Parlez-nous du jour de la marche.
Ma femme m’a demandé la permission d’aller à la cérémonie. Je la lui ai accordée. Ce jour, je suis sortir très tôt. Lorsqu’elle a fini de s’habiller, elle m’a appelé pour me dire qu’elle était prête. Je lui ai souhaité bonne chance. C’était notre dernière conversation.
Comment avez-vous appris la nouvelle ?
Des frères m’ont appelé pour me dire qu’ils essayaient, en vain, de la joindre. Je me suis demandé pourquoi? J’ai fais moi-même une tentative infructueuse. Mon petit frère m’a appelé au même moment et m’a dit qu’il n’arrivait pas à joindre sa femme (la victime, ndlr). J’ai essayé d’avoir d’autres numéros. J’ai fini par joindre une autre personne…
En ce moment, aviez-vous déjà appris qu’une tuerie avait eu lieu ?
Oui, j’étais déjà au courant. J’avais donc réussi à joindre quelqu’un d’autre en la personne du petit frère de mon voisin. Il était sur le lieu de la marche. Quand il a décroché, je lui ai demandé de me dire ce qui se passe. Il a rétorqué qu’ils ont tiré sur les femmes et que ça ne va pas. Je lui ai répondu : « ça ne va pas mais qu’est-ce qui se passe ? » Il ne voulait rien me dire. J’ai dû insister. C’est là qu’il m’a dit que ‘’maman’’ a été touchée et qu’elle est restée sur place. Dès qu’il m’a dit cela j’ai commencé à trembler. Je suis chauffeur de gros camion. J’étais assis dans la voiture. J’ai immédiatement appelé mon petit frère qui m’a dit qu’il était déjà au banco.
(Nous nous tournons vers le petit frère en question, O.Y.) Vous arrivez au Banco, comment découvrez-vous la victime ?
Avant de me rendre au banco, je suis allé directement dans une clinique en allant à Abobo ‘’derrière-rails’’. On m’avait dit qu’il y avait des victimes. J’y ai vu une femme qui était morte et deux autres qui se faisaient soigner. Je suis revenu au banco. J’ai trouvé les gens en larme. Tout le monde pleurait. J’ai vu quatre corps dont celui de notre femme.
Ensuite ?
Par solidarité, ceux qui avaient des charrettes les ont mises à notre disposition. Nous avons donc transporté les corps à l’hôpital d’Abobo. De là, ils ont été conduits à la morgue de Yopougon, puis au Chu de Treichville.
D’aucun parlent de montage concernant cette affaire…
(O.Y. répond) Je croyais Laurent Gbagbo capable de tout sauf de ceci. Et, il veut faire croire que c’est un montage. Il est vraiment sans cœur ce monsieur ! Tirer sur des femmes qui marchent, les mains nues. Elles n’avaient comme seules armes que des balaies et des bâtons qui sont utilisés pour faire le ‘’tô’’. J’ai vu une femme guéré qui est Lmp, que j’ai connue pendant la campagne présidentielle, les mains sur la tête en train de crier à la vue de cette horreur. Ils appellent cela un montage ?
(S.A. poursuit) Oser parler de montage ? Ce n’est pas possible. Il faut être cruel pour dire cela.
Propos recueillis par B.K.I.
Ma femme m’a demandé la permission d’aller à la cérémonie. Je la lui ai accordée. Ce jour, je suis sortir très tôt. Lorsqu’elle a fini de s’habiller, elle m’a appelé pour me dire qu’elle était prête. Je lui ai souhaité bonne chance. C’était notre dernière conversation.
Comment avez-vous appris la nouvelle ?
Des frères m’ont appelé pour me dire qu’ils essayaient, en vain, de la joindre. Je me suis demandé pourquoi? J’ai fais moi-même une tentative infructueuse. Mon petit frère m’a appelé au même moment et m’a dit qu’il n’arrivait pas à joindre sa femme (la victime, ndlr). J’ai essayé d’avoir d’autres numéros. J’ai fini par joindre une autre personne…
En ce moment, aviez-vous déjà appris qu’une tuerie avait eu lieu ?
Oui, j’étais déjà au courant. J’avais donc réussi à joindre quelqu’un d’autre en la personne du petit frère de mon voisin. Il était sur le lieu de la marche. Quand il a décroché, je lui ai demandé de me dire ce qui se passe. Il a rétorqué qu’ils ont tiré sur les femmes et que ça ne va pas. Je lui ai répondu : « ça ne va pas mais qu’est-ce qui se passe ? » Il ne voulait rien me dire. J’ai dû insister. C’est là qu’il m’a dit que ‘’maman’’ a été touchée et qu’elle est restée sur place. Dès qu’il m’a dit cela j’ai commencé à trembler. Je suis chauffeur de gros camion. J’étais assis dans la voiture. J’ai immédiatement appelé mon petit frère qui m’a dit qu’il était déjà au banco.
(Nous nous tournons vers le petit frère en question, O.Y.) Vous arrivez au Banco, comment découvrez-vous la victime ?
Avant de me rendre au banco, je suis allé directement dans une clinique en allant à Abobo ‘’derrière-rails’’. On m’avait dit qu’il y avait des victimes. J’y ai vu une femme qui était morte et deux autres qui se faisaient soigner. Je suis revenu au banco. J’ai trouvé les gens en larme. Tout le monde pleurait. J’ai vu quatre corps dont celui de notre femme.
Ensuite ?
Par solidarité, ceux qui avaient des charrettes les ont mises à notre disposition. Nous avons donc transporté les corps à l’hôpital d’Abobo. De là, ils ont été conduits à la morgue de Yopougon, puis au Chu de Treichville.
D’aucun parlent de montage concernant cette affaire…
(O.Y. répond) Je croyais Laurent Gbagbo capable de tout sauf de ceci. Et, il veut faire croire que c’est un montage. Il est vraiment sans cœur ce monsieur ! Tirer sur des femmes qui marchent, les mains nues. Elles n’avaient comme seules armes que des balaies et des bâtons qui sont utilisés pour faire le ‘’tô’’. J’ai vu une femme guéré qui est Lmp, que j’ai connue pendant la campagne présidentielle, les mains sur la tête en train de crier à la vue de cette horreur. Ils appellent cela un montage ?
(S.A. poursuit) Oser parler de montage ? Ce n’est pas possible. Il faut être cruel pour dire cela.
Propos recueillis par B.K.I.