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Politique Publié le lundi 21 mars 2011 | L’Inter

Encadré: La Libye a détourné les regards de la crise ivoirienne Le schéma qui guette la Côte d`Ivoire

Les organisations africaines, montées en première ligne dans le règlement de la crise ivoirienne, ont toutes montré leurs limites à faire face à ce bras de fer autour du fauteuil présidentiel que se livrent Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Pendant plus de 3 mois, elles n'ont pas réussi à trouver une issue pacifique à cette crise de moins en moins présente sur les agendas des instances internationales. Alors qu'elle ne semble pas plus meurtrière et dramatique que celle vécue par les Ivoiriens, la crise libyenne est en train de noyer dans les oubliettes la situation en Côte d'Ivoire que peine à résoudre l'Union africaine (UA). Les puissances rangées derrière l'UA se sont toutes détournées quasiment de la crise ivoirienne pour se préoccuper de la pétrolifère Libye. Où de gros moyens sont dégagés pour mettre fin aux affrontements, mais également ''voler au secours des populations sinistrées''. La communauté internationale s'est murée dans un silence sur le cas ivoirien pour concentrer ses forces sur le pays de Mouhamar Kadhafi. Les grandes puissances occidentales, avec la France en première ligne, ont déployé la grosse artillerie militaire pour chasser du pouvoir le guide libyen, acculé, accusé de tous les péchés d'Israël dans son pays. Depuis samedi dernier, des frappes ciblées ont lieu sur des sites stratégiques pour neutraliser le président libyen, longtemps dans l'œil du cyclone. Comme Mouhamar Kadhafi, Laurent Gbagbo est dans le viseur des mêmes puissances occidentales, qui lui demandent de céder le pouvoir à son rival Alasane Ouattara qu'elles reconnaissent comme le président élu à l'issue du scrutin du 28 novembre dernier. Dans les premières heures de la crise ivoirienne, l'option militaire avait été envisagée pour déloger le locataire du Palais d'Abidjan. Ici aussi, des frappes ciblées avaient été envisagées avant d'être abandonnées pour une solution pacifique. Mais, le dossier se complexifiant au fil du temps, l'on redoute que le schéma établi et en expérimentation en Libye ne soit réédité en Côte d'Ivoire, face à l'impossible compromis et l'intransigeance de la communauté internationale à faire partir du pouvoir Laurent Gbagbo. Si l'action d'éclat en Libye se termine par un succès, il n'est pas exclu que la France, premier soutien du camp Ouattara avec les Etats-Unis, songe à la prolonger sur le territoire ivoirien. Surtout qu'en la matière, ce ne sont pas les soutiens qui manquent sur le continent noir. Notamment le Nigeria, le Burkina Faso et bien d'autres Etats, pour qui il faut user de la force pour déloger M. Gbagbo. Cette option se précise un peu plus, quand on fait une lecture de la toute dernière sortie du ministre des Affaires étrangères français, qui n'occulte pas l'usage de la force dans ses propos, en appelant l'Opération des Nations unies à y songer. «En Côte d'Ivoire, l'Union africaine a pris ses responsabilités, elle a demandé à Gbagbo de s'en aller. (…). La force des Nations unies sur place devrait jouer son rôle sans doute plus efficacement. Elle a un mandat qui lui permet d'utiliser la force si des confrontations ou des violences s'exercent. (…).

Des propos qui rappellent ceux tenus par le même Juppé à la tribune du Conseil de sécurité de l'ONU, où il a justifié les frappes contre la Libye de Kadhafi.

F.D.BONY
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