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Politique Publié le lundi 6 juin 2011 | Le Nouveau Réveil

Depuis la publication du gouvernement : Le mécontentement monte au PDCI-RDA

© Le Nouveau Réveil
Henri Konan Bedie, former president of Ivory Coast and presidential candidate for the Democratic Party of Ivory Coast (PDCI), waves from a vehicle as he arrives for his last campaign rally at the main stadium in Abidjan October 27, 2010
Henri Konan Bedie, former president of Ivory Coast and presidential candidate for the Democratic Party of Ivory Coast (PDCI), waves from a vehicle as he arrives for his last campaign rally at the main stadium in Abidjan October 27, 2010. The banner reads "Vote HKB (Henri Konan Bedie)". Ivory Coast has so far deployed less than a fifth of the 8,000 troops needed to secure its first presidential election in a decade this weekend, the army chief of staff acknowledged on Wednesday.
Quelques jours après la formation et la publication du premier gouvernement de l`ère Ouattara, les langues se délient pour exprimer le mécontentement, voire la grogne des militants ou des régions entières n`appréciant pas la mise à l`écart de leurs cadres et fils qui auront mouillé le maillot des années durant pour la victoire finale.

Si au niveau des autres partis et formations politiques, des critiques se font entendre de temps à autre sur la composition de l`équipe gouvernementale, au PDCI-RDA, parti du Président Henri Konan Bédié qui aura pesé de tout son poids sur l`étendue du territoire national et même à l`extérieur pour que le RHDP vienne à bout du régime violent de Laurent Gbagbo, des voix montent, exprimant ce que d`aucuns n`hésitent pas à qualifier d`exclusion. La grogne des cadres et militants va persistante, voire grossissante. Et s`il y a grogne, selon certains cadres du parti, tout pourrait être parti de l`interview que le docteur Saraka a récemment accordée au quotidien "Soir Info". Interview dans laquelle il avait estimé que " le PDCI-RDA n`a pas voté Ouattara, mais ce sont les Baoulé qui ont voté ". Pour des cadres, cette déclaration est très restrictive et sonne comme une gifle à leur engagement au sein du PDCI-RDA. Mieux, ils y voient une déclaration bien préparée pour leur couper l`herbe sous le pied, une manœuvre pour exclure les cadres des autres peuples et des autres régions de la gestion sous l`égide du RHDP. Ils rappellent à qui veut les entendre que le PDCI-RDA n`est pas le parti des seuls Baoulé et que c`est la synergie de l`intelligence de l`ensemble des militants issus de toutes les tribus, de tous les hameaux du pays qui se sont soudés autour du Président Bédié qui a relevé le PDCI-RDA et l`a replacé au-devant de la scène politique du pays. D`ailleurs, ils expliquent que ceux qui ont le plus souffert pendant les dix ans de la refondation, sont les cadres des autres régions qui, au nom du PDCI-RDA, ont dû affronter les milices armées et les patriotes violents de Laurent Gbagbo, en dépensant sans compter leur temps, énergie et argent pour le triomphe du PDCI-RDA et du RHDP.

Qui est PDCI, qui ne l`est pas ?

De fait, dire que " le PDCI-RDA n`a pas voté Ouattara, mais ce sont les Baoulé qui ont voté " constitue pour eux une injure à leur militantisme et à leur engagement. Et quand, à la publication du gouvernement, ils se rendent compte que sur 9 postes ministériels, les Baoulé récoltent 5 postes (Les ministres Allah Kouadio, Charles Koffi Diby, Thérèse Ndri Yoman, Ahoussou Kouadio, Raymonde Goudou Coffi) et que d`autres Akan prennent 2 postes (Les ministres Kablan Duncan, Patrick Achi) pour seulement 1 poste pour l`Est et 1 autre pour tout l`Ouest, bien de cadres du PDCI-RDA se demandent si l`on a toujours besoin d`eux au PDCI-RDA. Le Nord aussi est en droit de se demander ce qui est reproché à ses cadres PDCI qui n`ont jusque-là pas fait partie des différentes propositions pour entrer au gouvernement. De fait, certains cadres n`arrivent plus à contenir leur frustration. Ils l`expriment à qui veut les entendre. A côté de tous ceux qui se considèrent comme les éternels oubliés du parti, il y a des ex-ministres (Yapo Calixe, Aka Aouélé, Kacou Gervais) qui n`ont passé pour bon nombre d`entre eux que six mois au gouvernement en 2010. Qu`est-ce qui est reproché à ceux-là aussi pour qu`ils ne fassent pas leur come-back ou pour qu`ils ne soient pas maintenus ? En tout cas, ceux qui s`inquiètent de cette formation du gouvernement affirment ne pas du tout apprécier la déclaration qui a tout d`une dictée venue de quelques-uns, faite dans les colonnes de "Soir Info". Beaucoup l`interprètent comme si l`on n`avait plus besoin d`eux dans les futurs combats du PDCI-RDA. Le deuxième point de grogne est au sein même des Baoulé. Au moment où les autres groupes se plaignent de la forte concentration des postes aux mains des Baoulé et Akan, des voix aussi s`élèvent de l`intérieur pour faire remarquer que les départements de Sakassou, Béoumi, Bouaké, M`bahiakro, et même Dimbokro n`ont aucun représentant dans ce gouvernement, encore moins dans les nominations de Directeurs généraux à la tête des centaines des EPN et autres. Ils disent aussi s`expliquer cela difficilement.

Les éternels jeunes !

L`autre point de grogne des militants du PDCI-RDA est la question de la jeunesse. En effet, un grand nombre de cadres ressortissants de toutes les régions confondues disent ne pas comprendre le contenu que les décideurs de leur parti donnent à la notion de jeunesse. Ils s`expliquent difficilement qu`à plus de 40 ans, dans la plupart des cas, ils soient encore toujours traités de jeunes et donc de non ministrables, alors même sous Houphouët-Boigny, des personnalités sont entrées au gouvernement à moins de 30 ans. Pour ces jeunes-adultes qui revendiquent leur place aussi dans les sphères de décision, leur mise à l`écart à cause de leur jeunesse supposée n`est rien d`autre aussi qu`une injure à leur militantisme et à leur engagement. Sinon comment comprendre qu`à plus de 40 ans, il leur soit encore demandé d`attendre et d`attendre ! Leur grogne rejoint celles des milliers de cadres du parti qui pensaient qu`une fois la refondation dégagée, leur heure avait sonné, mais qui se disent désabusés de jour en jour et au fil des nominations. Pour ceux-là, à défaut d`être ministre, des postes de Directeurs généraux, de directeurs centraux et même de chefs de service suffiraient à les encourager, surtout qu`ils sont restés constants dans leur engagement politique, malgré les menaces, les intimidations et humiliations à eux servies par les refondateurs pendant plus dix ans. Certains d`entre eux avaient même été cooptés, des postes de directions leur avaient même été attribués, leurs noms étaient sortis, mais au finish, ils ont été tout simplement sortis, pour, soutiennent-ils, des raisons de leadership entre des ministres PDCI du gouvernement du Golf. " Que s`est-il passé pour que nous ayons perdu la direction de la LONACI, des deux Ports d`Abidjan et San-Pedro et de la SICOGI ", s`interrogent-ils ?

La base ne comprend pas

Des militants du PDCI grognent également à propos du ministère de l`Economie et des finances qui a été compté dans le quota du PDCI-RDA dans le gouvernement. C`est le quotidien "Le Patriote" qui a révélé cela vendredi dernier. Personne n`a rien à reprocher au ministre Charles Koffi Diby quant à la conduite de son département. D`ailleurs, il a à tout moment fait preuve de compétence et de rigueur dans la gestion des finances ivoiriennes.

Mais comment comprendre que lui, qui s`est toujours réclamé de la société civile, puisse être comptabilisé désormais au nombre des ministres PDCI-RDA ? Ministre de la société civile, il est donc libre de choisir son cabinet et ses collaborateurs (directeurs centraux, directeurs généraux, chefs de service) sans tenir compte du PDCI-RDA. Le PDCI-RDA peut-il demander aujourd`hui au ministre Charles Koffi de recomposer son cabinet et de revoir les nominations faites, pour prendre en compte et faire appel prioritairement aux cadres du PDCI-RDA mis au chômage par la refondation ? Certes un ministère est avant tout technique, mais quand il est dit qu`un ministre est entré dans un gouvernement pour et au compte d`un parti politique, il va sans dire que le ministre fasse appel aux cadres compétents du parti sous l`étendard duquel il évolue. Serait-ce le cas ? Le ministre Diby arborera-t-il les tenues et siègera-t-il désormais aux instances du PDCI-RDA ?

Par ailleurs, beaucoup d`interrogations venant de la base se font entendre de plus en plus.

Notamment sur l`altitude à tenir face aux enjeux à venir. Selon certains barons, la complicité entre le Président du PDCI-RDA et le Secrétaire général aurait pris du plomb dans l`aile ces derniers temps au point où le Secrétaire général n`aurait pas été impliqué dans la prise de certaines décisions essentielles, au moment où les fils d`Houphouët-Boigny reprennent le pouvoir. Oui ou non, le Secrétaire général a-t-il été mis devant le fait accompli quant à certains choix et positionnements des personnes issues du PDCI-RDA depuis décembre ?

C`est ce qui se dit dans certains milieux. En tout cas, si cette information était vraie, il y aurait lieu que le Président du parti règle rapidement ce qui doit l`être et qu`il remette tout le monde autour de lui, car le combat du PDCI-RDA est loin d`être terminé. Le Parti a besoin d`être encore plus solide. Même en allant en alliance au sein du RHDP, le PDCI-RDA se doit d`être fort, soudé de l`intérieur pour encore et toujours mériter sa place de parti leader. Que la haute direction fasse diligence pour faire tomber les malentendus et permettre à tous de se remettre résolument au travail. Quoi qu`il en soit, les militants retiennent que le Secrétaire général, tel un général d`armée, a conduit le combat du PDCI-RDA et celui du RHDP pendant dix ans.

Le nécessaire rattrapage

Le Gouvernement est fait, les ministres sont désormais au travail. Il est souhaitable que le Président du parti ait une oreille attentive à toutes ces grognes et qu`il fasse en sorte que ce qui doit être rattrapé le soit dans les meilleurs délais. Que des efforts soient faits (là où il y a des postes à créer ou à pourvoir) pour que les cadres du PDCI-RDA ne se plaignent beaucoup. Surtout que le Président de la République dit qu`il ne fait rien sans consulter le Président Henri Konan Bédié, pour les militants, tout ce qui est fait comme choix l`est avec l`aval du président du PDCI-RDA. Certes, on ne peut contenter tout le monde, mais que des efforts soient faits pour rattraper ou calmer les frustrations les plus visibles. Sinon la situation actuelle de suspicion n`est pas de nature à garantir la sérénité des militants pour les joutes électorales (législatives, municipales, départementales et peut-être régionales) à venir et même le Congrès. Les élections législatives seront déterminantes pour chaque parti, pour la Côte d`Ivoire et pour le président Ouattara. Chacun sait que seuls, les députés du RDR ne donneront pas toute la force à Ouattara, mais l`ensemble des députés du RHDP, dont ceux du PDCI-RDA, qui sont attendus. D`ailleurs, selon certaines sources, des cadres du PDCI, issus des régions lésées, devraient en principe se retrouver dans les heures à venir chez un des barons influents du parti pour exprimer leurs griefs et, au besoin, chercher à rencontrer le président Henri Konan Bédié.

Eddy PEHE
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