Tout le monde aspirait ouvertement ou secrètement au changement. Il est là, dans toute sa plénitude. Après quatre mois d’une crise sanglante et meurtrière, Ouattara a pris les rênes du pays, conformément à la volonté populaire. Avec la prestation de serment, la légitimité a été adoubée par la légalité. C’est sans aucun doute, le juste retour à la vérité des urnes qui fonde et enracine la démocratie. A dire vrai, le travail qui attend la Côte d’Ivoire est énorme. Sur tous les plans, la nation est à reconstruire, pour la remettre sur les rails du développement. C’est cet engagement qui a été pris par le nouveau Président, lors de sa campagne. Le travail est titanesque et nos compatriotes espèrent beaucoup de Ouattara, dans la droite ligne de ce qu’il a fait lors de son passage à la Primature. Meurtris par la guerre, les Ivoiriens regardent avec de grands espoirs la nouvelle gouvernance. En dépit de la situation délétère du pays, Alassane Ouattara qui « fait ce qu’il dit, n’a pas droit à l’erreur ». Dans sa lourde tache, il a donc besoin de cadres compétents et travailleurs pour conduire à destination, son ambitieux programme. Ainsi donc, si l’on comprend la grogne des militants du RDR qui regorge de cadres de valeur, ayant fait leurs preuves dans un passé encore récent, il va sans dire qu’un devoir de tempérance et de modestie s’impose à certains d’entre eux. Que ceux qui sont encore dans le starting-block de nominations à venir, prennent leur mal en patience. C’est d’ailleurs un lieu commun d’affirmer que chacun à tous les niveaux, peut aider le Président à réussir sa mission. Certes la demande est légitime mais il faut se garder d’en faire trop, au risque d’emprunter aux agissements de ce cousin d’un président africain. Dès l’accession de son parent à la Magistrature Suprême, ce dernier, sans avoir jamais mis les pieds à l’école, s’était convaincu de pouvoir devenir le ministre de l’Economie et des Finances. Tous les marabouts qu’il avait visités n’ont pas varié dans leur sentence : « Avec la montée au pinacle de ton cousin, ton destin va s’accomplir ». La seule exigence qu’on lui imposait était de saluer le président lors de son investiture. Le cousin, parti du village, a bravé tous les obstacles sécuritaires, pour se trouver en première ligne de la haie d’honneur faite au Président, sûr d’accomplir la demande des mages. Mais au moment de saluer le Chef de l’Etat, sa main est restée coincée dans la poche de son boubou
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga