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Politique Publié le jeudi 10 mars 2011 | Nord-Sud

Arrêté par des étudiants et livré à la CRS1 / Un militant du Rhdp assassiné

© Nord-Sud
Journée internationale de la Femme: quatre morts et de nombreux blessés à Treichville
Mardi 8 mars 2011. Abidjan. Les femmes du RHDP ont fait le deuil des victimes des événements d`Abobo et manifesté pour le départ de Laurent Gbagbo
Koné Losséni est mort. Il a été tué dans des conditions qui font peser des soupçons sur des éléments de la compagnie républicaine de sécurité (Crs 1) à Williamsville(Adjamé). Son corps criblé de balles a été retrouvé sous le pont où passe le chemin de fer. L’endroit est aussi appelé pont «ferraille», non-loin de la casse.

Que s’est-il passé ?

Dans la nuit du lundi 7 mars, il était presque 20 h 15 quand Losséni rentrait à la maison. En traversant la cité universitaire, il est interpellé par une quinzaine d’étudiants, membres de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire(Fesci). Ceux-ci encerclent le jeune militant du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr), section 10 de Williamsville. Ils le dépouillent de son téléphone portable. Losséni tente de résister. Son opposition lui sera fatale. Car, lors du contrôle de son identité, ses agresseurs découvrent son patronyme Koné. Les fescistes tabassent à sang le jeune homme. La suite de l’histoire est racontée par Minougou Karim, vice-président de la Rjr de la section de Williamsville. « Ils l’ont traité d’assaillant, de rebelle et de voleur. Ces étudiants l’ont conduit à la Crs en déclarant aux policiers en faction qu’ils venaient de capturer un rebelle », explique Karim en indiquant que les policiers ne se font pas prier pour rouer de coups l’infortuné. Détenu dans une cellule de la Crs 1, Losséni est torturé par ses bourreaux pendant un interrogatoire serré pour lui faire dire qu’il est « un rebelle ». Selon le leader du Rjr, les parents se sont rendus au camp la même nuit. Ils ont négocié avec l’officier de permanence pour la libération du jeune homme. Mais, les policiers ont exigé la somme de 40 mille Fcfa. « Sur-le-champ, le frère aîné de Losséni a remis aux hommes en kaki la somme de 30 mille Fcfa. Il leur a dit qu’il devait retourner à la maison pour envoyer le reliquat. Pendant ce temps, Losséni suppliait ses bourreaux de le laisser en vie», ajoute notre interlocuteur.

Les parents n’auront pas l’occasion de revoir leur fils vivant.
« L’officier a fait croire aux parents de la victime qu’ils pourront le retrouver lundi matin à la préfecture de police. Finalement, nous avons retrouvé, mardi dernier, sous le pont son corps sans vie baignant dans une mare de sang », nous confie M. Minougou. Que s’est-il passé ? Dans quelles conditions le jeune homme a-t-il quitté sa cellule ? Comment est-on passé de la rançon de 40 mille franc à la mort ? Autant de questions qui traduisent l’insécurité d’Etat qui plane aujourd’hui sur chaque citoyen.

Ouattara Moussa
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