Monsieur le professeur,
Dans le tumulte d'éclatements assourdissants des roquettes et obus, à l'œuvre de vos amis FDS, mercenaires et miliciens, qu'il me soit consenti de vous adresser, suite aux sommités de l'UA, ce lien épistolaire via les journaux, afin de vous inciter à plus de courage. Je vous demande pardon pour avoir utilisé votre titre de professeur en lieu et place de votre statut de militant. C'est à dessein. Selon les échos, vos étudiants vous appréciaient beaucoup pour votre savoir et, surtout, pour votre disponibilité généreuse. Je ne dirai pas la même chose sur votre attitude à guider une institution aussi prestigieuse et auguste, qu'est le Conseil constitutionnel.
Il me plait, aujourd'hui, de vous ramener à la réalité. Une réalité dramatique qui continue d'endeuiller les familles ivoiriennes par votre faute. Faisant fi de toutes considérations d'ordre moral, éthique ou philosophique, je m'en tiendrai donc aux faits, lesquels sont têtus, comme le disait Lénine.
A l'issue de la rencontre au sommet des membres du panel de cinq chefs d'Etat commis pour aider les Ivoiriens à régler pacifiquement la crise superficielle que vous et vos amis, avez suscitée, sommet également élargi aux quinze membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA et à laquelle vous avez été convié, des Résolutions ont été prises. Parmi celles-ci, une vous concerne plus particulièrement. Il s'agit du Titre IV, 41. Dans cette Résolution, il a été démontré très clairement que vous n'avez pas dit le droit en supprimant près de 600.000 voix dans treize départements afin d'inverser le résultat proclamé par la Commission Electorale Indépendante et certifié par le Représentant Spécial du Secrétaire général de l'ONU.
Monsieur le professeur, quiconque à votre place, aurait déjà donné sa démission du Conseil constitutionnel après un désaveu public aussi cinglant que déshonorant. Mais vous, vous êtes fait d'une autre étoffe morale, à l'instar de tous les refondateurs dont vous portez haut les couleurs. Comme votre patron, l'ancien président, Laurent Koudou Gbagbo, à qui vous avez remis, comme une cerise sur le gâteau, les clés du palais présidentiel en commettant la plus ignoble des forfaitures dans un régime démocratique, vous ne faites, jusqu'à présent, preuve d'aucun acquit de conscience vous permettant de sauver votre honneur en accomplissant le geste juste qu'il vous faut. Aussi, afin de vous aider à sortir de votre trou d'indignité, je vais vous rapporter quelques éléments de votre forfaiture au but de vous convaincre qu'il est encore possible de rattraper et réparer le tort immense que vous avez causé, par votre zèle excessif et criminel, au peuple pacifique de Côte d'Ivoire que vous étiez censé servir.
Pour commencer, il est bon de dire aux refondateurs qui répètent à longueur de journée que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours, qu'ils mentent. Après la proclamation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle le quatrième jour, donc dans un délai forclos si l'on s'en tient à vos déclarations, vous avez fixé la date du second tour au 21 novembre, surement sur recommandation de votre ami Koudou Gbagbo, le juge et partie, sans avoir même consulté la CEI. Empiétant sur le terrain de cette institution chargée des élections, il vous a été demandé de vous en tenir à la loi. Bien que vous n'ayez pas voulu entendre raison, vous avez fini par condescendre à la prérogative exclusive de la CEI. Vous avez reculé malgré la décision sans appel de votre institution et validé la date du 28 novembre retenue la plus idoine par Monsieur Youssouf Bakayoko, fort de l'indépendance de son institution. En d'autres termes, vous vous êtes dédit une première fois. Cela a permis à votre protégé Gbagbo de signer le décret appelant à la tenue du second tour de l'élection présidentielle. Et le ciel n'est pas tombé sur nos têtes. Donc, obtempérant à l'injonction de l'UA, vous ne ferez qu'acte d'humilité aux yeux des ivoiriens.
Après l'organisation du second tour, comme vous le savez, la CEI a été empêchée de faire correctement son travail. Elle a subi l'assaut des hordes barbares de la refondation à la tête desquelles s'est tristement illustré un certain Damanan Pickass, avec la complicité des FDS présentes au siège de la CEI. Ce stratagème a eu pour résultat attendu par vous et les vôtres, de déclarer forclos le délai faussement imparti à l'institution électorale afin de vous saisir du dossier. Ainsi, lorsque la CEI a proclamé les résultats du vote du peuple souverain de Côte d'Ivoire, vous vous êtes précipité à la RTI-LMP, déclarer que les résultats proclamés par qui de droit, sont nuls et de nul effet, et que vous vous autosaisissez pour donner en trois jours, les vrais résultats. Ainsi, vous êtes-vous accordé trois jours pour ne pas dire le droit. Mais, un autre coup de théâtre, en seulement vingt-quatre heures, vous avez réussi le miracle surhumain de compulser 20.073 procès-verbaux, aller au-delà des réclamations initiales de LMP et arriver à l'élimination de treize départements favorables au candidat Alassane Ouattara pour aboutir à l'élection de Gbagbo Laurent. Quelle performance, Monsieur le président !
Monsieur le professeur, est-il utile de souligner que les éclaircissements que vous avez fournis, avec parcimonie, ont été jugés d'insuffisants, voire mensongers par les experts du haut panel lors de l'entretien qu'ils ont eu avec vous à Abidjan ? Au même titre que le président sortant, Gbagbo Laurent, et le président élu, Alassane Ouattara, les cinq chefs d'Etat du panel vous avez fait l'honneur de vous inviter à Addis-Abeba afin de vous entendre de nouveau. Pourquoi ne vous êtes-vous pas rendu, comme votre mentor Gbagbo du reste, à l'invitation de ces honorables chefs d'Etat ? Vous croyez-vous, par votre insolence, supérieur à ces imminentes personnalités ou aux peuples dont ils guident les destinées ? Aviez-vous eu conscience de votre déni de justice au point d'appréhender votre arrestation dans la capitale de l'UA ? Avez-vous, finalement, pris la dimension de votre forfaiture qui endeuille encore les familles ivoiriennes?
Oui, cher collègue Yao N'dré, puisque vous fûtes député, il est encore temps de vous rattraper. Le chef de l'Etat, S.E.M. Alassane Dramane Ouattara, dans son intervention télévisée du mardi 15 mars, vous a tendu la main. Comme ses pairs africains qui vous intiment l'ordre de procéder dans un délai de quinze jours à l'investiture du président voté par les Ivoiriens, il vous ordonne de respecter la loi en accomplissant votre devoir républicain conformément à la volonté exprimée par la majorité de nos concitoyens. Ne ratez pas cette ultime chance. Professeur agrégé de droit, vous ne pouvez ignorer que la responsabilité en droit en matière de délit, est avant tout individuelle. Lorsqu'il sera question d'aller au TPI, Gbagbo vous dira, à travers ses avocats, que « lorsqu'on vous envoie, il faut savoir vous envoyer ». Il ne pensera qu'à sauver sa tête en faisant de vous le bouc émissaire de tous les maux. Réfléchissez-y. Acceptez de prendre la main tendue du président de la République, celui-là même à qui vous avez tenté de voler la victoire, en revenant dans la République. Car, une faute avouée, est à moitié pardonnée. Faites-le pour vos enfants si vous les aimez et, surtout, pour la Côte d'Ivoire.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député à l'Assemblée nationale
Délégué départemental PDCI-RDA, Tanda
Dans le tumulte d'éclatements assourdissants des roquettes et obus, à l'œuvre de vos amis FDS, mercenaires et miliciens, qu'il me soit consenti de vous adresser, suite aux sommités de l'UA, ce lien épistolaire via les journaux, afin de vous inciter à plus de courage. Je vous demande pardon pour avoir utilisé votre titre de professeur en lieu et place de votre statut de militant. C'est à dessein. Selon les échos, vos étudiants vous appréciaient beaucoup pour votre savoir et, surtout, pour votre disponibilité généreuse. Je ne dirai pas la même chose sur votre attitude à guider une institution aussi prestigieuse et auguste, qu'est le Conseil constitutionnel.
Il me plait, aujourd'hui, de vous ramener à la réalité. Une réalité dramatique qui continue d'endeuiller les familles ivoiriennes par votre faute. Faisant fi de toutes considérations d'ordre moral, éthique ou philosophique, je m'en tiendrai donc aux faits, lesquels sont têtus, comme le disait Lénine.
A l'issue de la rencontre au sommet des membres du panel de cinq chefs d'Etat commis pour aider les Ivoiriens à régler pacifiquement la crise superficielle que vous et vos amis, avez suscitée, sommet également élargi aux quinze membres du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA et à laquelle vous avez été convié, des Résolutions ont été prises. Parmi celles-ci, une vous concerne plus particulièrement. Il s'agit du Titre IV, 41. Dans cette Résolution, il a été démontré très clairement que vous n'avez pas dit le droit en supprimant près de 600.000 voix dans treize départements afin d'inverser le résultat proclamé par la Commission Electorale Indépendante et certifié par le Représentant Spécial du Secrétaire général de l'ONU.
Monsieur le professeur, quiconque à votre place, aurait déjà donné sa démission du Conseil constitutionnel après un désaveu public aussi cinglant que déshonorant. Mais vous, vous êtes fait d'une autre étoffe morale, à l'instar de tous les refondateurs dont vous portez haut les couleurs. Comme votre patron, l'ancien président, Laurent Koudou Gbagbo, à qui vous avez remis, comme une cerise sur le gâteau, les clés du palais présidentiel en commettant la plus ignoble des forfaitures dans un régime démocratique, vous ne faites, jusqu'à présent, preuve d'aucun acquit de conscience vous permettant de sauver votre honneur en accomplissant le geste juste qu'il vous faut. Aussi, afin de vous aider à sortir de votre trou d'indignité, je vais vous rapporter quelques éléments de votre forfaiture au but de vous convaincre qu'il est encore possible de rattraper et réparer le tort immense que vous avez causé, par votre zèle excessif et criminel, au peuple pacifique de Côte d'Ivoire que vous étiez censé servir.
Pour commencer, il est bon de dire aux refondateurs qui répètent à longueur de journée que les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours, qu'ils mentent. Après la proclamation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle le quatrième jour, donc dans un délai forclos si l'on s'en tient à vos déclarations, vous avez fixé la date du second tour au 21 novembre, surement sur recommandation de votre ami Koudou Gbagbo, le juge et partie, sans avoir même consulté la CEI. Empiétant sur le terrain de cette institution chargée des élections, il vous a été demandé de vous en tenir à la loi. Bien que vous n'ayez pas voulu entendre raison, vous avez fini par condescendre à la prérogative exclusive de la CEI. Vous avez reculé malgré la décision sans appel de votre institution et validé la date du 28 novembre retenue la plus idoine par Monsieur Youssouf Bakayoko, fort de l'indépendance de son institution. En d'autres termes, vous vous êtes dédit une première fois. Cela a permis à votre protégé Gbagbo de signer le décret appelant à la tenue du second tour de l'élection présidentielle. Et le ciel n'est pas tombé sur nos têtes. Donc, obtempérant à l'injonction de l'UA, vous ne ferez qu'acte d'humilité aux yeux des ivoiriens.
Après l'organisation du second tour, comme vous le savez, la CEI a été empêchée de faire correctement son travail. Elle a subi l'assaut des hordes barbares de la refondation à la tête desquelles s'est tristement illustré un certain Damanan Pickass, avec la complicité des FDS présentes au siège de la CEI. Ce stratagème a eu pour résultat attendu par vous et les vôtres, de déclarer forclos le délai faussement imparti à l'institution électorale afin de vous saisir du dossier. Ainsi, lorsque la CEI a proclamé les résultats du vote du peuple souverain de Côte d'Ivoire, vous vous êtes précipité à la RTI-LMP, déclarer que les résultats proclamés par qui de droit, sont nuls et de nul effet, et que vous vous autosaisissez pour donner en trois jours, les vrais résultats. Ainsi, vous êtes-vous accordé trois jours pour ne pas dire le droit. Mais, un autre coup de théâtre, en seulement vingt-quatre heures, vous avez réussi le miracle surhumain de compulser 20.073 procès-verbaux, aller au-delà des réclamations initiales de LMP et arriver à l'élimination de treize départements favorables au candidat Alassane Ouattara pour aboutir à l'élection de Gbagbo Laurent. Quelle performance, Monsieur le président !
Monsieur le professeur, est-il utile de souligner que les éclaircissements que vous avez fournis, avec parcimonie, ont été jugés d'insuffisants, voire mensongers par les experts du haut panel lors de l'entretien qu'ils ont eu avec vous à Abidjan ? Au même titre que le président sortant, Gbagbo Laurent, et le président élu, Alassane Ouattara, les cinq chefs d'Etat du panel vous avez fait l'honneur de vous inviter à Addis-Abeba afin de vous entendre de nouveau. Pourquoi ne vous êtes-vous pas rendu, comme votre mentor Gbagbo du reste, à l'invitation de ces honorables chefs d'Etat ? Vous croyez-vous, par votre insolence, supérieur à ces imminentes personnalités ou aux peuples dont ils guident les destinées ? Aviez-vous eu conscience de votre déni de justice au point d'appréhender votre arrestation dans la capitale de l'UA ? Avez-vous, finalement, pris la dimension de votre forfaiture qui endeuille encore les familles ivoiriennes?
Oui, cher collègue Yao N'dré, puisque vous fûtes député, il est encore temps de vous rattraper. Le chef de l'Etat, S.E.M. Alassane Dramane Ouattara, dans son intervention télévisée du mardi 15 mars, vous a tendu la main. Comme ses pairs africains qui vous intiment l'ordre de procéder dans un délai de quinze jours à l'investiture du président voté par les Ivoiriens, il vous ordonne de respecter la loi en accomplissant votre devoir républicain conformément à la volonté exprimée par la majorité de nos concitoyens. Ne ratez pas cette ultime chance. Professeur agrégé de droit, vous ne pouvez ignorer que la responsabilité en droit en matière de délit, est avant tout individuelle. Lorsqu'il sera question d'aller au TPI, Gbagbo vous dira, à travers ses avocats, que « lorsqu'on vous envoie, il faut savoir vous envoyer ». Il ne pensera qu'à sauver sa tête en faisant de vous le bouc émissaire de tous les maux. Réfléchissez-y. Acceptez de prendre la main tendue du président de la République, celui-là même à qui vous avez tenté de voler la victoire, en revenant dans la République. Car, une faute avouée, est à moitié pardonnée. Faites-le pour vos enfants si vous les aimez et, surtout, pour la Côte d'Ivoire.
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani
Député à l'Assemblée nationale
Délégué départemental PDCI-RDA, Tanda