La haute hiérarchie militaire des Forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire (FDS-CI), au grand complet, a réaffirmé, lundi 14 mars 2011, sa loyauté à Laurent Gbagbo. L`événement a eu lieu à la résidence du Président réélu selon le verdict du Conseil constitutionnel à l`issue du deuxième tour de l`élection présidentielle du 28 novembre 2010. Une élection contestée par la communauté internationale qui a plutôt reconnu la victoire de son rival Alassane Ouattara, déclaré Président élu de Côte d`Ivoire par la Commission électorale indépendante (Cei). Cette confusion électorale, inédite en Afrique, a replongé la Côte d`Ivoire dans des violences meurtrières. Depuis plusieurs jours, la capitale économique, Abidjan, siège du pouvoir exécutif, vit au rythme d`affrontements à l`arme lourde entre Forces de défense et de sécurité (loyaux au président Gbagbo) et des insurgés pro-Ouattara. Un ``commando invisible`` qui contrôle désormais le quartier populaire d`Abobo et fait des incursions aux conséquences mortelles dans plusieurs quartiers d`Abidjan. L`intérieur du pays, l`Ouest notamment, est également secoué par des attaques rebelles avec, au bout, la perte, récemment, d`au moins trois localités tombées aux mains des Forces nouvelles (FN) de Guillaume Soro. Ce sont autant de revers et d`assauts difficilement contenus par les FDS, ajoutés aux rumeurs sur le dysfonctionnement dans l`armée qui ont été, principalement, à l`origine du huis clos entre les généraux de l`armée régulière et M. Gbagbo. La rencontre a eu lieu sur deux jours, les lundi 14 et mardi 15 mars 2011. Selon des confidences d`une source militaire contactée hier après-midi, il s`est agi, pour le général de Corps d`Armée Philippe Mangou, chef d`Etat-major des armées et ses pairs généraux FDS-CI, de réaffirmer au seul chef de l`Etat qu`ils reconnaissent en Côte d`Ivoire, leur loyauté. C`est vrai que des rumeurs ont accusé, ces derniers temps, les généraux Mangou et Tiapé Kassaraté, commandant supérieur de la Gendarmerie nationale, de jouer le jeu d`Alassane Ouattara, président reconnu par l`extérieur mais reclus au Golf Hôtel d`Abidjan depuis plus de trois mois. L`on a fait cas ``d`officiers taupes`` qui seraient dans les rangs des FDS, une armée qui souffrirait de commandements opposés et donc de dysfonctionnement en son sein. Il y a aussi l`épineuse question de l`occupation du quartier d`Abobo par des insurgés favorables à Ouattara, une guérilla urbaine que les FDS n`arrivent toujours pas à déloger d`Abidjan. C`est sur ces sujets, et bien d`autres, que Gbagbo a échangé avec les généraux de son armée durant deux jours. La réunion visait notamment, selon nos informations, à faire taire toutes les rumeurs de défection et de trahison dans l`armée régulière au moment où le camp Ouattara prépare une ``opération sur le palais`` tendant à installer le président déclaré élu par la communauté internationale. Notre source indiquait hier que Laurent Gbagbo aurait dit aux militaires que l`armée ne doit pas faillir à sa mission, qui est de défendre les Institutions de la République. De grandes décisions sont attendues à l`issue de cette réunion Gbagbo-Généraux FDS, dont celle relative au renforcement de la présence militaire dans Abidjan pour faire face aux insurgés qui sévisent dans la capitale économique. Un plan spécial pour le traitement du cas Abobo aurait été soumis, séance tenante, au président Gbagbo qui en fait, dit-on, une préoccupation majeure. Les généraux, selon notre informateur, auraient évoqué quelques difficultés d`ordre matériel dans l`accomplissement des missions des soldats sur le théâtre des opérations. Toutefois, ajoute notre source, Gbagbo et les patrons de l`armée régulière ont constaté que les moyens militaires dont disposent les FDS sont à même de leur permettre de ``nettoyer`` Abidjan dans les jours à venir et faire face à la crise sur une longue durée.
TRA BI Charles Lambert
TRA BI Charles Lambert