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Politique Publié le mercredi 30 mars 2011 | Le Patriote

Nanan Augustin Boigny N`Dri III (Chef des Akouè) à Mme Gbagbo : “Vous connaissez la douleur de l`enfantement. Usez de votre influence pour que les tueries cessent”

En l'an 2000, j'étais à Paris et j'ai voté Laurent Gbagbo. Parce que j'avais le choix entre Guéi et Gbagbo. Pour moi, le vote est un devoir et non un droit. Je ne crois pas à l'abstention. Pour moi, tout le monde doit voter. Aujourd'hui, je suis profondément déçu. On est allé aux élections et le président Alassane Ouattara a gagné clairement. Et M. Gbagbo s'obstine. On se rend compte aujourd'hui, qu'il avait mis en place un Conseil constitutionnel dont le rôle était d'invalider les résultats. Ils ont éliminé 13 départements, mais ils auraient dû annuler 40 pour que Gbagbo gagne. Après avoir fait gagner Gbagbo constitutionnellement, d'après leur interprétation, ils utilisent la Garde républicaine qui est devenue une milice de Gbagbo pour imposer Gbagbo. Et au cas où ça ne va pas, ils utilisent les patriotes pour terroriser les populations. Mais aucune loi, même la Constitution, n'est au-dessus du peuple. Et le peuple a parlé et il a été clair. Dans la situation actuelle créée par le camp Gbagbo, la presse bleue et Gbagbo traitent le camp élu de rebelle. C'est Gbagbo lui-même qui est rebelle. Car, ce sont ceux qui refusent de se soumettre à la volonté du peuple souverain de Côte d'Ivoire qui sont des rebelles. Puisque M. Gbagbo n'entend rien, apparemment, des cris de détresse des populations, je voudrais interpeller Mme Gbagbo, Simone Ehivet. On dit souvent, à côté d'un grand homme, il y a une grande dame. Du grand homme que Gbagbo a voulu être, il se comporte en petit homme. Alors, Mme Gbagbo serait-elle une petite dame côté d'un petit homme ? Mme Gbagbo, vous êtes une femme. Vous avez été enceinte et vous avez eu des enfants. Vous avez enfanté dans la douleur. Donc vous connaissez la souffrance de vos sœurs, les femmes. Vous êtes chrétienne. Vous priez le même Dieu que moi. Comment pouvez-vous laisser faire ce qui se passe actuellement en Côte d'Ivoire ? Comment pouvez-vous laisser votre mari et son clan massacrer le peuple et des femmes comme vous ? Ce n'est pas Nanan Agustín Boigny N'Dri III qui parle. Mais, c'est l'enfant Augustin Thiam qui parle. Car, j'aurai pu être le vôtre. Parce que vous êtes une femme, donc vous pouvez être ma mère. Mme Gbagbo, j'en appelle à vos sentiments humains, s'ils vous en restent encore. J'en appelle à vos sentiments de maman s'ils vous en restent encore. Si vous avez encore ces sentiments, usez de tous vos pouvoirs, de votre influence sur les femmes des généraux, femmes des miliciens, femme de Blé Goudé et sur les femmes de tous ceux qui poussent Gbagbo aux crimes. Usez de votre influence sur Gbagbo lui-même, Madame. De grâce, vous avez le pouvoir de faire en sorte que tout cela cesse. Alors Madame, j'en appelle encore à vos sentiments humains. Faites en sorte que ces massacres cessent. Si vous en avez encore le pouvoir.

Aux populations :
Soyez prudents. La situation est délicate. Je ne voudrais que cela existe encore. Je demande à tous mes administrés d'être prudents. De veiller à leur sécurité, de rester chez eux. D'éviter de prendre part à ce qui se profile à l'horizon.

Aux forces de l'ordre à Yamoussoukro
Aux forces de défense et de sécurité qui sont encore à Yamoussoukro. Elles ont encore la possibilité de faire en sorte qu'il n'y ait pas de carnage à Yamoussoukro. C’est une ville symbole de la paix. Remplie de monuments, de beaux bâtiments et de belles maisons. Elles ont encore la possibilité de déposer les armes. Être militaire c'est de savoir, ne pas mener un combat de trop. Je m'adresse à tous les corps habillés qui sont sur le territoire de Yamoussoukro. Car, ils ont la possibilité de faire en sorte que la chose cesse. Demain, nous n'allons pas vider la Côte d'Ivoire de tous ses militaires.
C'est avec vous que nous allons reconstruire la Côte d'Ivoire. Du moins ceux d'entre vous qui n'auront pas commis de crimes de sang.
Propos recueillis par Jacquelin Mintoh
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