D’une même voix hier, vendredi 27 mai 2011, le personnel du Bureau ivoirien du droit d’auteur – y compris les plus fidèles à la politique de la direction générale, membres du comité de directeur – a arrêté le travail dans la mi-journée. A notre arrivée vers 12 heures, tous les agents sont dehors. Les visages sont graves. A l’origine des mécontentements, l’information communiquée (relayée) vers 11 heures par Guédé Sauret Hervé, le directeur des affaires administratives et financières (DAF). Le président du Conseil d’Administration Gadji Céli depuis Accra, lui a demandé, après un entretien téléphonique, de surseoir au paiement des salaires (d’au moins un mois) que tous les agents attendaient avec impatience.
Cette décision de Gadji Céli – dont les intérimaires sont Ahmed Souaney et Coulibaly Adama, sera validée par le directeur général Michel Baroan Bertin, absent depuis le jeudi 26 mai pour cause de maladie, a-t-on appris. Alors, le DAF Guédé Sauret fera entendre, après approbation de Baroan, que les chèques ne sont pas disponibles (non signés).
De ce fait, la question que se posent certains agents est celle-ci : depuis quand un président du Conseil d’Administration décide à la place du directeur général ? «Le directeur général est inféodé. Il se croit redevable au président du Conseil d’Administration qui l’a imposé à ce poste », explique un agent du Burida. Indignés que Michel Baroan joue ainsi le jeu de Gadji Céli, plusieurs syndiqués, agents du Burida, ont soumis à Maho Monké, le secrétaire général du Syndicat des agents du droit d’auteur de Côte d’Ivoire et porte-parole du personnel, la démission pure et simple du directeur général Michel Baroan. Bien avant, le ministère de la Culture et de la Francophonie, informé de la situation au Burida, a joint les responsables syndicaux pour calmer les uns et les autres. Au même moment, la tutelle a convoqué Michel Baroan pour des explications. «L’heure est grave. Qu’on ne se trompe pas de combat. On ne se bat pas pour un camp contre un autre. On se bat pour notre salaire. N’entrons pas dans leur jeu. C’est un coup préparé depuis longtemps. Je salue le courage des uns et des autres d’être présents chaque jour à leur poste. Ce courage, nous devons le maintenir et continuer dans ce sens. Qu’on se soutienne pour gagner cette bataille. On tend vers la fin du film», a motivé Maho Monké pendant la réunion de crise tenue avec les agents. Pour Maho, le DAF a usé de maladresse en disant «des choses pas dignes». A sa suite, un autre responsable du Burida qui a encouragé ses collègues à être à leur poste, a traduit comment le personnel du Burida «est martyrisé». «On a été dupé, désabusé… On continue de se foutre du personnel. Cette situation va se régler. Soyons dans nos droits et nos obligations jusqu’à la fin. Le ministère de la Culture compatit avec nous et nous soutient», a-t-il dit et d’ajouter que Gadji Céli « n’a pas à donner des instructions au directeur général pour faire exécuter tel ou tel acte. C’est ce qui nous cause beaucoup de problèmes. Le directeur général est chargé de la gestion quotidienne; c’est à lui de gérer le quotidien». Blaise Kouamé, secrétaire général du Syndicat autonome des agents du Burida (Syna-Burida) ne cautionne pas que Gadji Céli dirige le Burida. «Nous ne pouvons pas accepter que Gadji Céli ait une mainmise sur le Burida», a-t-il tranché. A la question de savoir si tout ceci n’est pas fait pour permettre à Gadji Céli de vivre à Accra, un des agents a rappelé que le PCA a répondu dans la presse qu’il vit difficilement au Ghana. Depuis cinq (5) mois maintenant, le personnel du Burida est sans salaire. Avant-hier, l’ONUCI a payé 50 millions de FCFA de droits d’auteur. La masse salariale est estimée à vingt-quatre (24) millions de Fcfa. En l’espace des dix (10) derniers jours, l’un des responsables chargé de la perception (dans une zone bien précise) fait savoir que son service a encaissé près de dix-huit (18) millions de Fcfa. Quant à Maho Monké, il déclare à son niveau près de trois (3) millions reçus par son service. Et ce n’est pas tout. Aussi le Burida dispose-t-il de cinq (5) comptes bancaires dans cinq différentes banques. A savoir la SGBCI (compte débiteur), BFA, Ecobank (compte saisi), BSIC et BNI. C’est à la BNI que toutes les perceptions sont versées. Dans le courrier de préavis de grève daté du 16 mai 2011, les deux syndicats ont relevé que les recettes de perception réalisées, malgré la crise pré et postélectorale, par la direction d’exploitation, de décembre 2010 à mars 2011, ont varié entre trente (30) et près de quatre- vingt (80) millions de Fcfa. Au moment où nous mettions sous presse, aucun salaire n’avait été payé malgré une médiation du ministère de la Culture.
Koné Saydoo
Cette décision de Gadji Céli – dont les intérimaires sont Ahmed Souaney et Coulibaly Adama, sera validée par le directeur général Michel Baroan Bertin, absent depuis le jeudi 26 mai pour cause de maladie, a-t-on appris. Alors, le DAF Guédé Sauret fera entendre, après approbation de Baroan, que les chèques ne sont pas disponibles (non signés).
De ce fait, la question que se posent certains agents est celle-ci : depuis quand un président du Conseil d’Administration décide à la place du directeur général ? «Le directeur général est inféodé. Il se croit redevable au président du Conseil d’Administration qui l’a imposé à ce poste », explique un agent du Burida. Indignés que Michel Baroan joue ainsi le jeu de Gadji Céli, plusieurs syndiqués, agents du Burida, ont soumis à Maho Monké, le secrétaire général du Syndicat des agents du droit d’auteur de Côte d’Ivoire et porte-parole du personnel, la démission pure et simple du directeur général Michel Baroan. Bien avant, le ministère de la Culture et de la Francophonie, informé de la situation au Burida, a joint les responsables syndicaux pour calmer les uns et les autres. Au même moment, la tutelle a convoqué Michel Baroan pour des explications. «L’heure est grave. Qu’on ne se trompe pas de combat. On ne se bat pas pour un camp contre un autre. On se bat pour notre salaire. N’entrons pas dans leur jeu. C’est un coup préparé depuis longtemps. Je salue le courage des uns et des autres d’être présents chaque jour à leur poste. Ce courage, nous devons le maintenir et continuer dans ce sens. Qu’on se soutienne pour gagner cette bataille. On tend vers la fin du film», a motivé Maho Monké pendant la réunion de crise tenue avec les agents. Pour Maho, le DAF a usé de maladresse en disant «des choses pas dignes». A sa suite, un autre responsable du Burida qui a encouragé ses collègues à être à leur poste, a traduit comment le personnel du Burida «est martyrisé». «On a été dupé, désabusé… On continue de se foutre du personnel. Cette situation va se régler. Soyons dans nos droits et nos obligations jusqu’à la fin. Le ministère de la Culture compatit avec nous et nous soutient», a-t-il dit et d’ajouter que Gadji Céli « n’a pas à donner des instructions au directeur général pour faire exécuter tel ou tel acte. C’est ce qui nous cause beaucoup de problèmes. Le directeur général est chargé de la gestion quotidienne; c’est à lui de gérer le quotidien». Blaise Kouamé, secrétaire général du Syndicat autonome des agents du Burida (Syna-Burida) ne cautionne pas que Gadji Céli dirige le Burida. «Nous ne pouvons pas accepter que Gadji Céli ait une mainmise sur le Burida», a-t-il tranché. A la question de savoir si tout ceci n’est pas fait pour permettre à Gadji Céli de vivre à Accra, un des agents a rappelé que le PCA a répondu dans la presse qu’il vit difficilement au Ghana. Depuis cinq (5) mois maintenant, le personnel du Burida est sans salaire. Avant-hier, l’ONUCI a payé 50 millions de FCFA de droits d’auteur. La masse salariale est estimée à vingt-quatre (24) millions de Fcfa. En l’espace des dix (10) derniers jours, l’un des responsables chargé de la perception (dans une zone bien précise) fait savoir que son service a encaissé près de dix-huit (18) millions de Fcfa. Quant à Maho Monké, il déclare à son niveau près de trois (3) millions reçus par son service. Et ce n’est pas tout. Aussi le Burida dispose-t-il de cinq (5) comptes bancaires dans cinq différentes banques. A savoir la SGBCI (compte débiteur), BFA, Ecobank (compte saisi), BSIC et BNI. C’est à la BNI que toutes les perceptions sont versées. Dans le courrier de préavis de grève daté du 16 mai 2011, les deux syndicats ont relevé que les recettes de perception réalisées, malgré la crise pré et postélectorale, par la direction d’exploitation, de décembre 2010 à mars 2011, ont varié entre trente (30) et près de quatre- vingt (80) millions de Fcfa. Au moment où nous mettions sous presse, aucun salaire n’avait été payé malgré une médiation du ministère de la Culture.
Koné Saydoo