L'ambiance n'était pas festive. Les séquelles de la crise postélectorale étaient encore visibles sur les visages des travailleurs. Surtout ceux du secteur privé qui affichaient une mine patibulaire. Sans argent, et peut-être sans boulot pour certains (leur entreprise ayant été pillée et saccagée), ils n'avaient visiblement pas le cœur à la fête. Même leurs camarades du secteur public, qui venaient de percevoir deux mois de salaire, n'étaient également pas euphoriques.
Dimanche dernier, l'Union Générale des Travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) a célébré, dans une atmosphère, tristounette, le 1er mai, qui marque la fête du travail. C'était au siège de la centrale syndicale à Treichville. L'auditorium, qui a abrité le traditionnel meeting des travailleurs, n'a pas mobilisé grand monde. Ce, du fait de l'exode massif des travailleurs vers les villes de l'intérieur du pays. « (…) Il aurait été dommage qu'au regard de la situation précaire qui est la nôtre que nous n'ayons pas accepté de nous faire violence pour nous engager à perpétuer cette flamme, une commémoration chargée de symboles pour l'ensemble des travailleurs » a relevé le secrétaire général de l'UGTCI, M. François Ade Mensah. Il a fait remarquer que les dix dernières années ont été très pénibles pour les travailleurs ivoiriens. Avec en prime, selon lui, un taux de croissance quasiment nul, taux de chômage de 44% de la population active, une pauvreté accentuée avec 50% des Ivoiriens qui vivent avec moins de 500 FCFA par jour. A cela s'ajoute la hausse anarchique des prix du carburant et la perte de plus de 80 000 emplois du fait de la fermeture de 750 entreprises. Mais la centrale syndicale estime qu'avec le président de la République, M. Alassane Ouattara, l'espoir est permis. Sans être trop exigeante, l'UGTCI demande la ''réactivation'' de la commission permanente de concertation pour la fixation des prix du carburant et celle relative à la cherté de la vie, mises en place depuis 2008 suite à une grève de quarante-huit heures. Car, ces commissions n'ont véritablement pas fonctionné. Concernant la cherté de la vie, l'UGTCI demande la diminution des prix du riz, de l'eau, de l'électricité et des loyers. Le réajustement du Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG), le déblocage des salaires et des avancements. Sans oublier le réajustement des salaires dans le public et le privé en fonction de la réalité de la vie. « Les travailleurs du secteur privé connaissent des situations dramatiques, car, ils sont sans salaires depuis longtemps du fait des fermetures des entreprises et le chômage technique », a déploré le Secrétaire général de l'UGTCI, M. Ade Mensah. Il a par conséquent sollicité la magnanimité du Président Ouattara pour que soient envisagées des mesures palliatives pour les salaires non perçus par les travailleurs du privé. L'UGTCI a également plaidé pour la réhabilitation de ses sièges détruits à Bouaké, Man et Korhogo. Le vice -président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), M. Bernard N'doumi, pour sa part, s'est dit inquiet au regard des différentes unités de productions détruites du fait de la crise postélectorale. « Plusieurs entreprises auront du mal à se relever. Mais, nous ferons l'état des lieux. Nous avons un cadre de concertation avec les travailleurs, nous sommes en train de faire des propositions au gouvernement. Et c'est ensemble que nous trouverons des solutions », a rassuré M.N'doumi. Avant d'exhorter le président de la République à se pencher sur les problèmes des travailleurs du secteur privé. Quant au ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi, M. Gnamien Konan, il a exprimé sa gratitude à l'endroit des travailleurs ivoiriens. Certes, leur situation n'est guère reluisante. Mais pour le ministre Gnamien Konan, '' le pays va rebondir ''. Il a exhorté les Ivoiriens au travail. « Chaque travailleur doit savoir que de la qualité de son travail dépend l'accès de nos enfants à un emploi. C'est-à-dire que pour reduire le chômage, il faut que tout ceux qui ont la chance d'avoir un emploi, travaillent mieux et plus » a-t-il souligné. Faisant remarquer que sa priorité est de donner un emploi à ceux qui n'en ont pas. « C'est notre véritable feuille de route », a t-il insisté.
Anzoumana Cissé
Dimanche dernier, l'Union Générale des Travailleurs de Côte d'Ivoire (UGTCI) a célébré, dans une atmosphère, tristounette, le 1er mai, qui marque la fête du travail. C'était au siège de la centrale syndicale à Treichville. L'auditorium, qui a abrité le traditionnel meeting des travailleurs, n'a pas mobilisé grand monde. Ce, du fait de l'exode massif des travailleurs vers les villes de l'intérieur du pays. « (…) Il aurait été dommage qu'au regard de la situation précaire qui est la nôtre que nous n'ayons pas accepté de nous faire violence pour nous engager à perpétuer cette flamme, une commémoration chargée de symboles pour l'ensemble des travailleurs » a relevé le secrétaire général de l'UGTCI, M. François Ade Mensah. Il a fait remarquer que les dix dernières années ont été très pénibles pour les travailleurs ivoiriens. Avec en prime, selon lui, un taux de croissance quasiment nul, taux de chômage de 44% de la population active, une pauvreté accentuée avec 50% des Ivoiriens qui vivent avec moins de 500 FCFA par jour. A cela s'ajoute la hausse anarchique des prix du carburant et la perte de plus de 80 000 emplois du fait de la fermeture de 750 entreprises. Mais la centrale syndicale estime qu'avec le président de la République, M. Alassane Ouattara, l'espoir est permis. Sans être trop exigeante, l'UGTCI demande la ''réactivation'' de la commission permanente de concertation pour la fixation des prix du carburant et celle relative à la cherté de la vie, mises en place depuis 2008 suite à une grève de quarante-huit heures. Car, ces commissions n'ont véritablement pas fonctionné. Concernant la cherté de la vie, l'UGTCI demande la diminution des prix du riz, de l'eau, de l'électricité et des loyers. Le réajustement du Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG), le déblocage des salaires et des avancements. Sans oublier le réajustement des salaires dans le public et le privé en fonction de la réalité de la vie. « Les travailleurs du secteur privé connaissent des situations dramatiques, car, ils sont sans salaires depuis longtemps du fait des fermetures des entreprises et le chômage technique », a déploré le Secrétaire général de l'UGTCI, M. Ade Mensah. Il a par conséquent sollicité la magnanimité du Président Ouattara pour que soient envisagées des mesures palliatives pour les salaires non perçus par les travailleurs du privé. L'UGTCI a également plaidé pour la réhabilitation de ses sièges détruits à Bouaké, Man et Korhogo. Le vice -président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d'Ivoire (CGECI), M. Bernard N'doumi, pour sa part, s'est dit inquiet au regard des différentes unités de productions détruites du fait de la crise postélectorale. « Plusieurs entreprises auront du mal à se relever. Mais, nous ferons l'état des lieux. Nous avons un cadre de concertation avec les travailleurs, nous sommes en train de faire des propositions au gouvernement. Et c'est ensemble que nous trouverons des solutions », a rassuré M.N'doumi. Avant d'exhorter le président de la République à se pencher sur les problèmes des travailleurs du secteur privé. Quant au ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi, M. Gnamien Konan, il a exprimé sa gratitude à l'endroit des travailleurs ivoiriens. Certes, leur situation n'est guère reluisante. Mais pour le ministre Gnamien Konan, '' le pays va rebondir ''. Il a exhorté les Ivoiriens au travail. « Chaque travailleur doit savoir que de la qualité de son travail dépend l'accès de nos enfants à un emploi. C'est-à-dire que pour reduire le chômage, il faut que tout ceux qui ont la chance d'avoir un emploi, travaillent mieux et plus » a-t-il souligné. Faisant remarquer que sa priorité est de donner un emploi à ceux qui n'en ont pas. « C'est notre véritable feuille de route », a t-il insisté.
Anzoumana Cissé