Toulepleu est tombé aux mains des Forces républicaines de Côte d’Ivoire le 6 mars 2011 à 12h00.
Deux semaines après cette prise par les Frci, quel visage donne cette ville située à environ 20 kilomètres de la frontière libérienne ? Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendus dans cette localité. Nous passons par la voie de Danané. Là nous rencontrons le chef de cabinet du commandant de secteur, Dion Robert, avec qui nous faisons route. A Zouan-hounien, c’est le jour du marché. La ville est bondée de monde. Ce samedi 19 mars, l’on n’a même pas l’impression que la guerre est passée par-là. Tous les magasins sont ouverts. Même ceux des Mauritaniens. Le commerce dans son ensemble fonctionne. Cependant, selon des informations recueillies sur place, la Société minière d’Ity (SMI) ne fonctionne toujours pas. Et la plupart des fonctionnaires ont fui la ville. « La SMI est l’un des maillons économiques du département et de la région. Si elle reste fermée, cela va beaucoup peser sur nous », regrette Zontahon, un habitant de la ville. Nous mettons le cap sur Bin-houyé. Là, il n’y a pas assez d’hommes en ville. Néanmoins, au centre ville, certains commerçants vaquent à leurs occupations. Nous poursuivons notre voyage et atteignons les premiers villages de la sous-préfecture de Toulepleu. Il s’agit de Doho. Dans cette agglomération, hormis les soldats des Forces républicaines, aucun autre habitant n’est visible. Il n’y a ni Guéré, ni Yacouba encore moins les Malinké. A Bapkaï, le constat est le même. Le village est vide. Nous atteignons enfin Toulepleu, après avoir parcouru plus de 80 kilomètres à partir de Danané.
Nous nous adressons aux éléments du premier corridor. Les soldats nous font signe que le capitaine Eddie est actuellement à la sous-préfecture. Cette sous-préfecture étant située sur une colline, elle donne une vue panoramique de la ville de Toulepleu. Le premier constat, c’est qu’il règne un calme de cimetière sur cette ville. Après les civilités au capitaine Eddie Medy entouré des sergents Cobra et Déa, ses adjoints sur le théâtre des opérations, nous décidons de nous rendre en ville. Nous sommes frappés par le fait que Toulepleu s’est vidé de son monde. Nous nous rendons au quartier commerce où nous rencontrons quelques Sénégalais, Guinéens, Maliens et Burkinabè. Les rares Ivoiriens que nous avons trouvés sur place sont des Malinkés. Les autochtones Guéré ont tous déserté la ville. Un interlocuteur qui a voulu garder l’anonymat témoigne : « Je n’ai pas fui. Je suis resté ici lorsque les Forces républicaines sont rentrées dans la ville. C’était un matin à 6h00. J’ai entendu des tirs nourris vers la sous-préfecture. Mes frères m’ont demandé de rentrer dans la maison et nous avons fermé la porte. Il y a eu des tirs jusqu’à 16 heures. Tout ce temps-là, nous n’avons pas mangé. Vers 17h00, un soldat est venu casser notre porte et nous a demandé de sortir ». En ce qui concerne les boutiques et magasins, le commerçant dit avoir été dépossédé de tous ses biens. « Nous n’avons plus rien. Les mercenaires libériens et les miliciens ont cassé tous nos magasins et boutiques et ont tout emporté », déplore-t-il. Au quartier mosquée, nous rencontrons un garde de sous-préfecture à la retraite. Il lance un sos : « Ici, notre problème est relatif à la nourriture. Nous n’avons plus rien à manger. Vraiment, que les personnes de bonne volonté nous viennent en aide ». L’ambiance est la même dans les autres quartiers notamment à ‘’Beau soleil’’, et ‘’Toulepleu village’’. Les portes des maisons sont ouvertes, les occupants absents. A tout cela, il faut ajouter l’absence d’eau potable, d’électricité et de réseau téléphonique. Mais nous avons tout de même été impressionnés par la préfecture de la ville. Un majestueux bâtiment qui supplante toutes les maisons de la ville au sommet d’une colline. Un joyau architectural vidé de son contenu, selon un de nos interlocuteurs.
Kindo Ousseny à Man
Deux semaines après cette prise par les Frci, quel visage donne cette ville située à environ 20 kilomètres de la frontière libérienne ? Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendus dans cette localité. Nous passons par la voie de Danané. Là nous rencontrons le chef de cabinet du commandant de secteur, Dion Robert, avec qui nous faisons route. A Zouan-hounien, c’est le jour du marché. La ville est bondée de monde. Ce samedi 19 mars, l’on n’a même pas l’impression que la guerre est passée par-là. Tous les magasins sont ouverts. Même ceux des Mauritaniens. Le commerce dans son ensemble fonctionne. Cependant, selon des informations recueillies sur place, la Société minière d’Ity (SMI) ne fonctionne toujours pas. Et la plupart des fonctionnaires ont fui la ville. « La SMI est l’un des maillons économiques du département et de la région. Si elle reste fermée, cela va beaucoup peser sur nous », regrette Zontahon, un habitant de la ville. Nous mettons le cap sur Bin-houyé. Là, il n’y a pas assez d’hommes en ville. Néanmoins, au centre ville, certains commerçants vaquent à leurs occupations. Nous poursuivons notre voyage et atteignons les premiers villages de la sous-préfecture de Toulepleu. Il s’agit de Doho. Dans cette agglomération, hormis les soldats des Forces républicaines, aucun autre habitant n’est visible. Il n’y a ni Guéré, ni Yacouba encore moins les Malinké. A Bapkaï, le constat est le même. Le village est vide. Nous atteignons enfin Toulepleu, après avoir parcouru plus de 80 kilomètres à partir de Danané.
Nous nous adressons aux éléments du premier corridor. Les soldats nous font signe que le capitaine Eddie est actuellement à la sous-préfecture. Cette sous-préfecture étant située sur une colline, elle donne une vue panoramique de la ville de Toulepleu. Le premier constat, c’est qu’il règne un calme de cimetière sur cette ville. Après les civilités au capitaine Eddie Medy entouré des sergents Cobra et Déa, ses adjoints sur le théâtre des opérations, nous décidons de nous rendre en ville. Nous sommes frappés par le fait que Toulepleu s’est vidé de son monde. Nous nous rendons au quartier commerce où nous rencontrons quelques Sénégalais, Guinéens, Maliens et Burkinabè. Les rares Ivoiriens que nous avons trouvés sur place sont des Malinkés. Les autochtones Guéré ont tous déserté la ville. Un interlocuteur qui a voulu garder l’anonymat témoigne : « Je n’ai pas fui. Je suis resté ici lorsque les Forces républicaines sont rentrées dans la ville. C’était un matin à 6h00. J’ai entendu des tirs nourris vers la sous-préfecture. Mes frères m’ont demandé de rentrer dans la maison et nous avons fermé la porte. Il y a eu des tirs jusqu’à 16 heures. Tout ce temps-là, nous n’avons pas mangé. Vers 17h00, un soldat est venu casser notre porte et nous a demandé de sortir ». En ce qui concerne les boutiques et magasins, le commerçant dit avoir été dépossédé de tous ses biens. « Nous n’avons plus rien. Les mercenaires libériens et les miliciens ont cassé tous nos magasins et boutiques et ont tout emporté », déplore-t-il. Au quartier mosquée, nous rencontrons un garde de sous-préfecture à la retraite. Il lance un sos : « Ici, notre problème est relatif à la nourriture. Nous n’avons plus rien à manger. Vraiment, que les personnes de bonne volonté nous viennent en aide ». L’ambiance est la même dans les autres quartiers notamment à ‘’Beau soleil’’, et ‘’Toulepleu village’’. Les portes des maisons sont ouvertes, les occupants absents. A tout cela, il faut ajouter l’absence d’eau potable, d’électricité et de réseau téléphonique. Mais nous avons tout de même été impressionnés par la préfecture de la ville. Un majestueux bâtiment qui supplante toutes les maisons de la ville au sommet d’une colline. Un joyau architectural vidé de son contenu, selon un de nos interlocuteurs.
Kindo Ousseny à Man