Depuis la prise d'Agnibilékrou (60km au Nord d'Abengourou) par les Frci le lundi, les populations et les autorités de la cité royale sont dans l'émoi. Un début de panique occasionné par la rumeur de la prise de la ville a provoqué la libération des élèves et la fermeture de certains magasins vers 9 heures. De même, les fds qui avaient accueilli leurs frères d'armes fuyant le front de Bondoukou se préparaient à évacuer la localité. Tous les corridors, les commissariats, la préfecture de police et les camps de gendarmerie ont été abandonnés par les fds dont certains ont fui la ville et beaucoup d'autres en tenue civile se terraient chez eux ou dans quelque cachette. Des témoins affirment avoir aperçu plusieurs véhicules transportant des combattants se diriger vers Akoupé située à 55km au sud d'Abengourou. Ces témoins n'ont pu préciser de quels soldats il s'agissait laissant la place à toutes les supputations. Nul ne peut affirmer s'il s'agissait des soldats des Frci ou des miliciens, mercenaires et Fds en déroute. Pour l'heure ce sont des populations partagées entre psychose et peur de l'inconnu qui déambulent timidement sur les artères de la capitale de l'indénié, surtout que les Frci supposés avoir pris la ville sont invisibles. La vie suit timidement son cours, les taxis et les commerces fonctionnaient encore au moment où nous mettions sous presse. Les barrages habituellement érigés sur l'axe Abengourou-Abidjan par les jeunes patriotes du pays akyé ont miraculeusement disparu.
Armand Déa, correspondant
Armand Déa, correspondant