Dans une semaine ou un peu plus, la composition du nouveau "gouvernement d'union" sera rendue publique. Avec pour l'instant deux certitudes. Guillaume Soro sera reconduit Premier ministre, ministre de la Défense et le Front populaire ivoirien (Fpi), l'ancien parti au pouvoir, ne fera pas partie de cette équipe.
C'est que, au sortir de la première réunion post-crise des partisans de Laurent Gbagbo, ces derniers ont fait de la libération de l'ancien président de la République, en résidence surveillée à Korhogo, une condition préalable de leur entrée au gouvernement. Or en l'état actuel des choses, une telle condition ne peut être satisfaite ni par la Commission dialogue-vérité-réconciliation, ni par le président de la République. Alassane Ouattara, qui a décidé de faire de la lutte contre l'impunité et l'instauration d'un Etat de droit en Côte d'Ivoire son cheval de bataille, ne peut prendre le risque de boire cette tasse de thé que le Fpi lui tend insidieusement. Ce serait pour lui un acte de reniement, une reculade. L'on se souvient qu'au soir de l'arrestation de Laurent Gbagbo, le président Ouattara, dans la brève adresse qu'il avait faite à la nation, avait été très clair sur la question : Gbagbo fera l'objet de poursuites judiciaires. Au cours de toutes ses interventions publiques ultérieures, sa position n'a pas changé d'un iota. Bien au contraire, les actes ont suivi. L'enquête préliminaire, porte d'entrée de la procédure judiciaire, a démarré.
Dès lors, est-il raisonnable pour le Fpi d'exiger la libération de Gbagbo avant d'entrer au gouvernement ?
En formulant une telle exigence, le Fpi savait en réalité déjà la réponse qu'opposerait le président de la République. Le fait ici, c'est que le Fpi ne veut pas entrer dans ce gouvernement d'union. Et le président de la République devrait prendre acte de ce refus. Plutôt que de vouloir engager d'éventuelles négociations avec Mamadou Koulibaly et ses camarades pour obtenir leur participation. Parce que ce que le chef de l'Etat devrait faire, il l'a fait. On ne peut pas lui reprocher demain d'avoir violé les recommandations de l'Union africaine et exclu le Fpi du gouvernement d'union.
Au demeurant, le président de la République mangerait son propre totem s'il s'avisait à libérer Gbagbo au nom de la réconciliation nationale. Le peuple ne le lui pardonnerait pas. Il ne comprendrait même pas une telle décision eu égard à la montagne de crimes commis par Gbagbo.
Le Fpi connaît certainement l'ampleur et surtout la gravité des crimes économiques et de sang commis par le régime Gbagbo et il ne serait pas idiot de croire que c'est en connaissance de cause qu'il tente le tout pour le tout pour obtenir la libération de Gbagbo. Mais peine perdue. Gbagbo sera maintenu dans les liens de la détention préventive et sera jugé.
L'autre enseignement à tirer de la réunion du Fpi d'avant-hier, c'est le retour en force des faucons du parti sur les modérés. Le Fpi n'a pas changé et n'a point l'intention de changer. Il d'apprête à mener une opposition farouche qui pourrait déboucher sur des crises sociales graves. C'est un fait avec lequel le régime Ouattara doit composer. Une opposition qui pourrait être plus violente que celle qu'on a connue dans les années 90 et réserver bien de surprises au plus haut niveau.
Akwaba Saint Clair
C'est que, au sortir de la première réunion post-crise des partisans de Laurent Gbagbo, ces derniers ont fait de la libération de l'ancien président de la République, en résidence surveillée à Korhogo, une condition préalable de leur entrée au gouvernement. Or en l'état actuel des choses, une telle condition ne peut être satisfaite ni par la Commission dialogue-vérité-réconciliation, ni par le président de la République. Alassane Ouattara, qui a décidé de faire de la lutte contre l'impunité et l'instauration d'un Etat de droit en Côte d'Ivoire son cheval de bataille, ne peut prendre le risque de boire cette tasse de thé que le Fpi lui tend insidieusement. Ce serait pour lui un acte de reniement, une reculade. L'on se souvient qu'au soir de l'arrestation de Laurent Gbagbo, le président Ouattara, dans la brève adresse qu'il avait faite à la nation, avait été très clair sur la question : Gbagbo fera l'objet de poursuites judiciaires. Au cours de toutes ses interventions publiques ultérieures, sa position n'a pas changé d'un iota. Bien au contraire, les actes ont suivi. L'enquête préliminaire, porte d'entrée de la procédure judiciaire, a démarré.
Dès lors, est-il raisonnable pour le Fpi d'exiger la libération de Gbagbo avant d'entrer au gouvernement ?
En formulant une telle exigence, le Fpi savait en réalité déjà la réponse qu'opposerait le président de la République. Le fait ici, c'est que le Fpi ne veut pas entrer dans ce gouvernement d'union. Et le président de la République devrait prendre acte de ce refus. Plutôt que de vouloir engager d'éventuelles négociations avec Mamadou Koulibaly et ses camarades pour obtenir leur participation. Parce que ce que le chef de l'Etat devrait faire, il l'a fait. On ne peut pas lui reprocher demain d'avoir violé les recommandations de l'Union africaine et exclu le Fpi du gouvernement d'union.
Au demeurant, le président de la République mangerait son propre totem s'il s'avisait à libérer Gbagbo au nom de la réconciliation nationale. Le peuple ne le lui pardonnerait pas. Il ne comprendrait même pas une telle décision eu égard à la montagne de crimes commis par Gbagbo.
Le Fpi connaît certainement l'ampleur et surtout la gravité des crimes économiques et de sang commis par le régime Gbagbo et il ne serait pas idiot de croire que c'est en connaissance de cause qu'il tente le tout pour le tout pour obtenir la libération de Gbagbo. Mais peine perdue. Gbagbo sera maintenu dans les liens de la détention préventive et sera jugé.
L'autre enseignement à tirer de la réunion du Fpi d'avant-hier, c'est le retour en force des faucons du parti sur les modérés. Le Fpi n'a pas changé et n'a point l'intention de changer. Il d'apprête à mener une opposition farouche qui pourrait déboucher sur des crises sociales graves. C'est un fait avec lequel le régime Ouattara doit composer. Une opposition qui pourrait être plus violente que celle qu'on a connue dans les années 90 et réserver bien de surprises au plus haut niveau.
Akwaba Saint Clair