Dans un message qu’il a adressé, samedi dernier, aux Ivoiriens, le Président américain, Barack Husséin Obama, les invite à faire un choix sur leur avenir. Il estime que ce choix est incarné par Alassane Dramane Ouattara qu’il fut élu, selon lui, le 28 novembre 2010 aux termes d’une élection qu’il a qualifié de « libre et honnête ». Par conséquent pour Obama, « Alassane Ouattara est le chef démocratiquement élu de la nation ivoirienne ». Comme on le voit, le chef de l’Etat américain n’a pas eu les bonnes informations sur l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Et c’est parce que les rapports que lui ont son ambassadeur en Côte d’Ivoire, Philip Carter 3 et celui aux Nations Unies, Susan Rice, ainsi que la France du dictateur Nicolas Sarkozy, étaient aux antipodes de la réalité du terrain, qu’il continue de s’engluer dans des déclarations qui n’honorent pas la grande démocratie que sont les Etats-Unis d’Amérique.
En effet, il faut préciser qu’aucun résultat concernant le scrutin du dimanche 28 novembre 2010 ne donne Alassane Ouattara, vainqueur. Selon le Conseil constitutionnel qui est le juge suprême des élections en Côte d’Ivoire, comme la cour suprême l’est pour les Etats-Unis, c’est le candidat Laurent Gbagbo qui a remporté le scrutin avec plus de 51 % des suffrages. Et conformément à la constitution ivoirienne, M. Gbagbo a été investi en tant que Président démocratiquement élu de la nation ivoirienne. S’agissant de la Commission électorale indépendante (Cei), structure administrative chargée de l’organisation pratique des élections, elle n’a pu légalement donner de résultats provisoires, faute de consensus entre les membres de sa commission centrale. La CEI n’a pu également produire de procès-verbal (PV) de proclamation de résultats provisoires. Alors qu’au terme du premier tour du scrutin, le 31 octobre 2010, cela avait pu être possible parce que les commissaires centraux avaient dégagé un consensus autour des résultats provisoires. Conformément à la loi électorale, la CEI disposait de 72h après la fermeture des bureaux de vote, le 28 novembre dernier, pour livrer les résultats provisoires. Passé ce délai, la tâche revenait au conseil constitutionnel de prendre en main le dossier électoral. Le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, résidant aujourd’hui en France dans les bonnes grâces de l’Elysée, le savait pertinemment lorsqu’il avouait à la télévision nationale, le 1er décembre dernier, à quelques heures de l’expiration du délai, que la commission n’était pas prête. La Cei forclose, le 2 décembre, Youssouf Bakayoko avait déjà transmis le dossier électoral au Conseil constitutionnel, quand « encadré » par l’ambassadeur américain Philip Carter III et celui de la France, Jean-Marc Simon, il a donné seul et entouré de soldats de la rébellion armée pro-Ouattara de prétendues résultats provisoires au quartier général du candidat Alassane Dramane Ouattara au Golf Hôtel.A noter que dans la soirée du 1er décembre, Nicolas Sarkozy avait adressé un curieux courrier d’injonction à Youssouf Bakayoko.
Philip Carter III, Suzan Rice et la France ainsi qu’assurément Mme Hillary Rodham Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, n’ont pas donné la vraie information au chef de l’exécutif américain. Car ils savent tous que le scrutin n’a pas été du tout libre, le 28 novembre dernier, dans le nord de la Côte d’Ivoire où sévissent les rebelles armés par la France pour qu’Alassane Dramane Ouattara. Les observateurs électoraux honnêtes et les journalistes non manipulés en ont été témoins et l’ont révélé à l’opinion publique internationale. Mais comme, ce ne sont des occidentaux, leurs constats n’ont pas été retenus. Alors que des électeurs soupçonnés d’être favorables au candidat Laurent Gbagbo ont subi des exactions inhumaines avec viols pour les femmes et meurtres. Les rescapés blessés du calvaire du 28 novembre dans le nord du pays ont témoigné face aux émissaires de l’UA.
La fraude a été massive avec des bourrages d’urnes et le candidat Gbagbo a eu 0 voix dans plus de 2.000 bureaux de vote. Ce qui est ahurissant pour une élection dite démocratique. Ces prises de position de M. Obama dans la crise post électorale ivoirienne, qui s’éloignent des dispositions de la constitution ivoirienne, sont gênantes pour lui-même et surtout pour les Etats-Unis que le peuple ivoirien a toujours perçu comme un bon exemple de démocratie dans le monde.
Alassane Ouattara n’est pas un démocrate
Le président américain Barack Obama doit savoir qu’Alassane Dramane Ouattara n’a jamais été pour les Ivoiriens, dans l’histoire du multipartisme en Côte d’Ivoire, un démocrate. Il ne saurait alors appliquer, comme Obama le lui recommande, la démocratie dans ce pays. Ouattara est plus tôt un assassin de la démocratie. En Côte d’Ivoire, tout le monde sait qu’il est le seul homme politique qui n’a jamais respecté les lois ivoiriennes. En 1993 déjà, alors que l’article 11 de la Constitution faisait du président de l’Assemblée nationale, le successeur du président de la République en cas de décès, Alassane Ouattara, alors Premier ministre, a cherché à prendre le pouvoir par la force. Il a failli y avoir un affrontement à la Télévision nationale entre les gendarmes qui accompagnaient le dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié et la police conduite par un des proches de Ouattara, le général Palenfo. En décembre 1999, il était impliqué dans le coup d’Etat qui emporte le régime d’Henri Konan Bédié. Deux des trois généraux qui a conduit le putsch militaire étaient ses proches. Il s’agit des généraux Abdoulaye Coulibaly et Lassana Palenfo. Avec le général Robert Guéi, ils formaient le triumvirat qui dirigeait la junte militaire. Parmi les hommes forts de cette junte au pouvoir, il y avait son garde du corps Ibrahim Coulibaly dit IB. Et ce sont ces mêmes personnes qui, en janvier 2001, ont tenté un coup d’Etat contre le président Gbagbo, nouvellement élu. Mais avant, en 1992, c’est Alassane Ouattara, Premier ministre d’Houphouët-Boigny, qui a fait emprisonné pour plusieurs mois, Laurent Gbagbo alors leader de l’opposition ivoirienne, ainsi que des leaders syndicaux et des défenseurs des droits de l’homme. Leur mal était d’avoir organisé une manifestation pour protester contre les violations de Droits de l’homme commises par l’armée sur les étudiants dans la nuit du 17 au 18 mai 1991 à la cité universitaire de Yopougon. La marche pacifique de protestation organisée le 18 février 1992 avait pour but d’exiger des sanctions contre les auteurs des exactions sur les étudiants. En octobre 2000, c’est encore Ouattara qui a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour empêcher Laurent Gbagbo, qui venait d’être élu face au chef de la junte militaire, le général Robert Guéi, d’être investi pour que la volonté populaire s’exprime conformément au verdict des urnes. Cela n’a pas empêché à Laurent Gbagbo, que le président américain essaie de noircir, une fois au pouvoir, d’obtenir la participation d’Alassane Ouattara au Forum nationale pour la réconciliation nationale quand bien même avec l’appui français, il n’avait cessé d’accuser, à tort, le président élu d’avoir fait des charniers. Après ce passage, les Ivoiriens avaient pensé que l’actuel locataire du Golf Hôtel allait enfin laisser de côté la violence pour s’inscrire dans un processus de paix. Mais en septembre 2002, il organisera une rébellion armée avec le soutien une fois encore de la France. Alassane Dramane Ouattara n’est donc pas un démocrate. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Parce que, s’agissant des dernières élections présidentielles en Côte d’Ivoire, alors que l’Accord politique de Ouagadougou signé par son adjoint Guillaume Soro recommandait que les rebelles désarment deux mois avant les élections, il s’est farouchement opposé à l’application de cette disposition. Arguant que des élections ont eu lieu en Irak et en Afghanistan sans désarmement. Mais ces deux pays ne sont pas de bons exemples de démocratie parce qu’on ne peut pas aller à des élections libres, justes et transparentes avec des bombes et des actes terroristes. Si Laurent Gbagbo est allé aux élections en Côte d’Ivoire, c’est justement parce que la communauté internationale conduite par la France et Ban Ki-Moon l’accusaient de ne pas vouloir aller aux élections pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Mais quand les élections ont enfin lieu dans des conditions non démocratiques et que se fondant sur les lois ivoiriennes, le conseil constitutionnel a rétablit la vérité des faits, la même communauté internationale actionnée par la France a dévoilé au monde son complot internationale contre le Président Gbagbo et la Côte d’Ivoire. Barack Obama s’est trompé de bonne foi, il peut toujours se ressaisir. Car comme le dit l’adage, le plus important n’est pas de ne pas tomber mais de pouvoir se relever quand on tombe.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr
En effet, il faut préciser qu’aucun résultat concernant le scrutin du dimanche 28 novembre 2010 ne donne Alassane Ouattara, vainqueur. Selon le Conseil constitutionnel qui est le juge suprême des élections en Côte d’Ivoire, comme la cour suprême l’est pour les Etats-Unis, c’est le candidat Laurent Gbagbo qui a remporté le scrutin avec plus de 51 % des suffrages. Et conformément à la constitution ivoirienne, M. Gbagbo a été investi en tant que Président démocratiquement élu de la nation ivoirienne. S’agissant de la Commission électorale indépendante (Cei), structure administrative chargée de l’organisation pratique des élections, elle n’a pu légalement donner de résultats provisoires, faute de consensus entre les membres de sa commission centrale. La CEI n’a pu également produire de procès-verbal (PV) de proclamation de résultats provisoires. Alors qu’au terme du premier tour du scrutin, le 31 octobre 2010, cela avait pu être possible parce que les commissaires centraux avaient dégagé un consensus autour des résultats provisoires. Conformément à la loi électorale, la CEI disposait de 72h après la fermeture des bureaux de vote, le 28 novembre dernier, pour livrer les résultats provisoires. Passé ce délai, la tâche revenait au conseil constitutionnel de prendre en main le dossier électoral. Le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, résidant aujourd’hui en France dans les bonnes grâces de l’Elysée, le savait pertinemment lorsqu’il avouait à la télévision nationale, le 1er décembre dernier, à quelques heures de l’expiration du délai, que la commission n’était pas prête. La Cei forclose, le 2 décembre, Youssouf Bakayoko avait déjà transmis le dossier électoral au Conseil constitutionnel, quand « encadré » par l’ambassadeur américain Philip Carter III et celui de la France, Jean-Marc Simon, il a donné seul et entouré de soldats de la rébellion armée pro-Ouattara de prétendues résultats provisoires au quartier général du candidat Alassane Dramane Ouattara au Golf Hôtel.A noter que dans la soirée du 1er décembre, Nicolas Sarkozy avait adressé un curieux courrier d’injonction à Youssouf Bakayoko.
Philip Carter III, Suzan Rice et la France ainsi qu’assurément Mme Hillary Rodham Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, n’ont pas donné la vraie information au chef de l’exécutif américain. Car ils savent tous que le scrutin n’a pas été du tout libre, le 28 novembre dernier, dans le nord de la Côte d’Ivoire où sévissent les rebelles armés par la France pour qu’Alassane Dramane Ouattara. Les observateurs électoraux honnêtes et les journalistes non manipulés en ont été témoins et l’ont révélé à l’opinion publique internationale. Mais comme, ce ne sont des occidentaux, leurs constats n’ont pas été retenus. Alors que des électeurs soupçonnés d’être favorables au candidat Laurent Gbagbo ont subi des exactions inhumaines avec viols pour les femmes et meurtres. Les rescapés blessés du calvaire du 28 novembre dans le nord du pays ont témoigné face aux émissaires de l’UA.
La fraude a été massive avec des bourrages d’urnes et le candidat Gbagbo a eu 0 voix dans plus de 2.000 bureaux de vote. Ce qui est ahurissant pour une élection dite démocratique. Ces prises de position de M. Obama dans la crise post électorale ivoirienne, qui s’éloignent des dispositions de la constitution ivoirienne, sont gênantes pour lui-même et surtout pour les Etats-Unis que le peuple ivoirien a toujours perçu comme un bon exemple de démocratie dans le monde.
Alassane Ouattara n’est pas un démocrate
Le président américain Barack Obama doit savoir qu’Alassane Dramane Ouattara n’a jamais été pour les Ivoiriens, dans l’histoire du multipartisme en Côte d’Ivoire, un démocrate. Il ne saurait alors appliquer, comme Obama le lui recommande, la démocratie dans ce pays. Ouattara est plus tôt un assassin de la démocratie. En Côte d’Ivoire, tout le monde sait qu’il est le seul homme politique qui n’a jamais respecté les lois ivoiriennes. En 1993 déjà, alors que l’article 11 de la Constitution faisait du président de l’Assemblée nationale, le successeur du président de la République en cas de décès, Alassane Ouattara, alors Premier ministre, a cherché à prendre le pouvoir par la force. Il a failli y avoir un affrontement à la Télévision nationale entre les gendarmes qui accompagnaient le dauphin constitutionnel, Henri Konan Bédié et la police conduite par un des proches de Ouattara, le général Palenfo. En décembre 1999, il était impliqué dans le coup d’Etat qui emporte le régime d’Henri Konan Bédié. Deux des trois généraux qui a conduit le putsch militaire étaient ses proches. Il s’agit des généraux Abdoulaye Coulibaly et Lassana Palenfo. Avec le général Robert Guéi, ils formaient le triumvirat qui dirigeait la junte militaire. Parmi les hommes forts de cette junte au pouvoir, il y avait son garde du corps Ibrahim Coulibaly dit IB. Et ce sont ces mêmes personnes qui, en janvier 2001, ont tenté un coup d’Etat contre le président Gbagbo, nouvellement élu. Mais avant, en 1992, c’est Alassane Ouattara, Premier ministre d’Houphouët-Boigny, qui a fait emprisonné pour plusieurs mois, Laurent Gbagbo alors leader de l’opposition ivoirienne, ainsi que des leaders syndicaux et des défenseurs des droits de l’homme. Leur mal était d’avoir organisé une manifestation pour protester contre les violations de Droits de l’homme commises par l’armée sur les étudiants dans la nuit du 17 au 18 mai 1991 à la cité universitaire de Yopougon. La marche pacifique de protestation organisée le 18 février 1992 avait pour but d’exiger des sanctions contre les auteurs des exactions sur les étudiants. En octobre 2000, c’est encore Ouattara qui a appelé ses partisans à descendre dans la rue pour empêcher Laurent Gbagbo, qui venait d’être élu face au chef de la junte militaire, le général Robert Guéi, d’être investi pour que la volonté populaire s’exprime conformément au verdict des urnes. Cela n’a pas empêché à Laurent Gbagbo, que le président américain essaie de noircir, une fois au pouvoir, d’obtenir la participation d’Alassane Ouattara au Forum nationale pour la réconciliation nationale quand bien même avec l’appui français, il n’avait cessé d’accuser, à tort, le président élu d’avoir fait des charniers. Après ce passage, les Ivoiriens avaient pensé que l’actuel locataire du Golf Hôtel allait enfin laisser de côté la violence pour s’inscrire dans un processus de paix. Mais en septembre 2002, il organisera une rébellion armée avec le soutien une fois encore de la France. Alassane Dramane Ouattara n’est donc pas un démocrate. Il ne l’a jamais été et ne le sera jamais. Parce que, s’agissant des dernières élections présidentielles en Côte d’Ivoire, alors que l’Accord politique de Ouagadougou signé par son adjoint Guillaume Soro recommandait que les rebelles désarment deux mois avant les élections, il s’est farouchement opposé à l’application de cette disposition. Arguant que des élections ont eu lieu en Irak et en Afghanistan sans désarmement. Mais ces deux pays ne sont pas de bons exemples de démocratie parce qu’on ne peut pas aller à des élections libres, justes et transparentes avec des bombes et des actes terroristes. Si Laurent Gbagbo est allé aux élections en Côte d’Ivoire, c’est justement parce que la communauté internationale conduite par la France et Ban Ki-Moon l’accusaient de ne pas vouloir aller aux élections pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir. Mais quand les élections ont enfin lieu dans des conditions non démocratiques et que se fondant sur les lois ivoiriennes, le conseil constitutionnel a rétablit la vérité des faits, la même communauté internationale actionnée par la France a dévoilé au monde son complot internationale contre le Président Gbagbo et la Côte d’Ivoire. Barack Obama s’est trompé de bonne foi, il peut toujours se ressaisir. Car comme le dit l’adage, le plus important n’est pas de ne pas tomber mais de pouvoir se relever quand on tombe.
Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr