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Société Publié le mardi 22 mars 2011 | Le Temps

Les parents et autres chefs de familles évacuent leurs progénitures pour diminuer le trop plein dans des foyers surpeuplés.

Les Ivoiriens dans leur élan de solidarité, ont reçu dans leurs différents lieux d’habitation, leurs compatriotes et surtout leurs frères qui viennent de la commune d’Abobo. Une zone attaquée par les rebelles d’Alassane Dramane Ouattara. Depuis quelques semaines, on a constaté que le nombre de personne dans des familles autrefois limitées à deux ou à trois personnes, est passé du double au quatriple. Une situation de crise qui a obligé des chefs de famille à faire quelques réaménagements dans leurs dispositifs alimentaires. Ainsi, dans la commune de Yopougon où est descendue la majorité des sinistrés de cette guerre à nous imposée par les rebelles d’Alassane Dramane Ouattara, des familles entières ont pris la sage décision de diminuer le trop de leurs membres. Lambert Assi est le chef d’une grande famille qui compte 25 personnes. Il nous raconte son calvaire depuis qu’il a accueilli chez lui, des victimes de guerre venant d’Abobo : «Je suis content et en même temps triste de cette situation que je vis à présent. Je suis content parce que cela fait plaisir de recevoir des frères qu’on n’a pas l’habitude de voir tous les jours. Je fais ce qui est possible humainement pour les aider. Malgré mes maigres moyens, je continue de leur apporter assistance. Cependant, je suis triste parce que, je n’aurai pas assez de moyens pour les héberger chez moi, tout le temps que va durer cette crise. Mais une chose est sûre, je ne dirai à personne de quitter ma maison pour manque de nourriture», a-t-il soutenu.

On protège les enfants et les tout petits contre la faim

Dans d’autres familles, la situation ne se présente pas de la même manière. Pour éviter que les enfants et surtout les plus petits très sensibles succombent à la faim, on préfère les mettre à l’abri. A cet effet, certains parents se sont organisés pour faire partir leurs progénitures dans des lieux sûrs tels que les villages. D’autres membres de familles plus futés ont mis l’accent sur l’approvisionnement des denrées alimentaires pour mettre définitivement à l’abri de besoin leurs proches. Joseph Akpess ne s’est pas fait prier pour confier ses enfants aux parents du village où il estime qu’ils n’auront aucun problème pour s’alimenter en ces temps de trouble. «Je vis aux II-Plateaux et j’ai une partie de ma famille qui loge à Yopougon. Mais depuis un mois, ma maison est pleine. Mes neveux ainsi que mes sœurs qui logeaient dans la commune d’Abobo ont emmenagé chez moi. Il y a de quoi nourrir tout le monde. Mais, les plus âgés et surtout mes deux beaux frères qui sont au chômage technique parce que leurs sociétés a mis les clés sous le paillasson, refusent de rester longtemps chez moi. Ils ont préféré aller vivre au village avec leurs enfants. Cela m’a beaucoup gêné mais je ne pouvais rien faire pour les retenir», a précisé M. Akpess. En effet, beaucoup de personnes quittent Abidjan pour l’intérieur du pays. Contrairement à ce que les oiseaux de mauvais augure racontent, les gens ne quittent pas Abidjan pour des questions d’insécurité.

Des chefs de familles très jaloux de leur dignité

Mais plutôt pour des principes qui leurs sont propres. Beaucoup de chefs de familles rencontrés ne cachent pas leur malaise de vivre sous le toit de leurs beaux parents. Des personnes qui autrefois jouissaient d’une totale autonomie, se retrouvent aujourd’hui, suite à cette crise, dans une situation d’assistées. Toutes choses que des responsables et autres chefs de familles, ont du mal à accepter. Le cas de Boniface Tokpa illustre assez bien ce malaise. «Je refuse de vivre une telle situation sous le toit de mes beaux parents. Je préfère me retirer dans mon village où je suis moralement libre. Et d’ailleurs au village, je me sens assez en sécurité. Non pas parce que j’ai peur à Abidjan, mais je préfère garder ma dignité», a indiqué M. Tokpa. La vague de voyageur qui quitte Abidjan dans ces jours n’est donc liée à la folle rumeur qui état de ce que la cité d’Abidjan serait bientôt attaquée par les rebelles. Ce phénomène est plutôt lié au trop plein de personnes dans des familles d’accueil et que les parents voudraient bien évacuer par principe pour se soulager d’un poids.

Jean-Baptiste Essis
essisjb@hotmail.fr
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