Le président de l’Alliance pour le changement (Apc), Soro Alphonse, a communié samedi avec les populations de Port-Bouet II, dans la commune de Yopougon, sur la nécessité de la réconciliation nationale prônée par le président de la République, Alassane Ouattara. Au cours du meeting qu’il a animé, il a interpellé le Premier ministre Banny sur la nécessité de ne pas aller trop vite en besogne. « Il faut amener Lmp et compagnie à demander pardon pour les fautes et tueries. Il faut de la repentance. » il s’est ensuite réjoui de la bravoure des populations et de l’aboutissement de leur combat avec l’avènement d’Alassane Ouattara au pouvoir. Après la phase de la conquête du pouvoir qui a été accompagnée de nombreuses dissensions, Soro Alphonse a indiqué que l’heure est maintenant au pardon et à la réconciliation pour passer à une autre étape de l’évolution de l’histoire du pays. Pour lui, ce message de paix qu’il est venu apporter à ses hôtes est celui qui doit désormais occuper le centre des débats de tous les Ivoiriens. La raison de sa présence à Port-Bouët II est, selon le président de l’Apc, liée au fait que cette partie de Yopougon est non seulement un quartier populeux qui a subi les exactions des refondateurs, mais aussi renferme le plus des jeunes qui ont pris les armes pour dire « non » à la forfaiture de Laurent Gbagbo. « Port-Bouët II est un quartier célèbre parce qu’il a toujours été un quartier martyr de toutes les crises. Pendant les évènements de 2000, Port-Bouët a payé un lourd tribut. Parmi les jeunes qui ont pris les armes pour dire non, ceux de Port-Bouet II sont les plus nombreux. C’est pourquoi je ne me suis pas fait prier pour répondre à votre invitation », a-t-il rassuré avant d’insister sur le fait que chacun doit prendre à bras le corps le processus de la réconciliation nationale enclenché par le président de la République. Il a déploré le fait que pendant qu’il mobilisait autour de la paix, les refondateurs investissaient 800 milliards de Fcfa dans les armes pour ôter des vies aux Ivoiriens. Cette somme, selon lui, pouvait permettre aux jeunes d’avoir du travail. Toutefois, il a mis les refondateurs en garde contre une éventuelle tentative de reprise des hostilités : « Que les refondateurs sachent que la guerre est désormais finie et l’heure est au pardon et à la paix ». Mariam Touré, la représentante des femmes, a embouché la même trompète. Après Port-Bouet II, la délégation de Soro a mis le cap sur Mossikro pour le même message.
Sylvain Beugré
Sylvain Beugré