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Politique Publié le samedi 26 mars 2011 | AFP

Le camp Gbagbo vise une démonstration de force à Abidjan

© AFP
Meeting : M. Charles Blé GOUDE mininstre de la jeunesse du gouvernement Aké N`GBO rencontre les patriotes de chaque communes.
Meeting : M. Charles Blé GOUDE mininstre de la jeunesse du gouvernement Aké N`GBO rencontre les patriotes de chaque communes. Yopougon le 18 décembre 2010.
ABIDJAN - Des milliers de partisans du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo étaient attendus samedi près du palais présidentiel à Abidjan, au moment où la communauté internationale renforce sa
pression sur leur champion, sur fond de crainte d`une guerre civile.
Dans la clameur de la sono, plusieurs centaines de jeunes commençaient en
fin de matinée à rejoindre la place de la République, dans le quartier du
Plateau, coeur du pouvoir, bouclé par de nombreux barrages de "jeunes
patriotes" pro-Gbagbo, a constaté l`AFP.
Le rassemblement, censé démarrer dans l`après-midi et s`achever dimanche
matin, sera à la fois un "soulèvement populaire", un "camping" et une
célébration pour "glorifier Dieu", selon son organisateur, le chef des
"patriotes" Charles Blé Goudé.
"La communauté internationale a certes son président", lançait-il vendredi
soir sur la télévision d`Etat RTI en référence à Alassane Ouattara, "mais la
communauté nationale a son président, Laurent Gbagbo".
Le week-end dernier, M. Blé Goudé, "général de la rue" pour ses partisans,
avait fait monter la tension en appelant les jeunes à "s`enrôler" dans l`armée
pour défendre la "patrie" face aux "bandits".
Des milliers de jeunes gens s`étaient présentés lundi à l`état-major pour
se faire enregistrer, et doivent être appelés au "moment opportun".
La crise née du scrutin de novembre n`a jamais eu des conséquences si
dramatiques pour les Ivoiriens ni suscité autant d`inquiétude à l`extérieur.
Plus de 460 personnes ont été tuées dans des violences depuis fin 2010, et
un million d`habitants pourraient avoir été déplacés dans le pays, selon l`ONU.
Après avoir semblé se détourner de la Côte d`Ivoire pour cause de
"printemps arabe", puis de conflit libyen et de tsunami au Japon, la
communauté internationale s`est de nouveau saisie du dossier.
La France, ex-puissance coloniale, a annoncé avoir déposé avec le Nigeria
un projet de résolution au Conseil de sécurité de l`ONU en vue de faire cesser
les tirs à l`arme lourde, qui sont un "scandale" selon le président français
Nicolas Sarkozy.
Le texte demande explicitement le départ de Laurent Gbagbo. S`il était
voté, ce serait la première fois que le Conseil de sécurité demande
formellement le départ du président sortant, les Quinze s`étant bornés
jusque-là à reconnaître indirectement Alassane Ouattara.
Dans un message vidéo aux Ivoiriens, le président américain Barack Obama a
reconnu M. Ouattara comme "le dirigeant démocratiquement élu".
Il a averti que si M. Gbagbo et ses partisans continuaient à s`accrocher au
pouvoir, cela "mènerait à plus de violence, à plus de civils innocents tués et
blessés ainsi qu`à un plus grand isolement diplomatique et économique".
Mais dans l`Ouest comme dans Abidjan, l`heure reste aux affrontements,
ainsi qu`à l`usage d`armes lourdes, comme dans les quartiers d`Abobo et
Anyama, bastions des insurgés pro-Ouattara dans la capitale économique.
Abobo reste l`épicentre des combats. Dans le secteur "Samankè", des tirs
avaient été entendus vendredi et deux blindés légers des Forces de défense et
de sécurité (FDS) loyales à M. Gbagbo étaient visibles à un carrefour,
calcinés.
Selon des témoins, ils étaient tombés dans une "embuscade" des insurgés,
baptisés "commando invisible". Les badauds se pressaient samedi pour observer
le spectacle, avant que les combattants pro-Ouattara ne tirent quelques
rafales en l`air pour disperser les passants.
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