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Politique Publié le lundi 16 mai 2011 | L’Inter

Situation sociopolitique / De gros nuages sur la Côte d`Ivoire avant l`investiture de Ouattara

© L’Inter Par DR
Crise ivoirienne - Miliciens pro-gouvernementaux
A quelques jours de l`investiture du tout nouveau président de la République ivoirien Alassane Ouattara, de gros nuages planent encore sur la Côte d`Ivoire. Des menaces de bruits de bottes se font entendre çà et là. Et ce sont encore de nombreux Ivoiriens, apeurés, qui continuent de fuir leur pays pour trouver refuge chez les voisins, notamment au Ghana malgré les conditions d`existence difficiles qui leur parviennent de cette vie d`exilé. Depuis quelques jours, les appels se font récurrents d`éléments des ex-forces de défense et de sécurité (FDS) en cavale, qui menacent de revenir par la force au pays et de renverser le nouveau régime en place. La rumeur courant la ville, bien de ménages ont déjà commencé à faire des provisions pour se mettre à l`abri d`une situation similaire à celle vécue dans les mois de mars et d`avril derniers. Hier dimanche, c`est un message encore plus alarmant qui nous est parvenu, toujours d`ex-FDS en cavale prêts à lancer une nouvelle offensive. Faut-il en parler ou ignorer le contenu de ce message et se faire complice, par notre négligence, d`une autre situation pour ensuite la regretter? Des deux options, la seconde nous semble la meilleure. Des menaces planent sur le pays, et il importe d`en parler et d`en interpeller les dirigeants. D`où la décision de livrer le contenu de ce message, présage de l`imminence de jours sombres sur la Côte d`Ivoire. Alors que des mercenaires libériens font planer la menace depuis le Sud-Ouest devenu leur base, la déclaration des ex-FDS en fuite, qui nous a été relayée intégralement par téléphone sur un numéro masqué, se veut une mise en garde sérieuse des nouvelles autorités au pouvoir. Ces militaires en cavale exigent la libération de Laurent Gbagbo et ses proches, sans cacher leur projet de frappe contre le régime Ouattara dans les jours à venir, probablement avant la date de l`investiture prévue pour le samedi 21 mai prochain. Cet événement, pour lequel des chefs d`Etat du monde entier sont attendus à Yamoussoukro, semble particulièrement ciblé pour mener leur opération présentée comme une ``libération pour les populations ivoiriennes``. A ce propos d`ailleurs, ils lancent un signal aux dirigeants annoncés, qu`ils dissuadent d`effectuer le déplacement en terre ivoirienne. « Nous demandons la libération immédiate et sans condition du président Laurent Gbagbo, de son épouse et de ses proches, avant le 21 mai 2011, s`ils veulent la réconciliation et réussir l`investiture ce jour-là. Nous demandons aux chefs d`Etat invités de s`abstenir du voyage en Côte d`Ivoire.(...). Nous attendons le mot d`ordre de notre chef, avant d`entrer en action dans quelques heures. Nous demandons aux populations ivoiriennes de quitter le territoire ivoirien avant le 21 mai 2011». Ainsi se résume la substance du message de ces combattants toujours fidèles à Laurent Gbagbo, évanouis dans la nature et restés sourds jusqu`à ce jour aux appels au ralliement dans les casernes. Déterminés à renverser la situation, ils dénoncent, au passage, des exactions et exécutions sommaires sur des partisans de l`ex-chef de l`Etat dans la commune de Yopougon et en interpellent le Gal Philippe Mangou. «Les partisans et sympathisants du président Laurent Gbagbo ne peuvent plus vivre en paix, ils sont pourchassés et tués. Nous interpellons toute la communauté nationale et internationale de demander à Alassane Ouattara d`arrêter les épurations, car nos hommes sont sur le terrain avec toutes les preuves. (…). Nous interpellons et demandons au Gal Mangou, s`il est encore le chef d`Etat-major, de demander aux forces rebelles de Côte d`Ivoire de quitter Yopougon. Car à l`heure où nous parlons, ces forces continuent d`y perpétrer des exécutions sommaires et des arrestations arbitraires, et le général Mangou sera tenu pour responsable de tous ces faits, s`il ne réagit pas à temps. Nous lui demandons de leur dire de libérer les jeunes innocents emprisonnés dans un magasin de la station Lubafrique de Niangon au terminus 27, sous-prétexte qu`ils seraient des miliciens et à qui ils réclament la somme de 10.000 francs CFA pour les libérer». Ces soldats pro-Gbagbo, qui demandent à la population de commencer déjà à sécher ses larmes, ne cachent pas leur connexion avec les combattants,qui ont créé un kyste à l`Ouest. « Nous remercions et encourageons nos amis qui se battent contre les forces rebelles à l`Ouest et sur toute l`étendue du territoire national», concluent-ils dans ce message, qui achève de convaincre quant à des lendemains toujours incertains en Côte d`Ivoire. Comment ces éléments encore tapis dans l`ombre comptent-ils triompher en présence des forces impartiales de l`opération des nations unies et de la Licorne? Peuvent-ils livrer bataille alors que leur mentor, le président Gbagbo et tous ses proches sont détenus loin dans les zones du Nord verrouillées par les hommes à Guillaume Soro, le Premier ministre et ministre de la Défense? Toutefois ces menaces sont à prendre au sérieux, vu la précarité de la situation qui prévaut dans le pays.

F.D.BONY
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