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Politique Publié le lundi 30 mai 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Koua Justin (n°2 de la Jfpi) : ‘’Le FPI ne croit pas avoir fait subir des souffrances aux Ivoiriens’’

Il est de ceux qui ont bravé l’effondrement de la maison bleue le 11 avril 2011. Koua Justin, précédemment n°2 de la jeunesse du Front populaire ivoirien (Fpi), est aujourd’hui par la force des choses l’intérimaire de Konaté Navigué, en exil. Au moment où le parti traverse une zone de turbulence, l’administrateur des services financiers de son état fait un tour d’horizon des préoccupations qui trottinent en chacun des militants et sympathisants du parti de Laurent Gbagbo.

Dans quel état d’esprit se trouve la jeunesse du Fpi près de deux mois après la chute de Laurent Gbagbo ?
Je voudrais, avant de répondre à votre question, présenter les condoléances du Secrétaire National de la Jeunesse du FPI, le Camarade Konaté Navigué à toutes les familles qui ont perdu un parent cher dans cette guerre. Pour revenir à votre question, disons que deux mois après l’arrestation du Président Laurent Gbagbo, la jeunesse du FPI vit dans l’inquiétude totale, parce que l’effondrement de la deuxième République a entraîné la grande insécurité dans tout le pays. Et nombreux sont nos camarades qui sont aujourd’hui cachés dans les forêts, qui sont en exil et même portés disparus.

Avez-vous des nouvelles de vos camarades exilés et plus particulièrement Konaté Navigué ? Qu’est-ce que vous dites quant à leur retour au pays ?
Bien sûr que nous sommes constamment en contact avec le Secrétaire National de la Jeunesse du FPI, le camarade Konaté Navigué. Quant à leur retour au pays, nous demandons au Chef de l’Etat, par rapport à sa volonté de réconcilier l’ensemble des Ivoiriens de favoriser le retour de tous les Ivoiriens qui sont en exil, de créer les conditions de sécurité pour les Ivoiriens qui vivent encore cachés. Car, en réalité, les Ivoiriens n’ont pas confiance en ces hommes en armes qui continuent toujours de semer la terreur et la désolation dans les familles sur la base des dénonciations injustifiées, même si Wattao et certains chefs sont animés de bonne volonté.

Le Fpi est à la croisée des chemins. Entrer au gouvernement ou ne pas y aller et rester carrément dans l’opposition. Quelle est la position de la jeunesse du Fpi ?
La position de la Jeunesse du FPI est celle du Comité Central du Mercredi 25 Mai 2011 tenu au siège du CNRD à Cocody. Nous vous renvoyons donc aux conclusions dudit Comité Central telles qu’exprimées par le Professeur Mamadou Koulibaly, Président par intérim du Parti.

D’aucuns parmi vous diront à tort ou à raison que le Rdr a fait partie des gouvernements sous Gbagbo. Alors pourquoi à leur tour on se mettrait à l’écart ? Une telle vision ne fragiliserait-elle pas le parti ?
Nous n’avons pas encore écho de ce que certains membres du parti aient dit cela et même pensent cela. Nous croyons fermement à la dignité et à la responsabilité des dirigeants du parti quant au respect des décisions du Comité Central. Lesquelles décisions sont souveraines et s’imposent à tous les militants quels qu’ils soient.

Aujourd’hui vos détracteurs vous reprochent d’avoir favorisé votre chute en vous détournant du projet de société du Fpi pour vous compromettre dans la gabegie. Avez-vous la même perception des choses ?
Non, non et non, d’autant plus que, comme vous le savez, ce n’est pas le peuple de Côte d’Ivoire qui a retiré sa confiance à Laurent Gbagbo. Bien au contraire, le peuple lui vouait respect et considération pour sa gestion saine des affaires de la République. Son plus grand mérite est d’avoir désacralisé le pouvoir, d’en avoir aboli la messe et la liturgie divinatoire, de l’avoir humanisé. Il s’est forgé une stature dans le cœur de millions de jeunes et d’enfants ivoiriens. On peut donc assassiner l’homme, mais pas ses idées. Pour rappel, relativement à notre projet de société, souvenez-vous des grands et utiles chantiers en cours d’exécution comme l’Assurance Maladie Universelle, la décentralisation, l’école gratuite, le financement des partis politiques significatifs, le vote de la loi sur la dépénalisation des délits de presse, en un mot, l’instauration des valeurs réelles d’une République , qui est la forme par excellence de la démocratie, quand une guerre absurde nous a été imposée. Pour tout dire, nous n’avions eu que 18 mois de gestion réelle de notre projet de société. Pour le reste, nous sommes allés de compromis en compromis qui nous ont conduits à l’effondrement de la République le 11 Avril 2011 avec l’arrestation du Président Laurent Gbagbo.

Une autre récrimination à votre endroit c’est le comportement actuel de tous ceux qui interviennent au nom du parti. On leur reproche de ne pas faire leur-mea culpa après avoir fait subir des souffrances au peuple. Que répondez-vous à ceux-là ?
Le FPI ne croit pas avoir fait subir des souffrances aux Ivoiriens. Cependant, si certains de nos compatriotes ont été victimes de notre gestion, c’est le lieu de leur demander pardon. Dans tous les cas, la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation, mise en place par le Chef de l’Etat et dont la présidence a été confiée au Premier ministre Charles Konan Banny, saura dans sa méthodologie de travail trouver les mots justes pour apaiser les cœurs et réconcilier les ivoiriens, tous les Ivoiriens sans exclusive. Sinon, il est bon de savoir que le FPI lui-même a été victime d’une agression armée depuis le 19 septembre 2002.

Après la chute de Gbagbo, le Fpi est miné par des problèmes divers. Incarcération des dignitaires du parti, exil pour d’autres, gel des avoirs, etc. On retourne à la case départ. Comment vivez-vous ces choses à la Jfpi ?
C’est difficilement que nous sommes dans l’obligation de constater que certains de nos camarades sont incarcérés, d’autres en exil avec leurs avoirs gelés. Même actuellement où le chef de l’Etat ne cesse de prôner la conjugaison de toutes les intelligences de tous les fils et filles de notre pays commun pour sa reconstruction, les exactions continuent sur certains de nos militants et compatriotes. Mais, il faut retenir que la jeunesse du FPI, à l’image du parti, ne pleurera pas éternellement. Le président du FPI par intérim et le Secrétaire général sont à la tâche en vue d’implorer la clémence du chef de l’Etat pour le règlement de tous ces problèmes. Du reste, le FPI s’organise pour se positionner comme un véritable parti d’opposition dans le but de contribuer à la reconstruction de la République telle qu’entreprise par le chef de l’Etat. Car, il n’y a qu’avec un parti d’opposition organisé et fort que, comme l’a dit le Professeur Mamadou Koulibaly, Président par intérim du FPI, Monsieur Alassane Ouattara aura en face de lui un candidat de taille aux élections présidentielles de 2015.

S.Débailly
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