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Politique Publié le lundi 7 mars 2011 | Soir Info

Rencontre du Panel avec Ouattara et Gbagbo - Pourquoi les chefs d’Etat ne sont pas venus à Abidjan . Ce qui s’est passé à Nouakchott

© Soir Info
Arrivée à Abidjan des chefs d`états du panel
Le Président Idriss Deby Itno de la République du Tchad et le Président Mohamed Ould Abdel Aziz
Vendredi dernier, les cinq chefs d’Etat africains membres du Panel de l’Union africaine (Ua) ne se sont pas rendus en Côte d’Ivoire, comme annoncé. C’est plutôt Jean Ping, le président de la commission de l’Ua qui est venu transmettre aux parties ivoiriennes en conflit, un message en leur nom. Ce revirement n’est pas fortuit.
Dans le cadre de la recherche de solution à la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, les cinq chefs d’Etat membres du panel mis en place par l’Union africaine, avaient été annoncés à Abidjan dans l’après-midi du vendredi 4 mars 2011. Les présidents mauritanien Ould Abdel Aziz, tchadien Idriss Deby Itno, tanzanien Jakaya Kikwete, sud-africain Jacob Zuma et burkinabé Blaise Compaoré, devaient rencontrer les protagonistes de la crise en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara qui revendiquent chacun la victoire à la présidentielle du 28 novembre 2010. Les panélistes qui s’étaient réunis pendant 6 heures d’horloge, le même jour à Nouakchott en Mauritanie, ont renoncé sine die à leur venue sur les bords de la lagune Ebrié. Ils ont plutôt dépêché le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping. Qui a transmis à Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et Yao Paul N’dré (président du Conseil
constitutionnel), une invitation à se rendre le 10 mars prochain à Addis-Abeba en Ethiopie où se tiendra une réunion du Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Ua. Nombreux sont les observateurs politiques qui s’interrogent encore sur le revirement des cinq chefs d’Etat. Des sources diplomatiques expliquent cet état de fait par une série d’incompréhensions et de suspicions survenues lors de la rencontre de Nouakchott. Les cinq chefs d’Etat auraient eu du mal à s’accorder sur les propositions à faire à Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Comme on pouvait s’y attendre, indiquent nos sources, deux camps se sont formés, chacun ayant des positions plus ou moins favorables aux rivaux ivoiriens. Ensuite, l’attitude observée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) les 21 et 22 février 2011 lors de la venue à Abidjan, de quatre chefs d’Etat du Panel sur cinq, aurait été au centre d’un
débat houleux.
Des piques
Le président sud-africain Jacob Zuma, sans porter de gants, souligne nos sources, a fustigé le fait que James Gbeho, le président de la Commission de la Cedeao, se soit rendu aussitôt à Abidjan après le départ des chefs d’Etat, pour rencontrer Alassane Ouattara à qui, il a réaffirmé le soutien de son organisation. La réplique ne s’est pas fait attendre. Blaise Compaoré aurait fait savoir à Jacob Zuma que celui-ci n’était pas le président du Panel, et que la Cedeao n’avait pas de compte à lui rendre. Les deux chefs d’Etat, toujours selon nos sources, se sont même lancé des piques oubliant parfois la courtoisie diplomatique. Autre sujet qui a fait traîner les discussions, la récusation par le camp Gbagbo, du président du Faso. Blaise Compaoré, soutenu par son homologue tanzanien Jakaya Kikwete, aurait manifesté son ‘’indignation’’ face au manque de solidarité de ses pères à son égard. M. Compaoré a affirmé
ne pas comprendre pourquoi les autres chefs d’Etat n’ont pas réagi face aux menaces proférées par les partisans de Laurent Gbagbo à son encontre. Cette préoccupation du président du Faso qui a été Facilitateur dans la crise ivoirienne, ajoutée à la mésentente des chefs d’Etat sur plusieurs points de la réunion, ont amené le panel à déléguer Jean Ping. Pour éviter que le Panel ne se déplace à Abidjan divisé-ce qui aurait affaibli sa mission-les chefs d’Etat ont décidé de faire venir à Addis-Abeba, les protagonistes de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Ainsi, au grand complet et loin des bruits abidjanais, ils pourront soumettre aux Ivoiriens, les propositions qu’ils auront entre-temps, arrêtées.
BAMBA Idrissa
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