Les Imams de Côte d’Ivoire ont payé le plus lourd tribut de la crise postélectorale. Avec en prime les assassinats des Imams et incendies d’une dizaine de mosquées. Mais fidèles aux recommandations de l’Islam qui est une religion de paix, ces chefs religieux ont décidé de pardonner. Ils se disent prêts à jouer pleinement leur rôle dans le processus de réconciliation national prôné par le Président Ouattara. A cet effet, le Conseil Supérieur des Imams (COSIM) a tenu un séminaire de réflexion les 4 et 5 Juin dernier, au groupe scolaire Avicennes à la Riviera Palmeraie, autour du thème « contribution de la communauté musulmane au processus de réconciliation nationale ». L’objectif essentiel de ces assises est de proposer des solutions aux différends qui ont opposé les Ivoiriens entre eux d’une part et d’autre part, les Ivoiriens aux autres communautés vivant en terre ivoirienne. Le président du Cosim, le Cheick Boikary Fofana, a invité les musulmans au pardon et à la tolérance. « Pas de règlements de compte, pas de vengeance. Il est temps que les Ivoiriens se rapprochent », a indiqué le Cheick Boikary. Le président du Cosim dit s’expliquer difficilement pourquoi, certains Ivoiriens avaient tant de haines contre leurs frères. « (…) Mais nous devons aller à la réconciliation et la vraie. Chacun doit prendre des initiatives dans ce sens. Mais si on ne fait pas ce qu’on doit faire, on pourrait retomber dans une situation inverse. Il faut que les musulmans fassent très attention », a-t-il averti. Le président du Cosim a fait remarquer que le monde entier a félicité la communauté musulmane pour sa patience et sa non immixtion dans la crise postélectorale. Il a toutefois appelé la communauté à plus d’organisation à l’effet de relever les grands défis de la communauté. Le président de l’Association des Musulmans Sunnites de Côte d’ivoire (AMSCI), Dr Moussa Fadiga Farouk a pour sa part souligné que la réconciliation ne sera une ‘’réussite que si les musulmans se réconcilient entre eux-mêmes ».
Anzoumana Cissé
Anzoumana Cissé