Il faut respecter le verdict démocratique. Mais l`intervention militaire n`est pas la bonne solution », a déclaré Alpha Condé, hier à Paris, au cours d`une rencontre avec des journalistes. Le président guinéen a dit œuvrer pour une harmonisation de la position des Africains en faveur d`un départ de Laurent Gbagbo, président ivoirien investi par le Conseil constitutionnel, au profit de son rival Alassane Ouattara, reconnu, lui, par la communauté internationale mais non encore oint par le Conseil constitutionnel. «Il faut amener les différents chefs d`Etat africains à avoir une position commune. J`ai parlé avec les chefs d`Etat d`Afrique australe avec lesquels j`ai de bonnes relations depuis longtemps, avec Jacob Zuma (Afrique du Sud) et Edouardo dos Santos (Angola). Zuma a téléphoné à Laurent (Gbagbo) pour lui dire qu`il fallait qu`il parte. Mais Dos Santos n`a pas encore changé de position à ma connaissance», a confié M. Condé, dont les propos ont été rapportés par l`AFP. L`ancien opposant guinéen a estimé qu`il est crucial que la solution à cette crise soit trouvée par les Africains eux-mêmes. Le No1 guinéen a insisté sur le fait que Alassane Ouattara doit cesser d`apparaître, aux yeux de l`opinion nationale ivoirienne, comme l`homme des Occidentaux dans la crise post-électorale. «Il ne faut pas qu`Alassane Ouattara apparaisse comme le candidat des Occidentaux ou alors Laurent Gbagbo va avoir des millions de jeunes derrière lui. Je l`ai dit au chef de la diplomatie (Alain Juppé) », a-t-il souligné. «Je suis pour une solution pacifique, car pour le moment, les gens meurent. Si la Côte d`Ivoire coule, c`est la Guinée qui va brûler. Moi, j`ai déjà beaucoup de problèmes à gérer, alors si j`ai en plus des réfugiés à gérer... », a-t-il averti. Mercredi et jeudi derniers, les chefs d`Etat et de gouvernement ouest-africains se sont réunis au Nigéria pour un sommet ordinaire de deux jours consacré en partie à la Côte d`Ivoire. La CEDEAO a demandé à l`ONU et à l`ensemble de la communauté internationale de mettre fin aussi vite que possible à la crise ivoirienne. Les chefs d`Etat ouest-africains, faut-il le rappeler, avaient menacé, aux premières heures de la crise, d`employer la force pour contraindre Gbagbo à la démission. Plus de trois mois après le début de cette crise, la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) estime désormais que l`usage de la force doit être une entreprise internationale, donc une affaire des Nations unies. Mais pour le président guinéen, une solution négociée vaut mieux qu`une guerre en terre ivoirienne. «Nous avons pu sortir le Kenya de la crise, nous devrions y arriver pour la Côte d`Ivoire », a plaidé Alpha Condé.
TRA BI Charles Lambert
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