La sécurisation de la commune de Yopougon piétine. Du moins, les derniers miliciens pro-Gbagbo refusent de s`inscrire dans la voie de la paix. Ils continuent de tuer les populations civiles. Ce, malgré l`appel répété des Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI) à déposer les armes. En effet, dans la nuit du dimanche au lundi dernier les populations des quartiers Maroc (non loin de Lubafrique) et Niangon ont eu le sommeil trouble. Il y a eu des combats entre des éléments des FRCI et ces miliciens. Le bilan exact n`est pas encore disponible. Mais, selon une source concordante, il y a eu des morts et des blessés au sein de la population civile. Après une accalmie aux environs de 10 h, les tirs à l`arme lourde ont repris et se sont poursuivis jusqu`à 16 h. Les Forces Républicaines ont décidé d`en finir avec les dernières poches de résistance des miliciens. Ils ont été sérieusement traqués hier jusqu`à leur dernier retranchement. Plusieurs miliciens ont été débusqués. Ceux qui fuyaient pour se réfugier dans des cours étaient sérieusement bastonnés. Mais déjà samedi, au moment où les chefs des différents commandements tactiques recevaient un des chefs miliciens, Zoulou, pour le dépôt des armes, d`autres continuaient de commettre des exactions. C`est ainsi qu`ils ont tué à la roquette M. Gani Alassane, âgé de 38 ans dans les environs de la Base Navale de Locodjro. Le corps du jeune a été découvert par des Humanitaires en patrouille dans cette zone. A Niangon, des personnes ont été également abattues chez elles. A l`analyse, les miliciens ne se sont pas prêts à déposer les armes. En dépit des négociations entreprises par le ministre de la Défense avec cinq de leur chef, dont le plus célèbre Magui le Tocard, ces miliciens ne veulent pas rentrer dans les rangs. C`est pourquoi, les FRCI doivent le plus rapidement possible rétablir l`ordre à Yopougon, histoire de mettre fin aux souffrances des populations. Lesquelles, depuis la chute du « Boucher » des lagunes, Laurent Gbagbo, n`arrivent pas à sortir de chez elles. Elles vivent un calvaire sans précédent. Les exodes se multiplient. « C`est très dur pour nous. Nous ne pourrons pas répondre à l`appel à la reprise du travail lancé par le ministre de la Fonction Publique. Ni les ``wôrô-wôrô`` ni les gbakas ne circulent à Niangon» a expliqué M. Kouyaté Moussa, fonctionnaire et habitant du quartier. Avant d`ajouter que pour sortir de Yopougon, il sera obligé de marcher de Niangon jusqu`au Kilomètre 17 pour emprunter un gbaka. La plupart ces minibus qui quittent Adjamé s`arrêtent à Siporex. Les chauffeurs n`osent pas s`aventurer dans les autres quartiers de la commune. Pour l`heure, seuls deux quartiers totalement sécurisés à Yopougon. Il s`agit de Gesco et Port-Bouët 2, où la vie semble reprendre. Quelques taxis communaux prennent le risque d`y circuler à la recherche de clients. Les marchés sont également ouverts dans ces deux endroits. Toutefois, au moment où nous mettions sous presse les miliciens tiraient encore à l`arme lourde. Et ils paradaient encore dans des véhicules 4X4 à Toits Rouges et Niangon Azito. Comme pour dire qu`ils se moquent éperdument des différentes négociations.
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé