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Politique Publié le jeudi 5 mai 2011 | Nord-Sud

Cdt Chérif Ousmane : “Yopougon est totalement libérée”

Le Premier ministre Guillame Soro s’est rendu, hier, sur le champ de bataille de Yopougon, encore ratissé par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, sous la conduite du Cdt Chérif Ousmane.

Le capitaine Alla Kouakou Léon, porte-parole du ministre de la Défense, s’exclamait, mardi, en ces termes : « Yopougon est libérée ». Mais ses réserves étaient que d’ultimes poches de résistance restaient à démanteler. Les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) l’ont fait mercredi. Selon le commandant Chérif Ousmane, la base navale de Locodjro, qui a constitué un point chaud lors des combats, est désormais aux mains des Frci. Les miliciens, eux, ont « pris le large », abandonnant leurs blessés, des pick-up et des armes lourdes dont une de type 12-7. « Yopougon est totalement libéré », a-t-il rassuré, en témoigne la visite, par voie terrestre de la commune, du Premier ministre Guillaume Soro en début d’après-midi d’hier, alors que les Frci ratissaient encore des secteurs de Locodjro.

Soro : “J’en veux à
ceux qui ont recruté
les miliciens”
Le tour d’horizon du chef du gouvernement, ministre de la Défense, lui a permis, à ses dires, de faire d’horribles découvertes. Il s’est confié à la presse sur son constat : « je suis triste et choqué. Je suis soulagé pour les populations qui vont retrouver la liberté. Mais je suis profondément attristé par le spectacle que j’ai vu ici à Yopougon : des civils massacrés, tués. J’ai vu un cimetière sommaire des miliciens. Ils ont massacré et enterré sommairement des populations civiles ». Et le Premier ministre de s’insurger : « j’en veux à ceux qui ont recruté les miliciens. J’en veux à ceux qui ont recruté les mercenaires libériens ». Sur le terrain même du ratissage, il a pris une décision de tirer au clair l’implication des supplétifs de guerre dans la crise post-électorale. Ainsi, a-t-il saisi la justice militaire afin qu’elle situe les responsabilités des hommes en uniforme à divers niveaux. « Tout à l’heure, je saisirai le commissaire du gouvernement, pour que tous ceux qui ont été impliqués dans le recrutement, l’encadrement des miliciens et des mercenaires soient poursuivis devant les juridictions compétentes », a-t-il promis. Il veut démêler la lumière sur les crimes parce qu’ « on ne peut pas accepter de faire venir des Libériens pour tuer des Ivoiriens ». Car, pour lui, cela est injustifiable, même si les acteurs de la crise post-électorale sont d’obédiences politiques divergentes. Une fois retourné à la primature, il a reçu le commissaire du gouvernement Ange Kessy, procureur militaire, l’a instruit de diligenter une « enquête complète » sur les crimes commis depuis le début du scrutin présidentiel de 2010. Les investigations doivent prendre fin dans trente jours suivant la remise du document afférent à l’instruction, comme il l’a souhaité, en présence du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko, du chef du cabinet militaire le général Michel Gueu et de bien d’autres officiers.

Bidi Ignace
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