Au moment où le Président Alassane Ouattara prend les rênes du pouvoir, après dix sept années de lutte sacrificielle payée au prix du sang, de la ténacité et du courage de ses partisans et sympathisants, un devoir de mémoire s’impose. Il faut naturellement se souvenir des dirigeants et des militants anonymes tombés sur le champ d’honneur, dans la quête de plus de liberté, de démocratie et de justice sociale. Ils sont nombreux, ces hommes et femmes qui ne sont plus de ce monde et qui auraient tant aimé voir l’aboutissement de la lutte pour la conquête du pouvoir. Cependant, Dieu en a décidé autrement et il faut Lui rendre Grâce. Parmi ces grandes figures à avoir quitté le monde des vivants, la première pensée va à Georges Djéni Kobina, le premier Secrétaire général du parti républicain, arraché à l’affection de tous, un certain mardi 19 octobre 1998. C’est peu que d’affirmer que celui que le Pr Harris Memel Foteh qualifiait de « Fama de l’espèce démocratique » a payé un lourd tribut dans cet engagement politique. Honni et humilié, il est resté digne, évitant d’emprunter les voies de la compromission. Toute sa vie durant, il est demeuré un homme de conviction et de rupture d’avec un ordre ancien qui refusait de mourir. Le triomphe de Ouattara sonne comme la réhabilitation du bouillant syndicaliste et amoureux des belles lettres. On ne saurait passer sous silence le travail abattu par Abdoulaye Bakayoko « Transit », qui a donné de son être comme le pauvre qui donne en sacrifice son unique vêtement, pour maintenir allumée la flamme républicaine. Que dire encore de Frédéric Guédé Guina, qui est resté dans l’arène politique, tenant tête à la maladie qui a fini par l’emporter ! Il faut également saluer la mémoire et le don de soi de tous ces illustres disparus, notamment les braves militants victimes des forces de répression durant la dernière décennie. Qu’il repose en paix, le vieux Mandjan Fofana de Gagnoa, un homme affable, qui a bravé toutes sortes d’obstacles pour enraciner durablement le RDR dans la cité du Fromager. Qui ne se rappelle pas de ce doyen, qui, de jour comme de nuit, initiait des rencontres pour véhiculer les idéaux républicains ? Tous ces héros, connus et méconnus, accompagnent Alassane Ouattara dans son œuvre de renaissance ivoiriennel
Editorial Publié le jeudi 5 mai 2011 | Le Patriote