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Politique Publié le mercredi 8 juin 2011 | L’Inter

Commentaire sur la rencontre Banny - parents de Gbagbo Des chefs Baoulé très en colère, réagissent

© L’Inter
Institutions: le premier ministre Charles Konan Banny présidera la Commission Vérité-Réconciliation
Photo: l`ancien premier ministre Charles Konan Banny
72 heures seulement après la rencontre du vendredi 3 juin dernier entre le Premier
ministre Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue vérité et
réconciliation et les Chefs de canton et de village du département de Gagnoa, les
éclats de voix montent déjà en pays Baoulé. Des chefs Baoulé de la région des Lacs
ne sont pas du tout contents. Non pas parce qu’une telle rencontre s'est tenue sur leur
terre, mais à cause des jugements et commentaires qui ont commencé à fuser sur ce
voyage de paix des parents de Laurent Gbagbo au désormais premier responsable de
la Réconciliation en Côte d'Ivoire. Ces derniers jours, en effet, des voix s'élèvent qui
mettent à mal la mission confiée à l'ancien Premier ministre ivoirien. Face à ces
jugements, les chefs Baoulé ont décidé de réagir, et promptement. «La réconciliation,
c’est la réconciliation (…). Ou on s’y engage, ou on laisse. La tâche confiée à notre
fils (Banny) est aujourd’hui pour tout Ivoirien, la plus difficile des missions à
accomplir pour retrouver la Côte d’Ivoire dont tout le monde chante le nom. Il ne
faut donc pas que des gens à la chasse de prébende, pour de la politique politicienne,
sabotent ce pan important de l’histoire de notre pays cher à tous. Cette fois, nous ne
faisons qu’interpeller. La prochaine fois, nous aviserons (…)», ont-il écrit dans une
déclaration dont copie nous est parvenue. Le disant, les Chefs Baoulé répondaient
sans le préciser au Conseiller spécial du Premier ministre Guillaume Soro, M.
Alphonse Soro Tiorna. Ce dernier, lors d’un meeting de célébration de la paix à
Yopougon Port-Bouët II, le samedi 4 juin dernier, avait vivement interpellé le
président de la Commission de Réconciliation sur sa façon de conduire sa mission.
Le Conseiller du Premier ministre s'était indigné de la méthode de Charles Konan
Banny, lui demandant de ne pas danser plus vite que la musique et de ne pas aller
trop vite en besogne. «Si Banny veut réussir la réconciliation, qu’il ne commence pas
par demander pardon aux bourreaux. Ce sont eux qui doivent s’agenouiller pour
demander pardon», avait lancé publiquement Alphonse Soro indigné parce que les
Chefs Bété auraient sollicité la libération de leur fils Laurent Gbagbo. Réagissant à
ces propos, pour les Chefs Baoulé des Lacs, la Côte d’Ivoire ne connaîtra pas la paix
si ses fils ne s’éloignent pas des ''mensonges'' et des ''méchancetés''. «Nous ne
pouvons pas empêcher quelqu’un de dire ce qu’il veut. Mais que ce qu’il dit soit la
vérité et ne salisse pas de façon injuste un honnête citoyen comme le Premier
ministre Banny. Qui de surcroit est en train de sacrifier sa vie et sa famille pour celle
de toute la Côte d’Ivoire», ont-ils ajouté, rappelant que la Côte d’Ivoire vient de
loin, ''de très loin d’ailleurs''. «Personne ne peut prétendre être propre dans ce pays.
Ce que connaît la Côte d’Ivoire est la faute à tout le monde et tout le monde en
souffre. Il n’y a ni bourreau, ni victime. Parce que la souffrance des Ivoiriens, c’est
depuis 1999, jusqu’en 2011, en passant par 2002. La vraie réconciliation veut qu’on
ne fasse donc pas semblant de ne pas le savoir ou de l’avoir oublié. Aucun des fils de
ce pays ne doit saboter ce processus de quelque manière que ce soit, la route est
encore longue», ont-ils conclu. Pour rappel, suite à une sollicitation des 165 chefs de

canton et de village du département de Gagnoa par le biais du ministre Louis-André
Dakoury-Tabley et Abel Christian Djohoré, deux fils de Gagnoa, le président de la
commission Dialogue, Vérité et Réconciliation avait accepté de recevoir les Chefs
Bété. Et cela, sur la terre du président Houphouët-Boigny pour marquer un symbole
en cette entame de sa mission. A cette rencontre, les Chefs Bété qui ont dit ne pas
pouvoir renier le président Laurent Gbagbo, leur fils, ont demandé au Premier
ministre Banny d'intercéder auprès de qui de droit afin que s’il doit être jugé, qu’il le
soit conformément aux lois nationales et internationales. Ils n’ont donc pas sollicité
sa libération comme il a été dit par Soro Alphonse, par ailleurs président de
l’Alliance pour le changement.

Blaise BONSIE à Yamoussoukro
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