Vendredi 3 juin 2011. La cour de l’école primaire Anonkoua Kouté II grouille de monde. La musique distillée par la sonorisation indique que des âmes vivent encore en ce lieu. Ce village Ebrié défiguré par la crise post-électorale revient à la vie et entame une nouvelle ère dans son histoire. Les populations qui ont fui leurs habitations par peur de représailles après avoir contribué aux côtés du président déchu Laurent Gbagbo, à l’épuration ethnique, retrouvent la terre de leurs ancêtres. Convoyés des différents quartiers du District d’Abidjan où ils ont trouvé refuge depuis leur départ du village, ils y sont revenus les bras vides avec des effets personnels emballés dans un morceau de pagne pour certains et des sacs en plastique pour d’autres. Mais qu’à cela ne tienne ! Des accolades par-ci, des embrassades par-là, le tout accompagné des pleurs de joie, cette population démunie est visiblement heureuse de revenir «à la maison», même si l’action dévastatrice des pillards est encore perceptible. La joie est d’autant plus grande quand on se retrouve devant un parent, un ami, qu’on croyait perdu à jamais. Partis de leur Anonkoua-Kouté natal suite aux événements d’Abobo nés de la crise post-électorale, ces populations ont retrouvé leur village à la faveur de la mémorable cérémonie sous l’impulsion de l’Autorité pour le retour et la réhabilitation d’Anonkoua-Kouté (ARRAK), pilotée par Laurent Tchaga et Raoul Aby de la coordination atchan RHDP. Un retour au village natal pour 412 foyers placé sous le sceau du pardon, de l’amour, de la réconciliation. Des valeurs prônées par le président de la République dont chaque citoyen doit s’approprier aux dires du Préfet d’Abidjan, Diakité Issa, qui a demandé aux uns et aux autres «de sécher leurs larmes» et «de se remettre au travail» pour le bonheur de la Côte d’Ivoire. «La guerre est finie et bien finie. C’est le temps du pardon, de la réconciliation tel que nous le demande le président de la République», a-t-il dit après avoir exprimé la compassion de l’Etat «à tous ceux qui ont été touchés dans leur chair à la faveur de ces événements malheureux». Il a souhaité que ce qui s’est passé ici (Anonkoua-Kouté) fasse tache d’huile. Indiquant que si Abidjan qui englobe un tiers de la population ivoirienne, est réconciliée, «c’est toute la Côte d’Ivoire qui est réconciliée». Fervent artisan de ce retour au village, Beugré Mambé a exhorté ses parents à s’approprier le «Vivre Ensemble» qui guide toute action du président de la République. Tout en rappelant les caractéristiques du peuple Atchan, «un peuple croyant qui met la religion au centre de tout» et donc «un peuple de paix, respectueux de la vie humaine, un peuple fraternel». Le Gouverneur du District d’Abidjan a demandé à ses parents de vivre en symbiose avec tous les peuples non sans indiquer que le président Alassane Ouattara a «une grande vision pour le développement des villages Ebrié». Avant le Directeur de cabinet du maire d’Abobo, Démohi Félix, qui a remercié les cadres Atchans avec à leur tête le maire N’Koumoh Mobio qui n’ont «ménagé aucun effort» pour rendre ce retour effectif, le président de l’ARRAK, Laurent Tchaga a indiqué que la cérémonie du jour était «l’occasion de célébrer la réconciliation, semer l’amour dans les cœurs afin d’enclencher le développement».
Pardon et réconciliation ont été les maîtres-mots de cette manifestation. Et le 2e chef adjoint du village d’Abobo Baoulé pour qui «le temps de peine est tourné», ne s’y est pas dérobé : «maintenant c’est le temps de la gloire, de la joie. C’est le temps de la réconciliation prônée par le président. Que ce village soit l’exemple de la réconciliation souhaitée par nos autorités». Répondant au nom du chef Gah Léon du collectif des chefs Tchamans, le chef du village d’Adjamé Bingerville a invité les Atchans d’Anonkoua-Kouté à «faire preuve de tolérance, de pardon pour amorcer la réconciliation». Porte-parole des FRCI basées dans le village, Coulibaly Issouf a rassuré les populations «qu’elles ne doivent plus craindre pour leur sécurité». Pour sa part, le chef du village d’Anonkoua-Kouté, Akéo Antoine a dit compter sur les FRCI pour maintenir la flamme de la paix. Aux populations, il a demandé de cultiver l’amour, le pardon et de se départir des rumeurs, du mensonge et de la diffamation avant de solliciter de l’Etat de Côte d’Ivoire, «un Plan Marshall pour reconstruire le village».
OUATTARA Gaoussou
Pardon et réconciliation ont été les maîtres-mots de cette manifestation. Et le 2e chef adjoint du village d’Abobo Baoulé pour qui «le temps de peine est tourné», ne s’y est pas dérobé : «maintenant c’est le temps de la gloire, de la joie. C’est le temps de la réconciliation prônée par le président. Que ce village soit l’exemple de la réconciliation souhaitée par nos autorités». Répondant au nom du chef Gah Léon du collectif des chefs Tchamans, le chef du village d’Adjamé Bingerville a invité les Atchans d’Anonkoua-Kouté à «faire preuve de tolérance, de pardon pour amorcer la réconciliation». Porte-parole des FRCI basées dans le village, Coulibaly Issouf a rassuré les populations «qu’elles ne doivent plus craindre pour leur sécurité». Pour sa part, le chef du village d’Anonkoua-Kouté, Akéo Antoine a dit compter sur les FRCI pour maintenir la flamme de la paix. Aux populations, il a demandé de cultiver l’amour, le pardon et de se départir des rumeurs, du mensonge et de la diffamation avant de solliciter de l’Etat de Côte d’Ivoire, «un Plan Marshall pour reconstruire le village».
OUATTARA Gaoussou