’Abidjan a franchi le rubicond c’est peu. Les Ivoiriens et le monde entier doivent se mobiliser pour freiner cette folie sinon, c’est l’irréparable.
Koné Lassiné
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