L’inspecteur général, Brindou M’Bia, directeur général de la police a revu son projet de réouverture des six commissariats de police saccagés et pillés à Abobo. La reprise du service était prévue pour le lundi dernier. Mardi, l’inspecteur général a redéployé tous les commissaires et leurs éléments à la préfecture de police. Selon notre source, la mesure résulte du refus poli des officiers de reprendre le service dans le district de police commandé par le commissaire Kouka Michel, ancien commandant de la brigade anti-émeute(Bae). « Le risque était très grand d’envoyer les policiers là-bas. Les militaires ont du mal à venir à bout du commando invisible. Il est donc hors de question que nous reprenions le service dans une zone où la situation est chaotique. La hiérarchie a donc été visitée par la sagesse. Elle a renoncé à cette idée suicidaire. Plusieurs collègues ont été victimes de pillage. Leurs maisons ont été incendiées. Ils ont tout perdu. C’était trop nous demander de rejoindre Abobo », explique un commissaire, sous le sceau de l’anonymat. Selon lui, Abobo n’est pas encore pacifiée et rien ne garantit que les combats aient pris fin. La preuve. « Il y a eu encore des tueries où des femmes ont été massacrées. Tous les commissariats ont été pillés. Il est impossible de travailler dans un environnement aussi volatile », analyse un autre officier dont le toit des bureaux a été emporté. Il rappelle, la mort dans l’âme, qu’une dizaine de policiers ont été tués lors des récents affrontements entre les éléments encore fidèles à Gbagbo et le commando mystérieux. Les policiers ont déserté leur poste pour se mettre à l’abri des affrontements qui endeuillent la commune d’Abobo, du fait de la confiscation du pouvoir par Gbagbo, candidat malheureux de l’élection présidentielle du 28 novembre.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa