Suite à notre article paru hier sur le jeu démocratique, des personnes ressource répondent ici à la question de savoir si l’on doit suspendre le Front populaire ivoirien (Fpi) de Pascal Affi N’guessan, après la mauvaise campagne post-électorale qu’il a faite.
Adjoumani Kouassi (Député Pdci) :«Le Fpi doit disparaître de lui-même »
Doit-on suspendre le Fpi ?
Comme on dit souvent, est-ce qu’il faut tirer sur l’ambulance ? L’ambulance, qu’elle transporte un malade ou non, elle reste une ambulance. Aujourd’hui, le Fpi est comme une ambulance. Tous les responsables de ce parti politique sont déchus. Désormais, il revient aux militants de dire qu’ils ne se reconnaissent plus en cette formation politique. Et cela sans qu’on ne le leur demande.
Que doivent-ils faire concrètement ?
S’il y a vraiment des gens responsables encore dans ce parti, ils doivent se dire : «si nous devons exister ce n’est plus jamais sous l’étiquette Fpi». En tout cas, s’ils ont un esprit critique, ils doivent dire : «plus jamais nous ne parlerons du Fpi parce que ce parti nous a desservis».
« Plus jamais », est-ce à dire dissolution ?
En Tunisie, en Egypte, il y a des chefs d’Etat qui étaient en exercice. Ils ont été renversés par leurs peuples respectifs. Mais la première décision que le peuple a prise avec les nouveaux dirigeants, c’est de dissoudre les partis politiques desdits présidents déchus. En Côte d’Ivoire, le Fpi a fait pire que les autres ne l’ont fait dans les pays cités.
Il faut donc dissoudre le Fpi, selon vous.
Non, je ne dis pas qu’il faut dissoudre ce parti. Mais ses militants notamment les dirigeants soient plus réfléchis et ne doivent même pas en être fiers. Parce que le Fpi n’est plus un parti qu’on peut vendre. Sur ce point-là, ils doivent pouvoir dire que leur parti ne doit plus exister. Nous, sachant cela, est-ce que nous devons prendre l’initiative de dissoudre le Fpi. C’est pour cela je me suis demandé si on doit tirer sur une ambulance, puisque le Fpi ne représente plus rien pour nous. Je ne pense pas que des Ivoiriens voudront s’apparenter à ce parti à cause de la façon dont il s’est illustré.
Me Traoré Drissa (Midh) : «Le Fpi devrait continuer d’exister»
«Nous souhaitons vivement que pour la démocratie, le Fpi qui est un parti historique ivoirien, puisse continuer à exister. Cela va permettre à la démocratie que la Côte d’Ivoire est en train de construire de s’encrer et de pouvoir avancer notablement. La démocratie vit également de la contradiction. C’est pour cela que nous disons que s’il n’y a pas de changements sur le plan juridique, le Fpi devrait continuer d’exister. S’il respecte les règles, il n’y a pas de raison qu’ le parti ne continue pas à vivre. Les futures échéances électorales nous le diront. Il appartiendra au peuple de décider si le Fpi devra avoir des députés, des élus. C’est à lui de décider et de choisir. Parce que, c’est ça également la démocratie où la parole est donnée au peuple pour décider qui doit faire quoi et à qui faire confiance. Ce sera donc au peuple de décider quel pourra être l’avenir du Fpi sur l’échiquier national.»
Hervé Gouaméné (Apdh) :«Le Fpi doit exercer librement ses activités»
«Il n’y a pas de raison qui puisse justifier qu’on suspende ou qu’on interdise au Fpi de fonctionner. C’est un parti politique légal. Ce serait une entrave à la démocratie et au multipartisme. Depuis 1990, la Côte d’Ivoire est revenue au multipartisme proclamée par notre Constitution. Comme tout parti politique qui vient de perdre le pouvoir, il connaît beaucoup de difficultés. Non seulement des problèmes de positionnement, mais des problèmes également pour exercer librement leurs activités. Nous sommes dans un état démocratique et la démocratie a ses principes. On devrait donc pouvoir laisser les cadres et les militants du parti exercer librement leurs activités. Aujourd’hui, le Fpi est un parti d’opposition et donc il va se comporter comme tel. Apporter des critiques à l’action gouvernementale, mais apporter aussi des contributions pour améliorer ce qu’ils estiment ne pas être dans l’intérêt du peuple ivoirien».
Propos recueillis par B. I et MAE
Adjoumani Kouassi (Député Pdci) :«Le Fpi doit disparaître de lui-même »
Doit-on suspendre le Fpi ?
Comme on dit souvent, est-ce qu’il faut tirer sur l’ambulance ? L’ambulance, qu’elle transporte un malade ou non, elle reste une ambulance. Aujourd’hui, le Fpi est comme une ambulance. Tous les responsables de ce parti politique sont déchus. Désormais, il revient aux militants de dire qu’ils ne se reconnaissent plus en cette formation politique. Et cela sans qu’on ne le leur demande.
Que doivent-ils faire concrètement ?
S’il y a vraiment des gens responsables encore dans ce parti, ils doivent se dire : «si nous devons exister ce n’est plus jamais sous l’étiquette Fpi». En tout cas, s’ils ont un esprit critique, ils doivent dire : «plus jamais nous ne parlerons du Fpi parce que ce parti nous a desservis».
« Plus jamais », est-ce à dire dissolution ?
En Tunisie, en Egypte, il y a des chefs d’Etat qui étaient en exercice. Ils ont été renversés par leurs peuples respectifs. Mais la première décision que le peuple a prise avec les nouveaux dirigeants, c’est de dissoudre les partis politiques desdits présidents déchus. En Côte d’Ivoire, le Fpi a fait pire que les autres ne l’ont fait dans les pays cités.
Il faut donc dissoudre le Fpi, selon vous.
Non, je ne dis pas qu’il faut dissoudre ce parti. Mais ses militants notamment les dirigeants soient plus réfléchis et ne doivent même pas en être fiers. Parce que le Fpi n’est plus un parti qu’on peut vendre. Sur ce point-là, ils doivent pouvoir dire que leur parti ne doit plus exister. Nous, sachant cela, est-ce que nous devons prendre l’initiative de dissoudre le Fpi. C’est pour cela je me suis demandé si on doit tirer sur une ambulance, puisque le Fpi ne représente plus rien pour nous. Je ne pense pas que des Ivoiriens voudront s’apparenter à ce parti à cause de la façon dont il s’est illustré.
Me Traoré Drissa (Midh) : «Le Fpi devrait continuer d’exister»
«Nous souhaitons vivement que pour la démocratie, le Fpi qui est un parti historique ivoirien, puisse continuer à exister. Cela va permettre à la démocratie que la Côte d’Ivoire est en train de construire de s’encrer et de pouvoir avancer notablement. La démocratie vit également de la contradiction. C’est pour cela que nous disons que s’il n’y a pas de changements sur le plan juridique, le Fpi devrait continuer d’exister. S’il respecte les règles, il n’y a pas de raison qu’ le parti ne continue pas à vivre. Les futures échéances électorales nous le diront. Il appartiendra au peuple de décider si le Fpi devra avoir des députés, des élus. C’est à lui de décider et de choisir. Parce que, c’est ça également la démocratie où la parole est donnée au peuple pour décider qui doit faire quoi et à qui faire confiance. Ce sera donc au peuple de décider quel pourra être l’avenir du Fpi sur l’échiquier national.»
Hervé Gouaméné (Apdh) :«Le Fpi doit exercer librement ses activités»
«Il n’y a pas de raison qui puisse justifier qu’on suspende ou qu’on interdise au Fpi de fonctionner. C’est un parti politique légal. Ce serait une entrave à la démocratie et au multipartisme. Depuis 1990, la Côte d’Ivoire est revenue au multipartisme proclamée par notre Constitution. Comme tout parti politique qui vient de perdre le pouvoir, il connaît beaucoup de difficultés. Non seulement des problèmes de positionnement, mais des problèmes également pour exercer librement leurs activités. Nous sommes dans un état démocratique et la démocratie a ses principes. On devrait donc pouvoir laisser les cadres et les militants du parti exercer librement leurs activités. Aujourd’hui, le Fpi est un parti d’opposition et donc il va se comporter comme tel. Apporter des critiques à l’action gouvernementale, mais apporter aussi des contributions pour améliorer ce qu’ils estiment ne pas être dans l’intérêt du peuple ivoirien».
Propos recueillis par B. I et MAE