Le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix est né dans la capitale française le 18 mai 2005. Cinq ans plus tard, il a terrassé Laurent Gbagbo dans les urnes.
Le préambule de la plate-forme signée à Paris le 18 mai 2005 respecte les formes. Il explique que la décision de créer le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a été prise à Accra, en juillet 2004, lors de l’un des multiples sommets ivoiro-ivoiriens, censés aider à la mise en œuvre des accords de paix. Pour lever les blocages à la mise en oeuvre du processus de paix, les leaders du RDR, Alassane Dramane Ouattara, de l'UDPCI, Paul Akoto Yao et du MFA, Innocent Anaky Kobena, ont demandé au président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, en sa qualité de « doyen et de dépositaire de l'héritage politique de Félix Houphouet-Boigny », de prendre ses responsabilités en réunissant la famille des houphouetistes. Leur vœu se réalisera un an plus tard, dans la capitale française, après des mois de gestation.
Selon nos informations, l’idée de la naissance de cette alliance a germé plutôt sur les bords de la Seine.
En effet, les deux poids lourds de l’opposition ivoirienne, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, vivaient en exil à Paris depuis 2002. Avec eux, plusieurs cadres de leurs partis respectifs.
Le contentieux entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) et le Rassemblement des républicains (Rdr) était encore lourd. Les deux leaders entretenaient certes des relations cordiales. Mais, Bédié et son jeune frère peinaient à aller plus loin, à se fréquenter réellement.
Au plan politique, l’opposition présentait un visage peu reluisant. Son inorganisation l’empêchait de mettre une quelconque pression sur Gbagbo qui multipliait les obstacles sur la route de la paix. Convaincus qu’il fallait proposer une alternative crédible au Front populaire ivoirien (Fpi), des exilés du Rdr vont commencer à mûrir l’idée d’une large alliance. Ces conseillers de l’ombre entreprendront alors Ouattara. Mais, très marqué par les nombreux coups reçus depuis quelques années, ce dernier est d’abord sceptique. Il finira toutefois par se laisser convaincre, sans doute conscient que la division des fils d’Houphouet-Boigny ouvrait un boulevard politique à Gbagbo. C’est seulement après que le projet est soumis à l’entourage du président Bédié. La diplomatie de l’ombre va donc se poursuivre entre les deux camps qui entraîneront après l’Udpci de Guéi Robert et le Mfa d’Anaky Kobena. «Après Accra III, des rencontres ont eu lieu à Daoukro et à Paris, en vue d'approfondir l'idée des promoteurs d'initier une dynamique nouvelle, le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP)», explique la plate-forme.
Les équipes de négociation mises en place par chacun des futurs signataires, vont aider à surmonter les divisions, et à « faire table rase du passé et de leurs ressentiments, dans le pardon mutuel des offenses.»
Six ans après, les initiateurs du Rhdp, héros de l’ombre, peuvent enfin savourer leur victoire. Leur inspiration aura finalement permis d’installer le pays dans le train de la démocratie.
Le samedi prochain, d’une certaine manière, l’investiture de Ouattara sera aussi leur fête.
Kesy B. Jacob
Le préambule de la plate-forme signée à Paris le 18 mai 2005 respecte les formes. Il explique que la décision de créer le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) a été prise à Accra, en juillet 2004, lors de l’un des multiples sommets ivoiro-ivoiriens, censés aider à la mise en œuvre des accords de paix. Pour lever les blocages à la mise en oeuvre du processus de paix, les leaders du RDR, Alassane Dramane Ouattara, de l'UDPCI, Paul Akoto Yao et du MFA, Innocent Anaky Kobena, ont demandé au président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié, en sa qualité de « doyen et de dépositaire de l'héritage politique de Félix Houphouet-Boigny », de prendre ses responsabilités en réunissant la famille des houphouetistes. Leur vœu se réalisera un an plus tard, dans la capitale française, après des mois de gestation.
Selon nos informations, l’idée de la naissance de cette alliance a germé plutôt sur les bords de la Seine.
En effet, les deux poids lourds de l’opposition ivoirienne, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, vivaient en exil à Paris depuis 2002. Avec eux, plusieurs cadres de leurs partis respectifs.
Le contentieux entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) et le Rassemblement des républicains (Rdr) était encore lourd. Les deux leaders entretenaient certes des relations cordiales. Mais, Bédié et son jeune frère peinaient à aller plus loin, à se fréquenter réellement.
Au plan politique, l’opposition présentait un visage peu reluisant. Son inorganisation l’empêchait de mettre une quelconque pression sur Gbagbo qui multipliait les obstacles sur la route de la paix. Convaincus qu’il fallait proposer une alternative crédible au Front populaire ivoirien (Fpi), des exilés du Rdr vont commencer à mûrir l’idée d’une large alliance. Ces conseillers de l’ombre entreprendront alors Ouattara. Mais, très marqué par les nombreux coups reçus depuis quelques années, ce dernier est d’abord sceptique. Il finira toutefois par se laisser convaincre, sans doute conscient que la division des fils d’Houphouet-Boigny ouvrait un boulevard politique à Gbagbo. C’est seulement après que le projet est soumis à l’entourage du président Bédié. La diplomatie de l’ombre va donc se poursuivre entre les deux camps qui entraîneront après l’Udpci de Guéi Robert et le Mfa d’Anaky Kobena. «Après Accra III, des rencontres ont eu lieu à Daoukro et à Paris, en vue d'approfondir l'idée des promoteurs d'initier une dynamique nouvelle, le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP)», explique la plate-forme.
Les équipes de négociation mises en place par chacun des futurs signataires, vont aider à surmonter les divisions, et à « faire table rase du passé et de leurs ressentiments, dans le pardon mutuel des offenses.»
Six ans après, les initiateurs du Rhdp, héros de l’ombre, peuvent enfin savourer leur victoire. Leur inspiration aura finalement permis d’installer le pays dans le train de la démocratie.
Le samedi prochain, d’une certaine manière, l’investiture de Ouattara sera aussi leur fête.
Kesy B. Jacob