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Politique Publié le mercredi 9 mars 2011 | Nord-Sud

En hommage aux martyres d’Abobo - Les femmes de Gagnoa ont manifesté balai à la main

La symbolique du balaie. Voici le message que les femmes houphouétistes de Gagnoa ont lancé au clan Gbagbo. Par le balaie, ces femmes voulaient signifier au mauvais perdant du 28 novembre 2010 qu’il était désormais temps pour lui de partir du pouvoir conformément à la volonté du peuple au soir du second tour du scrutin de la présidentielle. « A chaque femme son balaie. Nous voulons balayer Gbagbo et son régime pour installer au pouvoir celui qui y a droit, c’est-à-dire Alassane Ouattara », ont fait remarquer des femmes levant les balaies vers le ciel. Justement en ce lieu, il était possible de constater que l’arc-en-ciel avait entouré le soleil. « C’est le signe que le départ de Gbagbo n’est pas loin. Cela n’arrive pas gratuitement. Chaque fois que cet événement se produit, cela annonce la fin d’une dictature », a interprété une manifestante. Elle en veut pour preuve la chute de Sékou Touré et le départ du pouvoir du général Robert Guei. Ces événements, selon elle, ont été précédés de ce signe céleste. A la fin de la cérémonie, les femmes ont brûlé tous les balaies en guise de fin du pouvoir Gbagbo. Quelques heures auparavant, elles s’étaient données rendez-vous à la mosquée ‘’en bois’’ pour une longue procession à travers les artères principales de la ville. Avant de se retrouver à l’espace jardin ‘’sans fleurs’’ de Dioulabougou. A cet endroit, elles ont prononcé une motion de soutien à son excellence Alasane Dramane Ouattara, président de la république de Côte d’Ivoire. « Les femmes de Gagnoa approuvent sans réserve sa reconnaissance comme président élu de la République de Côte d’Ivoire par la Cei, la Cedeao, l’Union africaine et l’Onu (…)», a déclaré dame Soumahoro qui parlait au nom des femmes de Gagnoa. Il faut signaler que ces femmes étaient de blanc vêtues pour certaines, signe de leur attachement à la paix. Par contre, d’autres étaient vêtues de noirs, signe de deuil. Une manière pour elles de saluer la mémoire des 7 femmes tuées à Abobo le 3 mars par les hommes de Laurent Gbagbo. Cette mobilisation des femmes a été totale quand on sait qu’elles sont venues de la plupart des quartiers de la ville pour célébrer cette journée mondiale qui leur est dédiée.

Alain Kpapo à Gagnoa
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